Après la maladie et le décès de Claude Béchard, qui en était le meilleur défenseur, les changements de ministres en cascade, voici qu'on nous apprend que le sous-ministre Johnston, qui en était le principal porteur au sein du MAPAQ, est lui aussi atteint d'un cancer lourd et sera absent pour un bon bout de temps.
La publication du Livre vert ne devrait pas être compromise pour autant, mais elle risque de retarder encore un peu (on l'attendait au début mai), et surtout,
le débat sur le Livre vert risque de manquer de direction de la part du gouvernement et d'être beaucoup fragilisé.
Le programme-pilote de soutien à la multifonctionnalité qui vient d'être annoncé, comme l'ensemble des modifications au financement de l'agriculture, marque le début d'une nouvelle approche, mais au-delà des mots, les réformes et les budgets demeurent modestes, partiels et insuffisants en soi pour provoquer un virage significatif de notre agriculture vers une agriculture diversifiée, écologique et de proximité.
Il est particulièrement inquiétant que le Bio comme tel soit disparu du programme de soutien à la multifonctionnalité, alors que Pronovost y voyait le niveau supérieur de multifonctionnalité et recommandait un soutien accru à ceux qui l'exercent. D'autant plus que le soutien prévu dans le Plan d'action pour le secteur biologique concerne essentiellement la transition au Bio et non ceux qui l'exercent déjà.
Il faut donc continuer à faire preuve de beaucoup de vigilance et d'initiative, car on est encore loin de l'adoption des modifications législatives qui devront concrétiser le Livre vert au chapitre de la mise en marché, du zonage agricole et du monopole syndical. Les accidents de parcours qui peuvent se produire dans cette course à obstacles politique sont encore nombreux.
Il semble que le PQ, lors de son récent congrès, a adopté une résolution qui appuie le rétablissement du pluralisme syndical en agriculture: si c'est une volonté sérieuse qui se concrétise à l'Assemblée nationale et sur le terrain, c'en est fait du monopole syndical.
Roméo Bouchard, coordonnateur SOS-Pronovost
Je me commente moi -même : Roméo Bouchard est l'un des premiers agriculteurs bio. au Québec et c'est la terre de Kamouraska qui en a bénéficié. Aujuourd'hui, il s'occupe de l'Union Paysanne, des suites au Rapport Pronovost, il écrit des livres et une chronique dans la revue Bio-Bulle.
RépondreSupprimerUn créatif culturel, certes!