dimanche 31 juillet 2016

Enjeux du projet de Loi 106

Le projet de loi sur les hydrocarbures : enjeux pour l’environnement, la société et la démocratie, les municipalités et les citoyens et citoyennes
Richard E. Langelier
Docteur en droit (LL.D.) et sociologue
©Juillet 2016
I. Ouverture
Le 7 juin 2016, en toute fin de la session parlementaire, le gouvernement du Québec déposait le projet de loi 106 intitulé Loi concernant la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions législatives. Ce projet de loi édicte, à son chapitre IV, la Loi sur les hydrocarbures.
Le présent document tente de présenter les faits saillants et principaux enjeux qui découlent de cette proposition législative et ce, tant pour l’environnement, la société et la démocratie, les municipalités que pour l’ensemble des citoyens et citoyennes.
Le présent texte complète l’analyse préliminaire que nous en avions réalisée de ce projet de loi1 ainsi que la présentation audio-visuelle qui est aussi disponible sur le réseau Youtube2.
II. Enjeux pour l’environnement
Ce projet de loi soulève d’abord des enjeux environnementaux importants. L’un des principes cardinaux de cette proposition législative est d’inscrire l’engagement du Québec dans le développement des hydrocarbures sur son territoire comme étant une mesure qui s’inscrit pleinement dans la transition énergétique rendue nécessaire par la détérioration du climat et les objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre (GES) découlant de la politique énergétique du Québec.
L’article premier du projet de loi énonce ainsi cet objectif :
1. La présente loi a pour objet de régir le développement et la mise en valeur des hydrocarbures tout en assurant la sécurité des personnes et des biens, la protection de l’environnement et la récupération optimale de la ressource, et ce, en conformité avec les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre établies par le gouvernement.
Il s’agit là d’une contradiction évidente et insoluble ne pouvant être dénouée et résolue : s’engager dans le développement des hydrocarbures implique des investissements publics majeurs dans des infrastructures, la mise en place de politiques favorables à ce développement et, in fine, le sacrifice de territoires et de régions entières.
En effet, il importe de signaler que le Québec ne disposant pas de gisements conventionnels d’hydrocarbures, leur extraction implique l’usage de techniques comme la fracturation hydraulique, les forages horizontaux ou le nettoyage à l’acide (appelée « complétion » dans le projet de loi3) présentant des risques
1 Voir Richard E. Langelier, Loi concernant la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions législatives, Document de travail : Résumé et analyse préliminaire, juin 2016, 23 p.
2 Voir https://www.youtube.com/watch?v=aM1W8rbEyKo
3 La complétion est définie comme pouvant être la stimulation physique, chimique ou autre d’un puits gazier ou pétrolier. Voir l’article 80 du projet de loi.
majeurs pour l’eau potable, la santé publique et le développement pérenne des communautés4.
De fait, au-delà d’une rhétorique, qui relève de la manipulation, et de sophismes, qui résistent mal à une analyse rigoureuse, il convient de signaler que les projets envisagés ou en cours au Québec présentent un bilan carbone non négligeable. Comment, par exemple, concevoir que la mise en place envisagée de milliers de puits de pétrole ou de gaz de schiste sur l’île d’Anticosti, en Gaspésie ou dans le Bas-Saint-Laurent n’auraient qu’un résultat insignifiant du point de vue de l’émission des gaz à effet de serre ?
Par ailleurs, le projet de loi n’accorde aucune protection particulière aux milieux marins et aux petits cours d’eau, qui alimentent pourtant nos rivières et notre fleuve, menaçant de ce fait la biodiversité et nos fragiles écosystèmes5.
III. Enjeux pour la société et la démocratie
Les enjeux pour l’ensemble de la société sont aussi très importants. Pour illustrer cette affirmation rappelons que :
1. Le projet de loi prévoit dans un grand nombre de dispositions que les normes et standards seront fixés par règlements et décrets administratifs6, ce qui constitue un transfert des compétences et pouvoirs des parlementaires vers l’Exécutif, les règlements étant décidés uniquement par le Conseil des ministres7.
2. Les normes relatives à l’exploration, la production et le stockage des hydrocarbures sont définies par les seules sociétés et compagnies engagées dans cette filière et remises dans leurs seules mains, puisque ce sont les supposées « meilleures pratiques » développées par ces sociétés et compagnies qui serviront de guides et de standards8. Cette autorégulation des compagnies engagées dans la production et le transport des hydrocarbures a provoqué la multiplication des déversements,
4 Voir Marc Brullemans, Marc Durand, Richard E. Langelier, Céline Marier et Chantal Savaria, Le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection ou comment sacrifier l’eau potable pour quelques gouttes de pétroles, janvier 2016, 156 p.
5 Voir les seules exceptions prévues à l’article 11 du projet de loi.
6 On compte une centaine de dispositions qui prévoient que les règlements fixeront les normes applicables.
7 La publication par la suite d’un projet de règlement amendant le Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains est loin de contredire cette affirmation, ce projet ne couvrant qu’une partie des questions laissées en blanc par le projet de loi. L’affirmation retrouvée dans certains médias à l’effet que le gouvernement « serre la vis » aux compagnies gazières et pétrolières est nettement exagérée. Voir http://www.lapresse.ca/environnement/politique-verte/201607/21/01-5003105-exploitation-petroliere-quebec-serre-la-vis.php.
8 Voir les articles 3 et 111 du projet de loi.
déraillements et accidents de toute nature qui ont marqué cette filière dans les dernières années et dont le nombre n’a cessé d’augmenter.
3. De très vastes pouvoirs sont conférés au ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles qui peut « convenir » de toute mesure jugée appropriée et simplement « compatible » avec les normes déjà peu contraignantes qui figurent dans le projet de loi, ce qui constitue un autre transfert des pouvoirs de l’Assemblée nationale vers un membre du Conseil des ministres9.
4. La nécessaire transparence des décisions gouvernementales, qui se traduit d’abord par un accès réel et facile à l’information, est fort malmenée dans ce projet de loi qui prévoit des délais importants avant que les citoyens ne puissent accéder aux informations relatives aux opérations des sociétés gazières et pétrolières et qui n’assure pas que lesdites sociétés ne puissent s’objecter à la divulgation des informations et renseignements qui les concernent10.
