mardi 30 juin 2015

Maladie et environnement, suite : 2 décès sur 3 causés par maladies chroniques, causées par environnement détérioré, = 80% du budget en santé, = héritage toxique.

http://www.seuil.com/livre-9782021061451.htm

La pollution, entre autre de l'air par les combustibles fossiles et les maladies cardiovasculaires, selon un cardiologue

http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-de-la-sante/20110131-la-pollution-expliquerait-la-hausse-des-maladies-cardiovasculaires.html

Mégamine en Abitibi: 100 millions de litres par jour pour 400 travailleurs et une multiantionale, pendant 33 ans pour un trou de 5 k.

Manger local sans pétrole... et sans eau, si on demeure près d'Amos!

http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/443629/quebec-autorise-la-plus-grosse-mine-a-ciel-ouvert-au-canada

Les Californiens luttent pour leur eau. Et nous....

Ne serait-t-il pas préférable de payer chaque travailleur 2 millions de dollars pour ne pas travailler au lieu de consommer collectivement 100 millions de litres d'eau par jour pendant 33 ans? Et que faudrait -il donner à la multinationale pour ne pas ouvrir?

Je sais ce que répondrait Michel Chartrand mais il n'est plus ici. Ah, je l'entend rire!

dimanche 28 juin 2015

Référendum en Grèce

http://www.humanite.fr/tsipras-un-discours-historique-pour-la-souverainete-du-peuple-grec-578127

samedi 27 juin 2015

Université de la Paix, au Costa Rica, a une section sur la souveraineté alimentaire

https://www.upeace.org/global

SPECIALIZATION IN SUSTAINABLE FOOD SYSTEMS

Our specialization in Sustainable Food Systems (SFS) emerges from the understanding that we must urgently change our relationship to food production and consumption in order to move towards greater sustainability. It emphasizes that food systems comprise many parts and operate in complex social and agro-ecological contexts. Courses in this specialization train students to evaluate both the social and natural scientific aspects of food systems. The specialization takes advantage of Costa Rica’s unique location by studying all facets of agriculture and food consumption, from plantation style production of export crops to local, organic and permaculture production systems. The UPEACE garden also serves as a fundamental part of the curriculum; it is integrated into existing courses, and serves as a space for informal learning throughout the school year. This specialization prepares students to work as professionals in emerging food systems-related jobs in civil society organizations, governmental institutions, and international organizations. 

Revenu de base, enfin!

Allocation universelle: la Finlande fait le test!

Le gouvernement finlandais va tenter l’expérience d’un revenu de base versé à chaque citoyen et sans conditions. A suivre de très près!
Un revenu de base, qui remplace les allocations sociales et s’ajoute au salaire de ceux qui travaillent, versé sans condition à tous les citoyens pour couvrir ses besoins essentiels? La mesure a pour objectif secondaire de permettre à tous de s’investir dans les projets qu'ils choisissent (soins aux enfants, aux personnages âgées, vie associative, participation citoyenne). L'idée fait encore peur à beaucoup de gens, derrière l'argument "s'ils ne sont pas obligés de travailler, les gens se tourneront les pouces" et "on ne trouvera plus de candidats pour les métiers "difficiles". Pourtant, elle fait partie du programme du nouveau gouvernement finlandais. Une première en Europe après des essais (plutôt concluants) en Amérique du Nord en Asie et en Afrique, notamment. Pour rappel, l'allocation universelle avait été plébiscitée chez nous par le G1000 (http://www.g1000.org/fr/), ce groupe de citoyens tirés au sort pour débattre des priorités pour la société belge. Il est également au programme de Podemos en Espagne et du parti D’66 aux Pays-Bas.
C'est que la population y est largement favorable. Selon un sondage pré-électoral, 79 % des Finlandais soutiendraient une politique de revenu de base si celui-ci "garantissait le minimum vital, réduisait la bureaucratie et encourageait le travail et l’entrepreneuriat". Les jeunes et les séniors en particulier sont "pour". Mêmes les citoyens les plus aisés ont plébiscité le principe. Les seuls réticents étaient les agriculteurs, avec seulement 15 % d'adhésion. Les candidats aux élections législatives ont surfé sur la vague puisque deux tiers d'entre eux se sont prononcé en faveur d'une telle initiative, notamment les candidats écologistes (99%), ceux de l’Alliance de Gauche (95%) et les centristes (83%). Et c'est peut-être bien en partie parce que l'étude et la mise en test de l'allocation universelle était l'une de ses promesses de campagne que le Parti du Centre a remporté les élections.
Des essais vont donc être mené dans des régions du pays particulièrement touchées par le chômage  (et qui comptent environ la même population que la Wallonie). Mais on en est encore aux discussions sur le montant à accorder. L'Alliance de Gauche propose un montant de 620 €/mois, les Verts de 440 €/mois, le député libéral Björn Wahlroos estime qu'il devrait se situer entre 850 et 1.000 €.  Cela dit, selon le Helsinki Times, une somme mensuelle de 1.166 € serait nécessaire pour éradiquer véritablement la pauvreté.

vendredi 26 juin 2015

Roméo Bouchard sur l'autonomie municipale et régionale, à Trois-Pilstoles

La télévision des Basques a filmé le discours de Monsieur Bouchard, que j'ai malheureusement manqué, sauf la dernière minute où il suggérait de créer collectivement une Constitution régonale.

Voici le résumé qu'il a lui-même fait:

Une photo pris par Nicolas FalcimaigneEn plein centre d'achat, dans un local vitré ouvert, des citoyens qui discutent de démocratie: de quoi intriguer...alerter la police!

C'était hier à Trois-Pistoles, à l'initiative du comité de théâtre populaire animé par Dominic Malacort: une quarantaine de citoyens de la MRC des Basques, dont le maire de Sainte-Rita, quelques conseillers, un fort contingent de jeunes néo-citoyens, les médias indépendants locaux. 

