Si aujourd’hui les Etats avaient conservé le pouvoir de création monétaire, nous pourrionsfinancer, sans augmenter la fiscalité, et sans emprunter, tout ce qui serait possible de réaliser pour répondre à la situation : nous pourrions envisager une mutation rapide de nos modes de transport, en particulier en développant le rail des transports collectifs, qu’il serait possible de rendre gratuits ; nous pourrions nous engager plus massivement dans une politique de réduction de consommation d’énergie ainsi que dans le développement et la mise en service d’énergies renouvelables. Nous pourrions orienter rapidement notre production agricole vers des méthodes qui restaurent les terres et ne polluent plus les rivières et les sous-sols ; nous pourrions améliorer les services de santé, la justice, l’éducation… Au lieu de penser le monde au travers des moyens financiers que l’on estime possible de mobiliser, on pourrait enfin le penser en fonction des seules vraies questions qui se posent à nous aujourd’hui et nous focaliser sur les solutions dont les limites seraient uniquement fixées par :
-les ressources humaines d’une part :
-en qualité : par manque de formation, mais cette adaptation là pourrait n’être qu’une affaire dequelques années dès lors que l’on sait ce que l’on veut et que les candidats savent que cela va déboucher,
-en quantité surtout : car on peut imaginer qu’alors le plein emploi serait vite retrouvé et que l’on pourrait même manquer rapidement de personnels,
-les ressources naturelles d’autre part :
-car dans ce grand chantier d’adaptation et de mutation, il faudrait, bien sûr, veiller à ce qui est entrepris par les uns et les autres, soit compatible avec les équilibres écologiques, sinon, tout cela n’aurait aucun sens.
Au lieu de cela et à cause de la privatisation de la monnaie :
- l’intérêt produit l’effet d’une pompe qui ramène l’argent, où qu’il soit déversé au départ, dans lapoche des possédants. Il a pour effet de désertifier des espaces pourtant riches de potentiels et d’inonder d’autres espaces non productifs de richesses réelles.
- Des centaines de millions de personnes sont soit au chômage, soit occupées à des fonctions dont les conséquences sont plus nuisibles que bénéfiques à la société. Dès lors que la finalité économique se réduit à la seule recherche de maximisation à court terme du profit financier des entreprises privées et de leurs actionnaires, la Terre, ce qu’elle contient et la richesse du travail humain lui sont inféodés.
- Le montant des intérêts, qui n’est jamais créé avec le capital, place la population mondiale dans la situation où le montant global de sa dette est supérieur à la masse monétaire disponible. Pour cette raison et à leur insu, les êtres humains sont réduits à lutter les uns contre les autres pour trouver dans la poche des autres l’argent qui leur manque. Cela se traduit par l’élargissement de toutes les fractures sociales à l’intérieur des nations et entre nations, génératrices de toutes les violences, depuis le petit délinquant de quartier jusqu’au terrorisme international en passant par les guerres « saintes »… Les termes de démocratie, de solidarité, d’entraide, de coopération, de paix, ne sont que déguisements verbaux et effets de manche impuissants à cacher la réalité qu’impose la dynamique guerrière de l’argent privatisé. »
André-jacques Holbecq & Philippe Derudder ( La dette publique, une affaire rentable )
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