5. Les mécanismes de consultation et le nécessaire exercice de discussion et de débats démocratiques sont foulés aux pieds, puisque le gouvernement a décidé de tenir une commission parlementaire pour étudier ce projet de loi en plein été et au moment où un grand nombre de personnes sont en vacances et, ajoutant l’injure à l’outrage, il n’a invité à participer à cet exercice qu’un petit nombre d’intervenants dont une vaste majorité de personnes ou de groupes favorables au déploiement de la filière des hydrocarbures en territoire québécois. Les groupes qui représentent les citoyens et la plupart des organisations écologistes ont été écartés volontairement.
6. Le projet de loi prévoit l’irresponsabilité de l’État pour l’émission des permis (et donc pour les conséquences négatives qui peuvent en découler) en précisant qu’aucune indemnité ne peut être accordée pour la perte de
9 En droit, il existe une différence significative entre la conformité et la simple compatibilité. Être conforme à une loi c’est faire tout ce que la loi impose, alors qu’être simplement compatible c’est pouvoir faire tout ce que la loi n’interdit pas formellement. Pour des illustrations de ce pouvoir discrétionnaire exorbitant conféré au ministre voir les articles 17, 22, 29, 37, 48, 58, 104, 114, 125 du projet de loi.
10 Le projet de loi n’assure aucune prépondérance par rapport à la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et la protection des renseignements personnels qui, elle, prévoit de nombreux motifs pour lesquels une société peut s’objecter à la divulgation de renseignements qui concernent ses opérations. Voir aussi l’article 130 du projet de loi pour les délais d’accessibilité aux informations. Toutefois, eu égard aux délais accordés pour passer de la phase d’exploration à celle de production (jusqu’à 4 années) et ceux permettant le passage de la fermeture temporaire à la fermeture définitive du puits (jusqu’à 4 années), le délai d’accès à l’information dans le cas d’un forage peut s’échelonner sur une dizaine d’années.
l’usage antérieur ou postérieur du sol11. Si l’État est si convaincu de l’innocuité de la fracturation, des forages horizontaux ou du nettoyage à l’acide des puits, pourquoi tente-t-il de se mettre à l’abri des réclamations qui pourraient lui être présentées à cause de l’usage de ces techniques ?
IV. Enjeux pour les municipalités
Les municipalités sont considérées comme la portion congrue dans ce projet de loi et leurs compétences sur les conséquences de ce développement sur leur territoire se réduisent comme une peau de chagrin. Ainsi les municipalités :
1. Ne seront qu’avisées et nullement consultées lorsqu’une société gazière ou pétrolière décide de mener des activités dans leur territoire12.
2. N’auront qu’un représentant sur les comités de suivi dont le projet de loi impose la mise en place alors que l’exploitant définira seul le nombre, la composition et le choix des membres desdits comités13.
3. Ne sont pas assurées que la maximisation des retombées économiques liées à ces projets, que le gouvernement peut imposer pour des motifs dits raisonnables, leur bénéficiera réellement, puisque ces retombées doivent bénéficier au Québec et non à la municipalité dans laquelle se réalise cette exploitation14 .
4. Perdent toute compétence sur les puisements d’eau réalisés sur leur territoire, si ces puisements d’eau sont réalisés en fonction des puits gaziers et pétroliers15.
5. Voient leur schéma d’aménagement, leur règlement de zonage ou de lotissement mis en échec par les projets d’exploration, de production ou de stockage des hydrocarbures, puisque ceux-ci prévalent en regard de leur plan d’aménagement et d’urbanisme16.
6. Au total, ce sont donc les droits individuels des compagnies gazières et pétrolières et de leurs actionnaires qui l’emportent sur les droits collectifs des communautés de planifier leur développement en fonction des valeurs qui leur sont propres. C’est aussi une violation du principe de subsidiarité pourtant inscrit dans la Loi sur le développement durable.
11 Voir l’article 13 du projet de loi.
12 Voir les articles 26 et 55 du projet de loi.
13 Voir les articles 25 et 52 du projet de loi.
14 Voir l’article 53 du projet de loi.
15 Voir l’article 250 du projet de loi.
16 Voir l’article 203 du projet de loi.
V. Enjeux pour les citoyens et citoyennes
Les citoyens et citoyennes voient leurs droits secondarisés, menacés voire anéantis par plusieurs dispositions du projet de loi. En voici quelques illustrations :
1. Dans la phase d’exploration pour trouver des hydrocarbures, le projet de loi donne aux sociétés gazières et pétrolières un droit prépondérant et prioritaire d’entrer sur les terrains des citoyens et citoyennes et ne laisse aux résidants (propriétaires ou locataires) que le droit de négocier des conditions qui ne sauraient équivaloir à un refus de cette intrusion, sous peine de voir les tribunaux intervenir17.
2. Dans la phase de production des hydrocarbures, le projet de loi prévoit clairement un droit d’expropriation des propriétés des citoyens et citoyennes ne leur laissant que le droit de contester les faibles montants généralement offerts par les sociétés gazières et pétrolières, ce qui implique par ailleurs des dépenses onéreuses et des procédures longues et coûteuses pour les résidants concernés18.
3. Le projet de loi cristallise et consacre donc un droit prépondérant et prioritaire sur le sous-sol aux compagnies gazières et pétrolières par rapport au droit sur le sol (et les immeubles qui y sont érigés) des citoyens et citoyennes, et menace donc la sécurité juridique de tous les citoyens et citoyennes et leur droit pourtant garanti par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec à la libre jouissance de leurs biens.
VI. Conclusion : les sociétés pétrolières et gazières maîtres chez nous !
Les masques sont maintenant tombés et les discours ambigus et contradictoires des membres du gouvernement abandonnés ou remisés. Le projet de loi concrétise l’orientation fondamentalement favorable au développement des hydrocarbures de l’actuel gouvernement.
L’équilibre entre les droits collectifs des citoyens et des communautés et les droits individuels des sociétés gazières et pétrolières est clairement rompu et ce, en faveur des investisseurs et spéculateurs. Les pétrolières et les gazières seront dorénavant maîtres chez nous !
Et c’est par des entraves aux processus démocratiques, aux nécessaires mécanismes de consultation et de débat que ce résultat navrant est atteint.
17 Voir l’article 27 du projet de loi.
18 Voir l’article 55 du projet de loi. Même si l’exploitant doit payer 10% de la valeur de l’immeuble (telle qu’elle apparait au rôle d’évaluation) pour permettre au propriétaire de se défendre dans la négociation ou le recours aux tribunaux, cette somme est insuffisante pour rétablir un réel rapport de force. Voir l’article 56 du projet de loi.
La mobilisation citoyenne devient le seul moyen permettant de mettre en échec ce scénario et l’information le seul levier assurant cette mobilisation. C’est dans cet objectif que ce document fut rédigé.

lundi 25 juillet 2016

Solar impulse( avion solaire) fait le tour du monde, félicitations à Bertrand Piccard, psychiatre, aventurier, inventeur.