La MRC des Basques est une des plus petites MRC du Québec (9000 habitants): 12 municipalités (Trois-Pistoles, St-Jean-de-Dieu, Notre-Dame-des-Neiges, St-Éloi, St-Simon, St-Éloi, St-Clément, St-Mathieu-de-Rioux, Ste-Rita, St-Guy, St-Médard, Ste-Françoise); elle a perdu 10% de sa population au cours des 15 dernières années et en perdra un autre 12% d'ici 2031 selon les prévisions; une des MRC les plus vieillissante et pauvre du Québec (âge médian 62 ans versus 39 à Mirabel).

Face au démantèlement sauvage des structures municipales et régionales opéré par le gouvernement Couillard au nom de l'austérité, je leur ai proposé de s'investir avec les élus et dirigeants en place, dans la reconstruction d'une démocratie locale et régionale de participation, basée sur la conscience que c'est à ce niveau que doit commencer à s'exprimer la souveraineté du peuple, fondement de toute autorité en démocratie: tout citoyen, quel que soit son origine, son instruction, sa richesse ou sa fonction, a le droit de participer aux décisions collectives. Heureux hasard: le matin même, on annonçait l'élection à Madrid et Barcelone de deux mairesses sous la bannière de Podemos, le parti citoyen des indignés, sur la base de programmes politiques élaborés par des centaines d'ateliers citoyens, ce qui est loin de nos programmes politiques élaborés en catimini par les partis et les candidats.

Les objections n'ont pas tardé à s'exprimer. Les dirigeants municipaux gouvernent sans nous et nous, nous organisons sans eux. Plusieurs ne sont pas élus. Ceux qui le sont l'ont été par un faible taux de participation ou par acclamation. Ils font leur possible, dans des conditions souvent héroïques, mais font peu appel à leur population et s'appuient peu sur elles pour revendiquert. On n'a souvent ni le goût, ni le temps, ni la santé pour s'en mêler, comme en faisait foi le sondage réalisé sur place dans le centre d'achat. Les séances du conseil et les consultations publiques n'intéressent quasi personne, sauf lors de décisions ou de dépenses controversées. On préfère s'occuper de nos affaires ou s'engager dans des actions plus concrètes: activités culturelles, projets communautaires, luttes citoyennes, développement économique, agriculture de proximité, etc, mais souvent on a peu de support des élus, sinon de l'obstruction. 

Certains sont allés jusqu'à se demander si les gouvernements locaux étaient encore des outils utiles ou s'il ne faudrait pas plutôt construire une démocratie populaire en marge de la filière politique. Un peu comme Rockerfeller il y a quelques années avait déclaré outrageusement: "quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire" !!!

Mais la discussion a fini par mettre en évidence le fait qu'on ne peut passer à côté de la filière démocratique de décision sur les questions d'intérêt commun, qu'une mobilisation et une éducation démocratique sont souhaitables, voire même un chantier citoyen pour nous sortir de la démocratie actuelle de représentation et organiser une démocratie de participation, pour ensuite investir les conseils municipaux et régionaux, les décomplexer, en faire de gros comités de citoyens au fond. L'idée de travailler ensemble dans la MRC à définir une constitution propre à la MRC (ou même à la municipalité) qui établisse les règles du jeu que les citoyens souhaitent voir respecter par leurs élus, a aussi fait son chemin,

En conclusion, Dominic Malacort pouvait déjà entrevoir des résultats: "assemblée citoyenne mensuelle dans les magasins vides de Trois-Pistoles : les citoyens s'exposent. et se mettent en vitrines. Puis des débats télévisés avec la TV communautaire. On verra quel est le projet thème de réflexion mais ça risque, dans un premier temps, de s'enligner sur la question : agir dans les structures municipales ou à côté pour les influencer : stratégies privilégiées»

La démocratie est une semence, qui germe dans la bonne terre et produit si elle est bien cultivée, dans l'espoir et la conviction de la récolte à venir.

Et voici quelques images que j'ai réussi à prendre avec mon petit appareil:( a venir)


mercredi 24 juin 2015

La dette du Québec dans le Facebook de Roméo Bouchard

https://www.facebook.com/romeo.bouchard36?fref=nf

- démocratie et dette:                

 https://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo&list=WLCFM3QR9TDZJpHss6tp5phg&index=16

lundi 22 juin 2015

L'intelligence ( par exemple, pour apprendre à mangerlocalsanspétrole, ) peut s'apprendre Reuven Feuerstein en entrevue