Pas élu pour nous exproprier! ( paru dans le Jounal La Seigneurie de Boucherville, La Tribune de Sherbrooke, Le Devoir.)

Pas élu pour nous exproprier!
( Halte au délire de schiste!)
Ce Gouvernement n’a pas été élu pour nous exproprier. C’est pourtant ce qui va arriver avec la loi 106, la Loi des Hydrocarbures, qu’il prépare secrètement et veut passer de force en catimini, vers novembre, selon le Réseau Vigilance Hydrocarbures Québec.
Il y a des gaz de schistes à Boucherville. Le Gouvernement les veut. La Loi sur les hydrocarbures supplantera le Plan d’Urbanisme. Vous serez exproprié s’il le faut. L’eau goûtera le combustible fossile et vous n’aurez rien à dire.
Il y aura prolifération des cancers et des maladies cardiovasculaires, ces maladies causées par  l’environnement pourri.
Il faut dire tout haut « Non merci »  tout de suite en auto défense contre la pétroéconomie et la pétrosociété quadrillée  de gazéoducs que notre pétro-gouvernement veut nous forcer d’avaler.
L’avenir n’est pas dans les hydrocarbures mais dans les énergies renouvelables, garantes de bons emplois et de santé publique pour nous et les prochaines générations.
Parlez-en aussi à votre Conseil Municipal, sans oublier votre députée et aux groupes environnementaux.
Claude Saint-Jarre, 07-07-2016, Boucherville.


samedi 23 juillet 2016

Solar Impulse, du nouveau!

http://www.lapresse.ca/environnement/201607/23/01-5003862-solar-impulse-2-quitte-legypte-pour-boucler-son-tour-du-monde.php

Message du Réseau Vigilance Hydrocarbures Québec à ses membres

Bonjour à tous nos abonnés !
Nous pensions bien tous que la question de l'invasion de notre territoire par les compagnies gazières et pétrolières était chose du passé et que nous pouvions dormir sur nos deux oreilles, ce que nous avons fait en nous disant qu'il y avait un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures était un mauvais souvenir...
Mais pendant que nous nous pensions en sécurité de ce côté des choses, ces mêmes compagnies continuaient leur offensive. À l'aide de leurs très nombreux lobbyistes, elles avançaient sans faire de bruit et contribuaient à la rédaction de la nouvelle loi sur les hydrocarbures au Québec. Le fruit de leur leurs pressions auprès de nos élus nous est tombé dessus au début de juin sous la forme du Projet de loi #106 :
Loi concernant la mise en oeuvre de la
Politique énergétique 2030 et modifiant
diverses dispositions législatives
Ce projet de loi modifie 21 lois antérieures, édicte 2 nouvelles lois (la Loi sur Transition énergétique Québec et la Loi sur les hydrocarbures) et modifie 5 règlements antérieurs.
Il sera étudié en Commission parlementaire durant nos vacances, au mois d'août, afin d'être adopté durant la session d'automne. Le choix des dates semble indiquer clairement que les citoyens et organismes n'auront pas le temps de réagir. D'ailleurs, les groupements écologistes et citoyens qui souhaitent participer en présence à la Commission parlementaire en seront exclus. Les promoteurs y seront présents de façon très majoritaire.
Cette « loi » ouvre toutes grandes aux entreprises gazières et pétrolières les portes de notre territoire pour l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, et prive les citoyens de tout accès à une information objective, de leur droit d'intervenir durant son processus d'adoption ou de leur droit de refuser aux entreprises l'accès à leur propriété sous peine d'expropriation. La «loi » dépouille aussi les municipalités de tous leurs pouvoirs ou recours dans le domaine de la protection de l'eau ou de leur territoire.
« Cerise sur le sundae », presque tous les sujets névralgiques de la Loi n'y sont pas réglés. Ils le seront ultérieurement par le Ministre ou les fonctionnaires par voie de règlements. La Loi sur les hydrocarbures apparait en somme n'être qu'une coquille vide qui sera remplie plus tard, sans débat public, vraisemblablement au bénéfice des entreprises.
En attendant, ceux qui désirent pousser immédiatement plus loin leur étude de ce projet de loi peuvent avoir accès à l'analyse qu'en a faite M. Richard Langelier, docteur en droit et sociologue, en visionnant sur YouTube l'excellent document suivant produit par le Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste :

ou en récupérant le fichier suivant qu'ils peuvent télécharger sur leur ordinateur :


On peut trouver le texte officiel du Projet de loi No 106 à l'adresse suivante :


Nous croyons que la situation nécessite une réaction urgente car on semble avoir l'intention de procéder rapidement en éliminant toutes les voix discordantes.

Merci d'avance de l'attention que vous porterez à cette question de prime importance et de votre implication active malgré la chaleur de l'été...

L'Association des Saint-Marcois,

Marc Bouisset, Chantale Gamache, Diane Larivière
Lucie Marchessault, Michel Pichet, Lucie Sauvé


--
Merci  de nous écrire sur:
groupementcitoyengazdeschiste@gmail.com

Vous pouvez aussi consulter le site interrégional pour de l'information à jour :
http://regroupementgazdeschiste.com

vendredi 22 juillet 2016

Loi 106, encore! Mais cette fois, une vidéo parfaite pour savoir.

Bonjour

Allez visionner  cette capsule d'information
ca vaut vraiment la peine
et ca concerne tous les citoyens du Québec

Merci de prendre le temps de la visionner

Chantale Gamache
Coordonnatrice pour les équipes de l'Ouest
RVHQ



Voici donc la vidéo de la conférence de Richard Langelier:
https://www.youtube.com/watch?v=aM1W8rbEyKo

Elle a été formatée pour convenir à toutes les plateformes. Le lien peut donc être largement diffusé.

Cette production est certes de nature à contribuer à la discussion critique et à la « conversation citoyenne ».

Grand Merci à Richard Langelier, au RVHQ, au Front commun et à ses partenaires.
Merci à l'équipe du Service de l'audiovisuel de l'UQAM qui a accompagné ce projet de captation vidéo porté par notre Collectif scientifique.

jeudi 21 juillet 2016

Loi 106 encore!

Le parti libéral sous influence du privé
Depuis mon retour de vacances, je ne cesse de penser aux contradictions du discours des libéraux du Québec avec à leur tête M. Couillard. Lorsque j’ai appris que ce gouvernement avait lancé le projet de loi 106 sur les hydrocarbures au début de juin avec une commission parlementaire à la mi-août, je me suis dit qu’on allait avoir un été chaud.
Quand on regarde d’un peu plus près ce projet de loi, on constate qu’il est en complète contradiction avec les déclarations de M. Couillard au sommet de Paris. Rappelons qu’à ce sommet le Québec et le Canada se sont présentés comme les défenseurs de l’environnement et prêts à mettre en place des mesures énergiques pour combattre l’augmentation des gaz à effet de serre en limitant leur production intérieure. M. Couillard a ouvertement désavoué l’exploration qui devait débuter à Anticosti en disant que ce projet n’était pas le sien mais plutôt celui du gouvernement précédent. Quelques mois plus tard, force est de constater que M. Couillard est favorable à l’exploration non seulement à Anticosti mais aussi partout au Québec où les compagnies pétrolières voudront creuser. Le projet de loi 106, s’il est adopté dans sa forme actuelle, permettra aux compagnies pétrolières de forer partout au Québec là où ils ont obtenus un claim (permis d’explorer).De plus, s’ils veulent exproprier l’agriculteur ou le propriétaire qui aurait du gaz de schiste dans son sous-sol, ils pourront le faire en toute impunité avec la bénédiction du gouvernement Couillard. Lorsque la population sera mise au courant de ces enjeux, il n’est pas sûr que les libéraux auront la partie facile. De plus, cette loi enlève aux villes leur juridiction sur l’eau. Ce sont les compagnies pétrolières qui deviendront propriétaires de notre sous-sol.
Qu’est ce qui a pu se passer entre le sommet de Paris et aujourd’hui pour qu’on assiste à un tel revirement? La réponse est toute simple : la force du lobby des pétrolières. Leur influence est telle en ce moment au Québec et au Canada que les décideurs ont complètement perdu le sens du bien commun. Les enjeux sont très graves puisqu’ils portent sur l’essence même de ce qu’est une démocratie. Malgré un consensus généralisé au niveau de la population du Québec contre le projet Énergie Est et contre l’exploitation des gaz de schiste, le gouvernement fonce tête baissée dans ces projets d’une autre époque. Plusieurs personnes au Québec croyaient qu’il existait un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste; erreur! Jamais le gouvernement n’a ordonné de moratoire sur cette question. En plus, il n’a même pas respecté les conclusions du BAPE qui a été commandé sur ce sujet et qui vont à l’encontre de ce que le gouvernement propose dans son projet de loi.
Comme on peut le voir, ce gouvernement a pris parti pour l’entreprise privé et ce au détriment de toute la population qu’il est censé représenter. Le parti libéral, par les compressions qu’il a effectuées dans les services publics, a affaibli nos institutions et par le fait même a fragilisé la population, encore là au profit du privé. Ce détournement démocratique ne peut être toléré et c’est à toute la population du Québec de se lever pour contrer ces projets qui s’opposent au  bien commun.
La vision d’avenir pour le Québec réside dans le développement des énergies renouvelables porteuses d’emplois et de respect de notre environnement. Nous avons tout ce qu’il faut pour nous bâtir un avenir sans pétrole. C’est à nous de reprendre en main notre démocratie afin de préserver notre eau, notre terre et notre air pour les générations qui vont nous suivre.


Paul Bibeau, citoyen de Repentigny
Le 21 juillet 2016

Énergie vs Pétrole ( RVHQ) ( vers l'habitat net zéro; produire plus d'énergie qu'en consommer dans nos maisons.)

Nous avons besoin d'énergie, pas de pétrole!

Mme Chantal Soucy, députée de Saint-Hyacinthe et porte-parole de la CAQ en matière d'énergie, signe un texte au sujet du projet d’oléoduc Énergie Est[i]. Dès les premiers mot de son texte, Mme Soucy nous lance un avertissement : elle reprend la position de sa lettre du mois de novembre[ii] où elle prônait la construction d’Énergie Est. Encore une fois, elle fait la promotion tous azimuts de ce pipeline sans réfléchir aux conséquences à long terme de cette lourde infrastructure. N'en déplaise à Mme Soucy, les enjeux dépassent le simple fait d'obtenir quelques maigres redevances!

Tout d'abord, je suis d'accord avec Mme Soucy sur quelques points. Les atermoiements du gouvernement Couillard au sujet de l'exploration et de l'exploitation du pétrole d'Anticosti et en Gaspésie me tapent sur les nerfs; sa politique du « NON-OUI, PEUT-ÊTRE » laisse tout le monde dans l’incertitude. Dans le dossier d'Énergie Est, je suis également d'accord pour que « le gouvernement du Québec assume pleinement sa compétence en environnement et renonce à déléguer ses évaluations environnementales à l'Office national de l'énergie ». Dans le dossier d'Énergie Est, l'aplaventrisme servile de M. Couillard et de M. Heurtel est contraire aux « intérêts supérieurs du Québec »! Cette phrase, souvent utilisée par M. Robert Bourassa, indiquait une action sur laquelle tous les partis politiques qui ont à cœur l'épanouissement des Québécois devaient nécessairement être d'accord.