INTERVIEW DU PROFESSEUR FEUERSTEIN Ses collègues l'appellent «le Professeur». Il est aussi considéré comme «celui qui transforme». Il aime à dire : « les chromosomes ne doivent pas avoir le dernier mot ». Depuis plus de quarante ans, le professeur Reuven Feuerstein anime et inspire ceux qui le côtoient, par la force de sa pensée, par son optimisme et par son dévouement. Professeur Feuerstein, tout votre travail et celui de votre équipe repose sur une croyance en la possibilité qu'a tout individu de changer, quel que soit son handicap. D'où vous vient cette certitude? Que n'importe quel être humain puisse changer - pour le bien ou pour le mal car les deux possibilités existent - est pour nous un postulat de départ. Et il est vrai qu'un postulat est plus près d'une croyance que d'une preuve scientifique. Cette croyance en la « modifiabilité» de l'être humain est fondamentale car elle génère le besoin de changer. Je m'explique. Si votre enfant souffre d'un retard de développement plus ou moins grave, et que vous ne croyez pas que l'on puisse y remédier, vous ne ressentirez pas le besoin d'un changement et vous ne ferez rien pour qu'un tel changement ait lieu. Si par contre vous y croyez, votre besoin de voir votre enfant changer, se développer, progresser va vous pousser à agir dans ce sens. La croyance est en quelque sorte la force énergétique qui nous fait entreprendre tout ce qui est en notre pouvoir pour amener le changement ressenti comme un besoin. De plus, cette croyance crée chez moi une responsabilité envers mon prochain. Car s'il est vrai que nous pouvons modifier l'être humain pour le bien, cela devient un droit pour cette personne d'être modifiée et notre devoir de faire en sorte qu'elle se modifie. Notre approche, qui dit que l'être humain est modifiable, nous rend responsable de la qualité de vie de cet être humain. Vous niez donc le déterminisme biologique? Non. Nous disons que I'être humain a une double ontogénie. L'ontogénie biologique: il est un ensemble de cellules qui interagissent entre elles et avec l'environnement, et l'ontogénie socioculturelle: il est formé par le milieu avec lequel il interagit. Et cette ontogénie socio-culturelle peut modifier, beaucoup plus souvent qu'on ne le pense, le déterminisme biologique. Nous en avons d'ailleurs des preuves, qui nous viennent des neurosciences. Celles-ci démontrent en effet que les conditions neurologiques de l'être humain peuvent être transformées de manière radicale. Est-ce la raison pour laquelle vous vous opposez aux diagnostics précoces ? Je m'élève contre les diagnostics précoces lorsqu'ils enferment l'enfant dans une catégorie à laquelle il lui sera par la suite difficile d'échapper et lorsqu'ils empêchent toute action susceptible de modifier ce diagnostic. Cet enfant ne parle pas ? Mais que voulez-vous ? Vous savez bien qu'il ne peut pas parler puisqu'il est ceci, cela ou autre chose ! Cette prédiction est dangereuse car elle est déjà tout un programme de « non-faire », si je puis dire. On renonce d'avance à toute stimulation - physique et intellectuelle - qui pourrait produire un changement. C'est contre ce pessimisme que nous luttons. Ces enfants, à qui l'on prédit qu'ils resteront des «idiots» toute leur vie, sentent bien dans leur expérience intime qu'ils peuvent faire beaucoup plus que ce qu'on leur permet de faire. J'ai vu des enfants hospitalisés qui entraient dans des états presque psychotiques simplement parce qu'ils se révoltaient contre les stéréotypes qu'on leur attribuait. C'est ce que j'appelle le «syndrome du roi Salomon et du cordonnier». Non, je ne suis pas le cordonnier que vous imaginez, essaient-ils de nous dire. Je suis Salomon et je peux accomplir une multitude de choses. S’il est vrai que nous pouvons modifier l’être humain pour le bien, cela devient un droit pour cette personne d’être modifiée et notre devoir de faire en sorte qu’elle se modifie. Le concept de médiation est central dans votre pensée, puisque c'est la médiation qui induit le changement. On pourrait vous dire que vous n'avez rien inventé et que les médiateurs existent depuis qu'existent de bons enseignants ... La médiation n'est rien d'autre qu'une qualité d'interaction entre le médiateur et la personne - enfant ou adulte - avec laquelle il travaille. L'enseignant a des informations à transmettre, c'est sa mission principale. Le médiateur, lui, est moins soucieux du contenu que de la démarche grâce à laquelle il va 8 e Biennale de l’éducation et de la formation Texte publié par l’INRP sous l’entière responsabilité des auteurs 5 rendre l'enfant perméable aux expériences, et l'engager dans un processus où il sera capable d'apprendre et de comprendre. Cette interaction pour qu'elle soit de qualité et puisse produire des changements - doit répondre à des critères bien précis, en particulier ce que nous définissons comme l'intentionnalité, la transcendance et le sens. La médiation est finalement ce qui rend l’homme humain. A travers elle, nous recevons nos modalités de vie, de pensée et d’apprentissage. On a tendance à penser que le développement psychologique de l'enfant conditionne ses performances dans le domaine cognitif. Il semble que vous teniez le raisonnement inverse, à savoir que le bien-être de l'enfant dépend de ses capacités à réaliser son potentiel cognitif. Ici, je suis les traces de mon grand maître Piaget. Selon lui, tout acte physique ou mental contient à sa base les deux éléments, cognitif et émotionnel. Nous croyons en effet que le facteur cognitif est en quelque sorte le magma, la force qui sous-tend la matière. Nous ne négligeons absolument pas les aspects émotionnels. Au contraire. Nous créons les conditions qui permettront de générer de nouveaux sentiments. L'enfant arrivera beaucoup mieux à comprendre, contrôler, affiner ses sentiments s'il peut raisonner et utiliser ses capacités cognitives de façon optimale. Les détracteurs de votre méthode soutiennent que l'investissement en argent, en temps et en personnel par enfant est trop élevé... Les résultats obtenus ne sont directement mesurables ni par le coût ni par le nombre d'heures passées auprès de l'enfant, ni par le nombre de professionnels impliqués. Si vous faites d'un enfant qui au départ, ne peut pas communiquer un être capable de s'intégrer dans la société, comment évaluer le rendement de cet investissement ? La question du coût et des résultats est une question de valeur qui doit être discutée en tenant compte de ce qu'il adviendrait si cet investissement n'avait pas été fait. Quel est le coût pour la société de la prise en charge pendant toute sa vie d'un individu pour lequel rien n'aurait été fait ? Nous ne pouvons pas offrir nos services directement à de grandes masses de population. Ce que nous voulons, c'est développer et répandre nos propres modèles de traitement, assez convaincants pour être réutilisés ailleurs et par d'autres professionnels. Nous avons abondamment démontré que les enfants déficients peuvent être intégrés dans les écoles. Notre travail sur la réhabilitation cognitive des personnes atteint au cerveau est à l'origine de tout un programme mené actuellement aux Etats-Unis et auquel nous sommes associés. LE FINANCEMENT A l'Institut Feuerstein, tous les services fournis sont gratuits: un choix essentiel, qui évite la discrimination et renforce la confiance. D'où l'importance des donations indispensables au fonctionnement et au développement de l'Institut. A l'Institut, les parents ne paient pas pour le diagnostic de leur enfant. Beaucoup font des dons volontaires mais il ne leur est rien demandé. Tous les services sont gratuits. Ce choix, essentiel pour l'Institut Feuerstein, tient à deux raisons, évidentes pour son fondateur: «Prendre de l'argent, cela veut dire choisir ceux qui peuvent payer. Et les autres ? Ce que nous faisons n'est pas facilement monnayable. Chez nous, l'évaluation d'un enfant peut durer de 40 à 80 heures, sa formation et son intégration peuvent prendre des années. Qui pourrait payer le coût réel d'un tel investissement? Et, enfin, nous avons besoin de toute la confiance des parents. Ils doivent accepter de devenir nos partenaires actifs dans la prise en charge de leur enfant. S'ils pensent que nos paroles ou nos actes ont pour but de recevoir de l'argent ou d'attirer des clients, nous risquons de perdre leur confiance.» Fondé grâce à des dons, l'Institut Feuerstein continue de dépendre principalement de la générosité des donateurs. Pour redonner un avenir à tous ces enfants différents, il faut des fonds. L’investissement n'est rien au regard de ce que coûte une prise en charge sans espoir et sans avenir de ces mêmes enfants. Face à cette situation et connaissant maintenant la valeur des travaux de l'Institut Feuerstein, ce que nous pouvons faire pour aider les enfants à progresser devient un devoir engageant notre responsabilité. 8 e Biennale de l’éducation et de la formation Texte publié par l’INRP sous l’entière responsabilité des auteurs 6 Voir aussi www.icelp.org, www.javance.org ou le livre de Mariana Loupan : le voyage d’Ant