Malheureusement, si « le gouvernement du Québec est absent du débat », les « inquiétudes et préoccupations des Québécois » ne se limitent pas à « saisir les opportunités d'affaires ». Là où je diverge fondamentalement d'opinion avec Mme Soucy, c'est lorsqu'elle avance qu'il faut s'asseoir avec le promoteur et les gouvernements de l'Alberta et du Canada pour négocier sur les quatre points qu’elle propose, et qui incluent « les plus hauts standards de protection de l’environnement », une phrase creuse et pompeuse qui ne veut rien dire. Même les pires pollueurs l'utilisent à toutes les sauces!

Construire Énergie Est, c'est délibérément ignorer les avertissements des scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) et de 97 % des climatologues. C'est faire fi de la Conférence de Paris qui affirme que l'humanité doit obligatoirement diminuer sa consommation de pétrole puis l'éliminer d'ici le milieu du siècle[iii]. Énergie Est a un seul objectif : augmenter la production des sables bitumineux avec une infrastructure lourde qui obligera ses clients à demeurer dans le pétrole, grand producteur de GES (gaz à effet de serre) pour au moins 40 ans. Mme Soucy, oubliez les modèles d'affaires du siècle dernier; si je peux paraphraser un autre premier ministre, nous sommes en 2016!!!

Pour chauffer ma maison en hiver, je n'ai pas besoin d'un combustible fossile qui pollue l'air; j'ai besoin d'énergie[iv]. Nous avons besoin d'une énergie qui n'empoisonnera pas la vie sur la planète pour les sept milliards (bientôt neuf milliards) d'êtres humains qui l’habitent. La politique énergétique d'une formation politique comme la CAQ devrait refléter la réalité de la Conférence de Paris en appuyant les énergies renouvelables au lieu d'être à genoux devant Énergie Est!

Lorsque Mme Soucy accuse les autres dont le Parti Québécois de «  partisanerie et de démagogie », elle devrait analyser la farouche partisanerie qui l’anime et qui ne tient pas compte des arguments logiques des Québécois et des autres partis politiques contre ce projet archaïque et dépassé. Mme la critique de la CAQ en matière d'énergie est tellement favorable au projet Énergie Est que je me suis plu à vérifier dans le registre si le nom de Mme Soucy y figurait à titre de lobbyiste officielle pour TransCanada.[v] Non, il n'y est pas.

Diantre! Serait-ce une erreur?

Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM (Comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l'environnement maskoutain)
Le 18 juillet 2016






[iv]              http://journalmetro.com/opinions/courrier-des-lecteurs/992629/courrier-des-lecteurs-5/
[v]              https://www.lobby.gouv.qc.ca/servicespublic/informationnel/Accueil.aspx

lundi 18 juillet 2016

Les fausses vérités de gaz Métro

https://replique.rvhq.ca/les-fausses-verites-de-gaz-metro/

Silence on empoisonne

http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201511/08/01-4918641-silence-on-empoisonne.php

L'avenir contraint de l'énergie éolienne.+ Alternatives.

http://www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com/fr/accueil/images/Lavenir_contraint_de_l%C3%A9nergie_%C3%A9olienne_au_Qu%C3%A9bec.pdf

et:   http://www.collectif-scientifique-gaz-de-schiste.com/fr/accueil/images/Choix_alternatifs_au_contrat_des_Chutes_de_Churchill.pdf

Eau secours,loi 106 en vue!

http://us4.campaign-archive2.com/?u=206438e93ec20f9615a40089a&id=b1113c8ea1&e=2e5febbe84

Prospérité sans pétrole et le projet de loi 106

http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2016/07/17/010-loi-hydrocarbures-projet-106-critique-prosperite-sans-petrole.shtml

samedi 16 juillet 2016

Dénonciation du projet de loi 106

http://www.laction.com/Actualites/2016-07-07/article-4580139/Un-juriste-et-sociologue-denonce-le-projet-de-loi-106-dans-Lanaudiere/1

ET:  http://www.journalexpress.ca/section/2016-06-30/article-4575627/Des-citoyens-sideres-par-le-projet-de-loi-sur-les-hydrocarbures/1

et:  http://www.lepharillon.ca/actualites/2016/7/7/des-citoyens-demandent-aux-elus-de-se-positionner-contre-le-proj.html

ET la fameuse présentation faite par Richard E Langelier:

( plus tard)

ET: https://www.rvhq.ca/opinion-projets-de-loi-102-et-106-le-quebec-un-asile-pour-chasseurs-denergies-fossiles/
ET:  https://www.rvhq.ca/projet_de_loi_sur_les_hydrocarbures_quebec_deroule_le_tapis_rouge/

vendredi 15 juillet 2016

L'effondrement.

L’effondrement.
            Je me sens taciturne... lorsque je pense, aujourd’hui, à la notion d’effondrement de la civilisation, dont tout le monde parle et que tout le monde appréhende, sans savoir quand, évidemment.
            Je ne veux ni être contre productif ni banaliser la situation, mais, ou bien il me revient quelques citations,  ou bien je tombe dessus, alors je pense que mon intuition veut me dire quelque chose, que je partage avec vous aujourd’hui.
            Premièrement, un citation d’Einstein, que j’ai vue hier, lors d’une conférence sur la santé repensée, à la Manière Brouillard : «  La folie, c’est de refaire les mêmes choses en espérant voir des résultats différents. » ( Einstein.)
            Deuxièmement : «  On ne résoud pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. » ( encore Einstein!)
            Troisièmement, la richesse, c’est, pour Buckminster Fuller, ce qui a deux dimensions. La première, c’est l’énergie, qui ne peut décroître. La deuxième, c’est le savoir, qui , lui, ne peut que s’accroître. Donc, la richesse,  avec chaque expérience, ne peut que s’accroître.
            Enfin, de Fuller, ( encore lui!), «  Si vous voulez changer quelque chose, construisez un nouveau modèle qui rend l’ancien obsolète. »
            Tant qu’à y être, je continue avec Nietzsche : «  Avant d’accorder du temps aux grands problèmes métaphysiques, il faut régler les questions de logement, d’alimentation et de santé. »
            Que faire? Fuller : «  Les choses qui ont besoin d’être faites, que vous seul(e) voyez qui ont besoin d’être faites. »
            L’humain est une merveille. L’humain a une grandeur.( Plusieurs on dit ça au cours des siècles; Albert Jacquard en fait partie; Antigone, je crois, aussi.)
            «  Si chaque humain faisait tout ce qu’il peut pour améliorer la condition humaine, la terre serait transformée. » ( André Moreau)

            J’arrête ici, je me sens re-crinqué!       

mercredi 13 juillet 2016

L'effondrement.