Video:  https://www.youtube.com/watch?v=uXopVpQwivY


EN FFFFFFRANÇAIS!!!!!!!!!!

http://www.akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/l-ecole-juive/education-et-culture/la-pedagogie-de-reuven-feuerstein-23-05-2012-44713_382.php

http://www.akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/l-ecole-juive/education-et-culture/pour-une-philosophie-de-la-difference-07-08-2013-53772_382.php

Edward de Bono: Apprendre à penser.

http://www.consultingnewsline.com/Info/Actu/International/Interview%20Edwade%20de%20Bono.html

http://www.talentdifferent.com/la-pensee-laterale-edward-de-bono-2132.html

Et: Antoine de la Garanderie:

http://www.spesmethodologie.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=184:une-entrevue-avec-antoine-de-la-garanderie&catid=36:gestes-mentaux&Itemid=50

https://www.youtube.com/watch?v=U-nsnSHksbI

Une Constitution pourquoi?

La première étape vers une réforme des institutions démocratiques au Québec est de se donner une Constitution, estime André Larocque, ancien sous-ministre de la réforme sous le gouvernement de René Lévesque. «Un pays sans Constitution, c'est comme un individu sans papiers [...]. Se donner une Constitution, c'est un peu venir au monde, c'est la porte qui ouvre tout le reste.» ( Le Devoir, 2011, le 5 novembre)

dimanche 21 juin 2015

Coalition des nations amérindiennes et des Québécois.

https://www.facebook.com/pages/Coalition-des-nations-am%C3%A9rindiennes-et-des-Qu%C3%A9b%C3%A9cois/210074399008166

vendredi 19 juin 2015

Économie locale: ressources, en anglais ET en français.

http://www.reconomy.org/inspiring-enterprises/whats-a-transition-enterprise/

Français: http://www.transitionfrance.fr/

Belgique:  http://www.reseautransition.be/

Villeray en transition:  http://www.villerayentransition.info/p/villeray-en-transition-cest-quoi.html


Villeray en Transition c'est quoi?

Villeray en transition est un groupe citoyen non-partisan, né du mouvement international des Villes en transition. Il agit principalement à l'échelle de son quartier sur les questions du réchauffement climatique et du pic pétrolier.

Que ce soit pour contrôler les effets des changements climatiques, ou pour faire face à l'épuisement du pétrole bon marché, nous avons tout à gagner à rompre dès maintenant avec notre addiction à l'or noir. Rompre avec le pétrole, c'est avant tout aller vers une organisation plus locale, conviviale, saine et résiliente.

Bien que le défi soit important, il n'est pas question de réinventer la roue. Il s'agit de commencer à appliquer des solutions connues et conséquentes au problème, à l'échelle de notre communauté, et ce, dans le plaisir!

Plus précisément, nous nous intéressons à...

Transport actif et collectif
Évitement et substituts aux hydrocarbures
Aménagement urbain écologique
Habitation écologique et abordable
Transition vers un mode de vie soutenable
Économie du partage
Économie locale diversifiée et à faible intensité de carbone
Solidarité et tissu social
Réduction de la consommation
Agriculture urbaine
Agriculture soutenue par la communauté
Démocratie participative
Voisinage et vie de quartier
Etc...

mardi 16 juin 2015

Santé cardiovasculaire et pétrole

Le docteur François Reeves, cardiologue explique:

http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-de-la-sante/20110131-la-pollution-expliquerait-la-hausse-des-maladies-cardiovasculaires.html

dimanche 14 juin 2015

vendredi 12 juin 2015

En-commun, suite

http://www.lacompanyia.org/?page_id=68

école de l'en-commun

http://www.ker-thiossane.org/spip.php?article216

Petits déjeuners en commun

http://www.ker-thiossane.org/spip.php?article99&var_mode=calcul

L'art de l'en- commun

http://www.remixthecommons.org/fr/2014/11/lart-de-len-commun/

++: ART D'ACCUEUILLIR DES CONVERSATIONS`:

http://www.aohmontreal.org/art-of-hosting-2/


++ SITE INTERNET SUR L'ART D'ACCUEUILLIR DES CONVERSATIONS QUI COMPTENT:

http://www.artofhosting.org/fr/

VIMÉOS SUR L'ART DE LA CONVERSATION:

https://vimeo.com/channels/393360/page:2

- LIVRES SUR L'ART DE LA CONVERSATION POUR L'EN-COMMUN:

http://www.artofhosting.org/fr/quest-ce-que-lart-daccueillir-des-conversations-qui-comptent/en-pratique/communautes/




Qu’est ce que l’Art d’Accueillir des Conversations qui Comptent ?