L’effondrement.
            Tout le monde autour de moi parle de l’effondrement. Il y a des livres sur le sujet tels : L’effondrement ou Manuel de collapsologie.
            Je pense que l’effondrement prendra quelques siècles mais qu’en sais-je vraiment?
            Hier, au téléphone, un ami me démontrait que ce peut être n’importe quand.
            Je parle maintenant du point de vue d’un Abitibien de naissance.
            L’Abitibi moderne a commencé il y a cent ans. Avant l’arrivée des colons et des Mines, c’était une forêt vierge.
            Depuis, c’est un territoire industriel super pollué. C’est un des territoires du monde qui a fait la passage le plus rapide du statut de contrée vierge à l’état magané qu’on lui connaît.
            Donc, pour moi, l’effondrement de la nature a commenté il y a cent ans. En 1976 j'apprend par Alain Bombard que nous sommes en déficit de création d'oxygène à cause de la pollution dans les océans qui étouffent les algues.
            Avec les mines et les bombes atomiques à Val-d’Or, l’effondrement de la démocratie a commencé vers 1960. Les Mines, appuyées par la Loi des Mines faisaient ce qu’elles voulaient et le font encore et plus efficacement, sans consultation, sans redevances, en détruisant et ne réparant pas. Puisque le Canada appartient à l’OTAN et à NORAD, Val-d’Or a été décidé secrètement, durant la guerre froide,  pour abriter des bombes atomiques et des chasseurs supersoniques dans les sous-sols de l’aéroport civil. Le message des bombes atomiques est : soumets-toi ou je t’explose dans la face et tu vas souffrir quelques millisecondes avant de mourir.

            La revue Vivre, nous parle de l’effondrement prochain du système de santé, qui coûte trop cher, par la voix du docteur Brouillard, auteur de La santé repensée.
            Il reste l’effondrement du système économique. Tout de suite? Dans dix ans? Cent ans? Lentement ou effet domino à cadence rapide?
            Hier également, je réécoutais une vidéo chez Médiapart de Michel Bauwens, auteur de Sauver le monde. Vers une société post-capitaliste avec le peer to peer.
            Bauwens parlait de l’importance de préparer par anticipation la société de l’après l’effondrement pour ne pas qu’il ne se passe rien pendant des siècles.
            Je suis d’accord. C’est pourquoi j’ai demandé hier,  au docteur Brouillard- un homme pourtant clair!- de nous aider à Boucherville à commencer un nouveau système de santé alternatif de proximité. J’ai hâte à la réponse…
            En fin de semaine, j’étais dans la municipalité de Notre-Dame des Bois, Estrie.
            Il y a avait un petit resto en arrière d’une auberge, avec ses poules, deux dindes, deux petits chats en liberté, ses propres légumes et des produits locaux offerts aux clients. Une " bécosse" belle et propre, à compost est disponible.
            Pour moi c’est un début de réappropriation du territoire et de recouvrement de l’effondrement de la nature.
            Tout près, au  Bistro l’Éphémère, une employée et écrivaine, m’apprenait un tas de bonnes nouvelles- pour compenser ma mauvaise nouvelle de la venue obligatoire de la Loi 106 sur les hydrocarbures- dont le fait du début d’une monnaie locale à Sherbrooke suite au visionnement par quelqu’un du film DEMAIN.
            Mais le lendemain, au Lac Mégantic, nous demandions une voie de contournement tout de suite au Gouvernement Trudeau. Des voix s’élevaient : Daniel Green, le Réseau Vigilance Hydrocarbures Québec, Alain Deneault, pour une réappropriation du territoire, pour que nous nous donnions des institutions qui nous ressemblent au lieu de celles de la Monarchie pétrolière qui nous contrôlent. Pour Monsieur Deneault, nous sommes des colons, au sens que nous sommes des administrés, sur un territoire vaincu. ( c’est ce que signifie le mot «  province »)
            Ce n’est pas tout à fait une relation d’amour n’est-ce pas?
            Roméo Bouchard nous pointe la direction de la reconstruction de la démocratie. Ce matin il re-parle de l’écriture citoyenne de la Constitution, en Assemblée Constituante non partisane, tirée au sort, pour que le Peuple puisse définir son pays, et dit qu’il y a progrès dans la demeure. ( Dans sa page Face Book)
            Et moi, au petit matin de ce matin, j’ai eu un rêve et j’ai vu cette phrase …
            Ah non, je prends mon cahier de rêves notés, ( je note mes rêves les yeux fermés) et je ne vois rien, mon stylo était vide!
            Je compense en disant à peu près, de mémoire, la phrase : «  Comment  peut-on sauver un individu sans lui dire qu’il est immortel et s’il ne s’aime pas? »
            En conclusion, chérissez-vous, enlacez-vous, dites-vous : cher moi. Puis, construisons une société alternative à notre goût,  par anticipation, prête à prendre le relai de celle qui s’effondre, peu importe la vitesse.
            Pourquoi ne pas avoir un an de réserves de nourriture à partager! Construisons-nous une santé qui se passe de la carte d’assurance-maladie. Ce sera ça de fait!
            Cette phrase audacieuse du philosophe André Moreau, oui, celui qui est rejeté, me fait rire : «  Nous sommes l’antiquité de l’an 100,000 ».
            Vous savez, dans son Journal philosophique, il parlait, il y a une bonne quinzaine d’années, de l’idée d’une Assemblée constituante jovialiste  peut-être est-elle prévue justement pour l’an 100,000?!

            

Halte au délire du schiste: Hier dans le Devoir

http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/475269/pas-elu-pour-nous-exproprier

lundi 11 juillet 2016

Disons non au projet Énergie Est; une position du réseau vigilance hydrocarbures Québec; bravo et merci à l'auteure!

DISONS NON AU PROJET ÉNERGIE EST
Dans un texte d’opinion paru dans La Presse Plus du 11 juillet 2016, un collectif manifeste son appui au projet d’oléoduc Énergie Est. Ce collectif rassemble des chambres de commerce, un syndicat, des associations industrielles du domaine de la construction et du génie. Vouloir miser sur un grand projet pour créer de l’emploi, c’est légitime, mais encore faut-il choisir son grand projet!
Le texte publié conjugue constats d’ordre général, données hypothétiques, vœux pieux et mensonges.
Je suis d’accord avec les signataires sur certains points, notamment le fait qu’en 2030, 40 % de nos besoins énergétiques proviendront – hélas – encore des hydrocarbures. Mais justement, l’ensemble du Québec, et du Canada, doit travailler à réduire cette dépendance. La construction de l’oléoduc Énergie Est irait à l’encontre de cette volonté.
Comme l’ont montré de multiples études et mémoires, notamment ceux qui ont été présentés aux audiences du BAPE avorté, les retombées économiques d’Énergie Est sont illusoires, alors que les risques environnementaux sont énormes.
Mais les aspects les plus importants – et c’est là que j’appelle le collectif à prendre ses responsabilités – c’est que le projet Énergie Est est incompatible avec la lutte contre les changements climatiques, que la pétroéconomie est vouée à l’extinction à moyen terme, et qu’il est grand temps d’investir argent et savoir-faire dans la transition énergétique. Cette transition énergétique ne peut en aucune façon être soutenue par l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels comme ceux tirés des sables bitumineux et du schiste.
Cessez de prétendre qu’Énergie Est permettrait d’« acheter local » : le pétrole qu’il transporterait (produit pas seulement en Alberta, mais aussi aux États-Unis) est destiné à 90 % à l’exportation, alors que les perspectives des marchés ne sont pas favorables à ce produit coûteux et polluant. Oui, nous avons encore besoin du pétrole pour un temps, mais les entreprises l’achèteront toujours au prix le plus bas du marché.
De plus, la construction d’Énergie Est favoriserait l’augmentation de la production de pétrole des sables bitumineux en amont, et en aval la consommation de pétrole, alors que les scientifiques appellent à une réduction de l’offre d’hydrocarbures.
Vous parlez de développement durable et d’acceptabilité sociale : les citoyens du Québec sont en majorité opposés à l’oléoduc et favorables aux énergies renouvelables.
Vous parlez de renforcement de l’expertise des travailleurs : à vous de les orienter vers l’économie de l’avenir, au lieu de les confiner à des filières sans lendemain.
C’est là votre responsabilité de chefs d’entreprises et de citoyens : au lieu de miser sur des promesses illusoires de contrats juteux à court terme, soyez visionnaires : l’avenir n’est pas dans les hydrocarbures fossiles.

Denise Campillo
Roxton Falls
Membre du regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec

Réclamation d'une voie de contournement hier à Mégantic. Alain Deneault y était. Voici un article de lui sur le sujet.

http://www.revueliberte.ca/content/tu-nas-rien-vu-lac-megantic

vendredi 8 juillet 2016

La réplique du Réseau Vigilance Hydrocarbure Québec

             Fracturation hydraulique sur Anticosti : un laboratoire de pollution
Pétrolia a annoncé que 30 millions de litres d’eau potable seront empoisonnés afin de réaliser trois forages avec fracturation hydraulique sur l’île d’Anticosti[1]. Les liquides de fracturation contiennent des dizaines de tonnes de composés chimiques, jusqu’à 700 produits différents, dont plusieurs sont reconnus pour causer des cancers (cancérigènes), des malformations génétiques (tératogènes), des troubles de la reproduction et des glandes (perturbateurs endocriniens), en plus de tuer les organismes vivants (biocides)[2],[3]. Les liquides de fracturation contiennent également du radon, une substance radioactive[4].
Nos égouts sont du petit lait en comparaison de cette soupe chimique. Aucune usine de traitement des eaux ne peut dépolluer les liquides de fracturation. Dans les endroits du monde où la fracturation hydraulique est encore permise, les liquides de fracturation sont entreposés « de façon sécuritaire » dans des bassins de rétention ou réinjectés dans les puits afin d’éliminer les risques de contamination en surface. Mais ces précautions n’ont malheureusement pas empêché la pollution atmosphérique ni la pollution des nappes phréatiques, en plus de provoquer des tremblements de terre[5].
Au Québec, on innove. Les eaux toxiques de la fracturation hydraulique seront rejetées directement dans le fleuve Saint-Laurent, un écosystème marin exceptionnel, habitat de baleines, de homards, de salicorne et d'autres espèces indigènes des eaux et des rives. Comme si cela n’aurait pas d’impact sur la santé des mammifères marins. Comme si les tonnes de produits toxiques ne se retrouveraient pas dans la chair des poissons et crustacés qui sont pêchés dans le golfe, ni sur les plages et dans l’air qu’on respire sur la Côte-Nord, en Gaspésie et dans les provinces maritimes.
Les « bonnes pratiques » en usage dans l’industrie pour faire de la fracturation hydraulique recommandent de ne pas forer horizontalement à moins de 1000 mètres sous le plancher d’une nappe d’eau souterraine. En effet, les statistiques montrent qu’il n’est pas rare que des failles verticales s’ouvrent dans la roche lors des forages, laissant remonter les gaz et le liquide de fracturation jusqu’à 550  mètres des puits et même davantage. Mais au Québec, on innove. La fracturation est permise à partir de 400 mètres sous le plancher des nappes souterraines[6]. Par ici la pollution!
Des experts ont démontré que l’exploitation des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti serait un gouffre financier. L’île n’a même pas les ressources en eau pour fournir l’industrie. Sans compter les infrastructures pour le transport et le stockage du gaz ou du pétrole qui nécessiteraient des investissements publics de l’ordre de 14  milliards de dollars[7]. De plus, un collectif de scientifiques indépendants a démontré que le potentiel d’hydrocarbures présents sur l’île avait été surévalué[8],[9]. Ce ne serait donc pas pour exploiter les hydrocarbures que le gouvernement a permis d’y effectuer des forages avec fracturation. Peut-on penser qu’Anticosti servirait plutôt de laboratoire permettant à l’industrie de tester ses méthodes en vue d’autres exploitations dans des zones sensibles au Québec?
Alors qu’il est interdit aux citoyens de rejeter leurs eaux usées domestiques sans traitement dans un cours d’eau et de laisser tourner leur moteur de voiture au ralenti plus de trois minutes, le gouvernement de Philippe Couillard donne toutes les licences pour que se développe chez nous l’exploitation d’un hydrocarbure au moins aussi polluant que le charbon[10]. Et cela, dans le contexte de la crise climatique, alors qu’il faut tout mettre en œuvre afin de stopper nos émissions de gaz à effet de serre.
Les forages avec fracturation hydraulique sur Anticosti sont bien plus que le sacrifice de « quelques arpents de neige ». Ils sont l’affirmation d’un gouvernement dépourvu de conscience environnementale et de vision d’un développement économique viable à long terme; un gouvernement qui méprise l’expertise scientifique et le droit des citoyens à un environnement sain et sécuritaire.
Louise Morand
Comité vigilance hydrocarbures l’Assomption
Le 7 juillet 2016