L’Art of Hosting est un moyen efficace pour faire émerger la capacité d’auto-organisation et la sagesse collective de groupes de toutes tailles. L’Art of Hosting part de l’hypothèse que les gens mettent leur énergie et leurs compétences au service de ce qui compte le plus pour eux, au travail comme dans la vie. C’est pourquoi l’Art of Hosting recouvre un ensemble de processus de conversation puissants, qui invitent les personnes à s’engager et à prendre en charge les défis qu’elles rencontrent.
Les groupes et les organisations qui utilisent l’Art of Hosting comme mode de fonctionnement constatent une amélioration de leur processus de décisions, un développement plus efficace de leurs compétences et une plus grande réactivité dans leur réponse aux opportunités, aux défis et aux changements. Les personnes qui expérimentent l’Art of Hosting ont le sentiment d’être plus autonomes, plus responsables et plus à même de contribuer aux réunions et conversations auxquelles elles prennent part et, ainsi, d’aboutir plus efficacement aux résultats escomptés.

Utiliser tous les ingrédients d’une bonne conversation

Pourquoi la conversation est-elle aussi puissante ? La conversation, plus que toute autre forme d’interaction humaine, est le lieu où l’on apprend, où l’on échange des idées, où l’on offre des ressources, où l’on crée l’innovation. Néanmoins toutes les conversations ne sont pas ainsi.
Beaucoup de personnes font l’expérience de réunions dans lesquelles elles perdent leur temps, de conversations qui tournent au débat, et d’invitations à participer qui n’en sont pas. Les personnes veulent contribuer, mais ne savent pas comment s’y prendre. De même, les leaders voudraient voir ces personnes contribuer, mais ne savent pas comment faire.
L’Art of Hosting recouvre un ensemble de méthodes puissantes, qui permettent de créer des conversations ouvertes, qui ont du sens et qui se traduisent par l’engagement des parties prenantes et par des résultats significatifs. En travaillant avec tout un éventail de méthodes collaboratives, telles que le Cercle, le World-Café, l’Exploration Appréciative, le Forum Ouvert, le Pro-Action Café, le Story-Telling et bien d’autres, les praticiens peuvent adapter l’approche qu’ils proposent à leur contexte et à leurs objectifs.

Un art qui demande de la pratique et de l’attention

Plus qu’un ensemble de méthodes, l’Art of Hosting est une pratique. Nous utilisons le mot « art » car développer notre capacité à travailler avec les autres et aider les autres à mieux travailler ensemble n’est pas une science exacte, particulièrement en ces temps de complexité croissante. Nous parlons de « hosting » / d’ « accueillir » parce que ce qui est proposé ici n’est pas une facilitation classique ni une séance de modération. Il s’agit d’accorder une attention et un soin particuliers à tous les aspects qui entrent en jeu lorsque des personnes travaillent ensemble. L’intention est d’accompagner le groupe dans sa réussite, de la même manière qu’une personne qui accueille des invités s’assurera qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin pour que leur séjour soit réussi.
L’Art d’Accueillir des Conversations qui Comptent recouvre l’ensemble du processus d’organisation d’une rencontre : les préparatifs avant que les participants n’arrivent, ce qui se passe pendant qu’ils travaillent ensemble, et l’anticipation de la façon dont les résultats de leur conversation (la récolte) vont nourrir leurs prochaines étapes, d’une façon cohérente avec leurs objectifs et le contexte.

L’Art de Récolter des Conversations qui Comptent

Quiconque plante un jardin s’attend à des résultats. Que le résultat attendu soit un fruit ou une fleur, le jardinier s’attend à une récolte. De la même manière, toute personne qui s’apprête à accueillir une réunion souhaite obtenir de bons résultats pour ses efforts. Dans ce cas, la récolte pourrait prendre la forme d’un rétroplanning, d’un accord, d’un plan d’action ou d’une meilleure relation entre des personnes.
Dans la communauté Art of Hosting, nous concevons le déroulé d’une conversation en fonction de la récolte que nous souhaitons faire émerger. Les résultats que nous recherchons nous  aident à déterminer les méthodes que nous allons utiliser et la façon dont nous allons les déployer.
Nous continuons à améliorer notre capacité à récolter et à expérimenter différentes formes de récolte : des images numériques, des photos, de la musique, des médias sociaux, des récits, du multimédia – tout ce que vous pourrez imaginer ! Nous sommes convaincus qu’une bonne récolte est un des moyens les plus puissants pour s’assurer que les accords et décisions, qui découlent de ces conversations qui comptent, mènent à l’action.

Pas de structure organisationnelle formelle

Le réseau Art of Hosting se diffuse et grandit rapidement à travers le monde. Des organisations, des communautés et des personnes de tous horizons prennent part à cette nouvelle façon de travailler. Nous redécouvrons la puissance des conversations, ensemble.
Le réseau Art of Hosting n’a pas de structure juridique formelle, pas de leader désigné, pas de programme d’accréditation et pas d’organisme de contrôle. Il est basé sur un réseau de praticiens et sur des communautés de pratique locales. Le réseau est engagé dans la voie de l’apprentissage continu et de la générosité en encourageant le partage et l’entre-aide.
La première étape si vous voulez devenir un praticien de l’Art of Hosting est de suivre un séminaire de 3 jours organisé près de chez vous ou pourquoi pas ailleurs, quelque part dans le monde.  Un groupe international de « pilotes » est garant du modèle de pratique et assure la qualité des séminaires ainsi que l’intégrité du réseau international.
 

mercredi 10 juin 2015

Pétrole et constitution canadienne

Monsieur Parizeau disait aux États-Généraux, relevé par l'Aut Journal, que le Canada a pleine juridiction sur le transport au Canada, et donc fait ce qu'il veut au Québec pour son transport, que ce soit par train, par oléoduc ou par pétrolier.