[2]              «Does fracking cause cancer and infertility?», The Conservation
[3]              Steingraber, Sandra. Fracking & Public Health. University of Minnesota, Duluth, mars 2013. Alternative Radio www.alternativeradio.org
[4]              Kelly, Sharon. Duke Study Finds A «Legacy of Radioactivity», Contamination from Thousands of Fracking Wastewater Spills. May 8 2016. http://www.desmogblog.com/2016/05/08/duke-university-study-finds-legacy-radioactivity-water-and-soil-contaminated-thousands-fracking-wastewater-spills
[5]              http://www.environmentalhealthnews.org/t/-8845509432960311990; en Colombie-Britannique, des tremblements de terre ont été provoqués par l’usage de la fracturation hydraulique : http://www.radio-canada.ca/emissions/midi_express/2015
[6]              Brullemans, M., Durand, M., Langelier, R.E., Marier, C., Savaria, C. Le règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection ou comment sacrifier l’eau potable pour quelques gouttes de pétrole! Janvier 2016. http://eausecours.org/wp-content/uploads/2016/02/Expertise-du-Collectif-scientifique.pdf
[7]              Pineault, Éric. Mémoire déposé dans le cadre des consultations publiques de l'EES sur les hydrocarbures, Montréal, 16 novembre 2015.
[8]              Hydrocarbures sur Anticosti : Québec aurait en main de fausses données, selon un collectif. http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/11/25/010-anticosti-etude-critique-methodologie-collectif-chercheur.shtml#

jeudi 7 juillet 2016

Communiqué de Presse du Réseau vigilance hydrocarbure Québec

Les comités de la région Ouest du RVHQ se sont rencontrés afin de se mobiliser contre le projet de loi 106

Plus d’une cinquantaine de citoyennes et citoyens provenant d’une vingtaine de comités locaux de la Montérégie et de Montréal se sont réunis hier soir à Mont St-Hilaire. Ils ont écouté M. Richard Langelier, juriste et sociologue, leur présenter une analyse du projet de loi 106 qui a été déposé à l’Assemblée Nationale à deux jours de la suspension des travaux de la session parlementaire pour la période estivale.
Un grand sentiment de frustration s’est manifesté au fur et à mesure de la présentation du juriste. Les participants ont nettement eu l’impression que le gouvernement fait la sourde oreille aux demandes des citoyens qui, depuis six ans, appellent à une interdiction de la fracturation visant à extraire du gaz ou du pétrole du sous-sol. Plusieurs participants avaient l’impression que le dossier du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent était chose du passé. Cette impression venait du fait que plusieurs politiciens parlent de moratoire alors qu’aucun moratoire n’a été édicté par les gouvernements successifs depuis six ans.
Aujourd’hui, avec son projet de loi 106, le gouvernement libéral ouvre toute grande la porte à cette exploitation partout sur le territoire du Québec.
De plus, c’est avec étonnement qu’ils ont appris que les municipalités perdraient tout droit sur la gestion de la ressource en eau de leur territoire.
Plusieurs autres points ont fait sursauter la salle. Le reste de la rencontre a permis de prendre connaissance des stratégies envisagées pour contrer ce projet de loi qui sera débattu en commission parlementaire du 16 au 19 août prochain; sur les trente intervenants invités pour commenter le projet de loi en commission parlementaire, on ne trouve aucun groupe citoyen.
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Source :
Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, région Ouest
Contacts :
Marcel Gauthier, coordonnateur interrégional de la région Ouest
gauthierma@videotron.ca - 514-777-7847
Jacques Tétreault, coordonnateur général adjoint du RVHQ
jacques.tetreault@rvhq.ca - 450 261-6151
Chantale Gamache, coordonnatrice régionale adjointe de la région Ouest
gamache-c@hotmail.com

Pour mieux connaître le RVHQ : rvhq.ca

Le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec regroupe plus de 120 comités citoyens du Québec, mobilisés contre l’exploration, l’exploitation et le transport des hydrocarbures fossiles et pour le développement des énergies vertes. Depuis 2010, ces comités ont été particulièrement actifs dans la lutte contre les gaz de schiste au Québec.

Appel de Paris, 164 mesures pour une santé publique adéquate, environnementalement parlant.

http://www.artac.info/fr/appel-de-paris/memorandum/les-164-mesures_000088.html

Halte au délire de schiste!

Pas élu pour nous exproprier!
Ce Gouvernement n’a pas été élu pour nous exproprier. C’est pourtant ce qui va arriver avec la loi 106, la Loi des Hydrocarbures, qu’il prépare secrètement et veut passer de force en catimini, vers novembre, selon le Réseau Vigilance Hydrocarbures Québec.
Il y a des gaz de schistes à Boucherville. Le Gouvernement les veut. La Loi sur les hydrocarbures supplantera le Plan d’Urbanisme. Vous serez exproprié s’il le faut. L’eau goûtera le combustible fossile et vous n’aurez rien à dire.
Il y aura prolifération des cancers et des maladies cardiovasculaires, ces maladies causées par  l’environnement pourri.
Il faut dire tout haut « Non merci »  tout de suite en auto défense contre la pétroéconomie et la pétrosociété quadrillée  de gazéoducs que notre pétro-gouvernement veut nous forcer d’avaler.
L’avenir n’est pas dans les hydrocarbures mais dans les énergies renouvelables, garantes de bons emplois et de santé publique pour nous et les prochaines générations.

Parlez-en aussi à votre Conseil Municipal sans oublier la députée.