C'est ainsi qu'il y a deux possibilités seulement, pour le Québec ( enfin je crois) pour changer cela:
- changer la Constitution Canadienne
- devenir indépendant politiquement.
Je pense que c'est clair.

http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=6097

Le parti vert fédéral a le mérite de faire valoir la vision Verte.o;)

Manger local sans pétrole.... et BOIRE!!!= 54 municipalités menacées selon David Suzuki


http://action2.davidsuzuki.org/fr/eau-potable


ET:

http://snapqc.org/communiques/nouveau-rapport-sur-les-impacts-des-projets-de-transport-du-petrole-sur-le

Voici le message d,une pétition sur le site de David Suzuki

Sujet: Votre eau potable est-elle à risque?
Nous savons que le fleuve Saint-Laurent abrite une biodiversité faunique et floristique aussi riche que fragile. Mais saviez-vous que le fleuve Saint-Laurent est aussi la source d’eau potable pour plus de 3,7 millions de personnes, soit 45 % de la population québécoise? Une étude publiée récemment [1] par la Fondation David Suzuki, la SNAP Québec et le WWF-Fonds mondial pour la nature, conclut que la multiplication des projets d’exportation de pétrole sur le fleuve et sur ses rives, soulève des risques non seulement pour la préservation de la biodiversité du fleuve, mais aussi pour l’approvisionnement en eau potable de 54 villes québécoises. Signez aujourd’hui notre pétition pour protéger le fleuve et notre eau potable : http://action2.davidsuzuki.org/fr/eau-potable [1] http://www.davidsuzuki.org/fr/medias/communiques-de-presse/2015/02/nouveau-rapport-sur-les-impacts-des-projets-de-transport-du-petrole-sur-le-fleuv/

mardi 9 juin 2015

La question pétrolière et la question de la démocratie vont de pair

Assemblée Constituante Provisoire du Québec (ACPQ) www.constituantecitoyenne.quebec
Notre vision : LA DÉMOCRATIE, D'ABORD ET AVANT TOUT ! Ce regroupement de citoyennes et de citoyens est né d'un double constat : 1. Les principes des gouvernements représentatifs permettent le contrôle des partis politiques et des puissances économiques qui détournent le pouvoir à leur profit, à tel point que les citoyens n'ont pratiquement plus aucune prise sur les décisions qui les concernent et qui mettent en cause leur avenir et l'avenir du monde. 2. La seule façon pour les citoyens de surmonter leur impuissance est d'exiger un recours à la souveraineté du peuple en instituant un pouvoir populaire. Une Assemblée constituante citoyenne indépendante et non-partisane est un moyen concret pour y arriver. Le Québec étant une nation, NOUS, le peuple, sommes en droit de définir la façon dont nous voulons nous gouverner ainsi que de décider des lignes directrices que devra suivre l’État. Ce regroupement de citoyennes et de citoyens a pour but d’initier la convocation d'une assemblée constituante québécoise et ce, afin d’en arriver à la rédaction par et pour le peuple d’une première constitution vraiment démocratique. LE PREMIER OBJECTIF de l'Assemblée constituante provisoire du Québec vise à mobiliser de 50 000 à 100 000 personnes comprenant bien le sens d'une démarche constituante.
Cette masse importante exercera des pressions sur l'ensemble des « candidat(e)s » au prochain rendez-vous électoral québécois pour qu'elles et qu’ils s'engagent solennellement à convoquer une Assemblée constituante citoyenne non-partisane dans un délai de trois mois suivant l’élection du prochain gouvernement.
Comment y arriver ?
- En faisant connaître le projet politique d'une Assemblée constituante non partisane, « idéalement convoquée par l'Assemblée nationale », permettant au peuple souverain de redéfinir lui-même ses institutions démocratiques et les règles du pouvoir. - En démontrant l'utilité et la faisabilité de notre démarche. - En mobilisant le plus grand nombre possible de citoyennes et de citoyens prêts à faire les pressions nécessaires sur tous les candidat(e)s lors des prochaines élections québécoises. NOTRE DEUXIÈME OBJECTIF est d'organiser un « exercice général » pour démontrer que nous pouvons, en tant que citoyennes et citoyens constituants, définir une constitution préparatoire en établissant nous-mêmes les règles de fonctionnement de toute cette opération. Comment faire ? - En organisant des ateliers constituants aux niveaux national, régional et local permettant à tous de se familiariser avec une démarche constituante et le tirage au sort. - En établissant les détails de fonctionnement (format, critères d'éligibilité, lignes de conduite, statuts et règlements, etc.). - En élaborant une constitution préparatoire.
Plus nous serons nombreux à endosser les pouvoirs constituants que nous nous accordons, moins la légitimité de cette démarche sera contestable. Plus nous serons nombreux à élaborer notre constitution préparatoire et plus elle sera représentative de la volonté populaire du Québec.
Une fois rédigée, cette constitution «préparatoire» sera alors l’assise d’une nouvelle démarche légitimée par l’Assemblée Nationale visant à mobiliser toute la population du Québec. Pour vous engager avec nous… Rejoignez maintenant votre Atelier Constituant Régional Québécois (ACRQ) et établissez des liens étroits avec les autres membres de votre région.
En démocratie, le peuple est souverain
À l’Assemblée constituante provisoire du Québec nous exerçons notre pouvoir constituant.
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« Avant toute partisannerie, affirmons notre citoyenneté ! »
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Démocratie (source : https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/d/democratie) Selon Tocqueville : "L'expérience, les moeurs et l'instruction finissent presque toujours par créer chez la démocratie cette sorte de sagesse pratique de tous les jours, et cette science des petits évènements de la vie qu'on nomme le bon sens." La Démocratie, en Grèce antique, date de l'époque de "Kleisthénês" ("Κλεισθενης") qui vers -510, en édifia à Athènes, l'assise avec le "boulé" (conseil des cinq cents tirés au sort) et "l'ecclésia" (assemblée de citoyens désignés) qui tenait le pouvoir suprême. Le "boulé"(conseil gérant la ville) et "l'aréopage" (Assemblée élisant les notables se réunissant sur la colline "aréo pagos") étaient alors tributaires des dispositions de l'Ecclésia.
La démocratie vue aux XVII et XVIIIe siècles : Pour Antoine Furetière la démocratie est une "forme de gouvernement où le peuple a toute autorité, & où la souveraineté réside dans le peuple, qui fait les lois & décide de tout ; où le peuple est consulté. Lycorgue comparait la démocratie à une maison, où il y a autant de maitres que de domestique. Dans l'édition de 1727, Antoine Furetière réitère : "La démocratie n'a été florissante que dans les républiques de Rome, & d'Athènes". La démocratie est une "Forme de gouvernement, où le peuple a toute autorité, & où la souveraineté réside dans le peuple, qui fait les lois, & décide de tout ; où le peuple est consulté. Lycurgue comparait la démocratie à une maison, où il y a autant de maîtres que de domestiques. En ce sens le mot peuple n'est pas celui de "plebs" ; mais tout le corps des citoyens". Étymologie de "démocratie" Le mot "Démocratie", nous vient du grec "démokratia" ("δημοκρατια") signifiant "gouvernement populaire" Composé du grec "demos", le peuple "qui habite la cité" et du grec "kratos", celui qui est fort, puissant, au sens de celui qui est "capable de gouverner", le roi. Le mot "démos"en Grec signife "une terre" habitée par un peuple", et ainsi désigne "l'ensemble des citoyens", le "peuple" par opposition au roi. Ce terme issu du mot grec "dia" et du verbe "daiô"diviser."Kratos" signifie "puissant", "vaillant", fort, au sens de la force du corps et particulièrement le pouvoir du roi, l'autorité souveraine. Le "démos" grec Le Grec "demos" ("δημος") signifie "le peuple", au sens de ce qui est partagé. En Grec ancien le "Démos", concept territorial et politique, désigne à la fois une portion de territoire et le peuple qui y vit". Ce mot, vient du grec "Daiomai" ("δαιομαι") signifiant diviser (voir division) issu lui-même du verbe "Daiô" signifiant "donner à chacun sa part", mais également "incendier", "brûler", et également "apprendre" enseigner", "mot à mot" et aussi "régaler", "donner à manger en faisant à chacun sa part". "Démos" relève d'une autre racine indo européenne connotant le partage, la répartition, (confère en Grec le "daïomaï" signifiant "partage"), du sanskrit "Dayati[8]", de même sens, et "dati",déjà connu des tablette mycéniennes sous la forme de "damo" qui désigne une entité de répartition de la terre commune opérée par les agents royaux . Le grec "kratos" Le sens grec de "kratos" ("κρατος") est la force du corps, la domination et la "puissance souveraine". La racine de "kratos" viendrait du Sanskrit "kri" signifiant "agir", "effectuer", ce qui permet de "faire". "Kratu" en Sanskrit signifie le pouvoir, au sens du pouvoir physique, corporel, la volonté, le fait de comprendre , le sacrifice. Pour Émile Benveniste "kratos " ne signifie ni la force physique, ni "force d'âme, mais la "supériorité, prévalence" soit au combat, soit à l'assemblée".

Maison saine: autonome en 1) énergie2) nourriture3) eau.



 https://www.cmhc-schl.gc.ca/fr/co/enlo/vosavoma/masa/masa_001.cfm

et:

https://www.cmhc-schl.gc.ca/fr/co/enlo/vosavoma/masa/

Ah Ah! ce dernier lien ne peut être affiché. Il y a deux décades, il y a eu une exposition de la  " maison saine de Toronto", qui était autonome en énergie, en nourriture et surtout en eau, grâce à son réservoir d'eau de pluie et de neige constamment recyclé dans la maison.

Problème pour les plombiers et les électriciens car la maison n'avait pas besoin d'être reliée aux services municipaux.

Mais il y a ici un problème d'accès à l'information. Pourquoi??  Voici: contenu archivé.

http://publications.gc.ca/site/fra/391019/publication.html

Toutefois un article est disponible ici:

ftp://ftp.cmhc-schl.gc.ca/cmhc/french/frostline/ete97/fr_02.html

Qu'est-ce qu'une maison saine?

http://www.virtualmuseum.ca/edu/ViewLoitDa.do;jsessionid=BDA59F460A31F6024EED850CA45882FC?method=preview&lang=FR&id=770

Entrevue de l'architecte:

http://www.museevirtuel.ca/edu/ViewLoitDa.do;jsessionid=A32C754AC410A2C060D5B29BC37FD35B?method=preview&lang=FR&id=814



La maison saine fut conçue par Martin Liefhebber et son équipe en 1991. 15 ans plus tard, elle est toujours en avance sur son temps. "En fin de compte, ce qui m’a permis de me faire un nom, c’était la maison saine de Toronto, qui était le fruit d’un concours organisé en 1991. J’avais une excellente équipe et nous avons gagné le concours de l’est du Canada. Nous avons fini par bâtir la maison saine de Toronto, qui existe toujours aujourd’hui. C’était un bâtiment dernier cri, et il l’est toujours pour la bonne et simple raison que l’emplacement que nous avions à Riverdale n’était pas relié aux égouts de la ville (égouts municipaux), la ville nous a par conséquent permis d’enquêter et de construire un système d’évacuation alternatif où toutes les eaux usées étaient traitées sur le site même. Il n’y a pas beaucoup d’endroits au Canada où ce type d’entreprise est réalisable. Depuis lors, l’électricité solaire, le chauffage solaire, la récolte de l’eau et cetera sont devenus des choses bien plus communes, mais toujours pas dans le cadre de nouvelles agglomérations – pas le moins du monde. Ce sont les individus qui s’y intéressent et également ceux qui veulent économiser de l’argent, ceux qui refusent de devoir payer l’électricité ou le chauffage."

Revue Maison du xx1 unième siecle: 

https://maisonsaine.ca/boutique/pdf-vol-02-no-5-aout-1995

lundi 8 juin 2015

Entrevue avec David McConville sur la sphère sur l'Ïle Notre-Dame

http://sat.qc.ca/fr/nouvelles/entrevue-avec-david-mcconville

Bucky! à Montréal, le Buckython

https://www.flickr.com/photos/evablue/sets/72157652545528949/with/17760904615/

et le vidéo qui parle de réaliser le géoscope avec la biosphère, un projet cher à Bucky

http://sat.qc.ca/fr/videos/valorizing-sphere-david-mcconville

et qui aidera grandement à mangerlocalsanspétrole, s'il se réalise

Des liens pour mieux comprendre:

http://sat.qc.ca/fr/search/node/david%20mcconville

Chronique du paysan... québécois; jardinez!

http://www.unionpaysanne.com/index.php?option=com_content&view=article&id=862:soyez-subversif-jardinez&catid=13:communiques&Itemid=162

Transport collectif rive-sud

Félicitations à cette nouvelle organisation pour mousser le transport collectif ( électrifié?) sur la Rive-Sud!

http://www.atcrs.ca/

samedi 6 juin 2015

Conversation sur Jacques Parizeau

Aujourd'hui, j'ai eu une conversation très intéressante à propos de Jacques Parizeau, inspirée par des articles provenant du journal Le Devoir de la fin de semaine du 6 et 7 juin.

Il m'a dit que Parizeau avait du génie en termes de finances et avait fait beaucoup de bien au Québec.

J'ai aussi lu à plusieurs reprises que monsieur Parizeau trouvait qu'il avait beaucoup reçu et a voulu remettre, transmettre,  ce qu'il avait reçu en abondance.
Moi aussi j'ai beaucoup reçu; il est plus vrai de dire que je me suis beaucoup approprié. Mais je veux aussi transmettre, et voici une des idées principales, pour le futur, que je souhaite proche.

Buckminster Fuller a écrit beaucoup de livres en anglais et seulement trois ont été traduits en français: Utopia or Oblivion, Education Automation, et Orerating Manuel of Spaceship Earth. ( seulement ce dernier est parfois trouvable dans des bibliothèques publiques, sous le nom de: Manuel d'instruction du vaisseau spatial terre.)

Ce que je vous offre est une synthèse provenant surtout de livres non traduits, dont principalement, le livre: Critical Path.

Parizeau nous a montré à avoir confiance en nous face au monde de l'argent en forgeant quelques outils tels la Caisse de Dépôt.

L'argent nous servira encore, dans un futur proche.

Mais Fuller avait une autre idée, découlant de sa conception de la richesse, provenant de la physique et de la métaphysique. La richesse,c'est l'énergie plus la métaphysique, c'est-à-dire le savoir, relié à l'esprit, la conscience Avec le savoir, nous pouvons transformer l'énergie de façon à satisfaire les besoins de l'Humanité, pacifiquement et en conservant sain le système régénérateur de la vie. C'est la première fois que je rencontrais quelqu'un qui voulait mettre la science et la technologie au service de la paix plutôt qu'au service de la guerre. Cela contrastait l'attitude d'Henry Kissinger, ce haut diplômé au service de la guerre.

Fuller a inventé une carte géographique qui est une manière différente de nous voir et qui montre que la terre est une île entourée d'un océan d'air et d'eau. On peut la déplier telle une orange pelée. Il a dès lors fait des statistiques que j'oublie, qui sont repérables à volonté dans Internet, mais une d'elles c'est que 52% de l'Humanité est en Orient.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Projection_de_Fuller

Cette carte lui a permis de monter une réseau mondial de transport d'électricité, dont la première connexion se ferait au Détroit de Bering.Le premier Ministre Trudeau a montré le projet au Président Brejnev, qui l'a monrée aux scientifiques soviétiques, qui ont dit que le projet est désirable et faisable.

Voici une image de ce projet:

http://www.geni.org/globalenergy/library/newsletters/1995/buckminster-fuller-on-the-global-energy-grid.shtml            

et une autre:

https://www.google.ca/search?q=buckminster+fuller+world+electric+grid&espv=2&biw=1676&bih=941&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=hItzVdPcI7GOsQTt4YGACg&ved=0CC0QsAQ&dpr=1

Ce réseau serait à l'avantage de tout le monde et au désavantage d'aucun. C'était ce qu'il recherchait, que tout le monde gagne. Personne n'aurait intérêt à détruire le réseau puisqu'il détruirait le sien en même temps.

Or, dès que le réseau serait effectif, immédiatement, toute l'énergie de l'hémisphère au sommeil serait disponible pour l'hémisphère en activité et cela doublerait donc la quantité d'énergie disponible.

Bien sûr, des éoliennes, ou des panneaux solaires pourraient être ajoutés à tout moment, si bien que nous aurions au moins 8000 fois plus d'énergie de disponible que nous en avons besoin.
Dans le livre Critical Path, il a écrit que nous ne transformons qu' 1/4,000,000 de 1 % de l'énergie disponible et que nous en gaspillons 95%... tout en croyant que nous sommes pauvres. C'est, dit-il, une crise d'ignorance. Nous sommes assoiffés et nous nous abreuvons avec une cuillère d'eau pendant qu'il pleut à boire debout...

Si nous captions l'énergie disponible et nous nous en servions en bon escient, nous serions comme des milliardaires.

Pour traduire cette richesse concrètement, il faudrait transformer le système de comptabilité basé sur l'argent en un système de comptabilité basé sur l'énergie.

Voilà ce que je voulais vous transmettre et c'est fait!

Ça va monsieur Parizeau? Monsieur Fuller et vous, sur la même longueur d'ondes?? Merci!






vendredi 5 juin 2015

Repérer un AVC: sauver des vies.

https://www.youtube.com/embed/wR6q6B46DWo

Les communs, entrevue de David Bollier

David Bollier : « Les communs nous aident à sortir du carcan de l’économie néolibérale, à travers des alternatives concrètes »

La notion de « biens communs » attire de plus en plus l’attention et l’intérêt des militants et d’autres acteurs du changement social. David Bollier, chercheur indépendant et militant américain, se consacre depuis une douzaine d’années à l’enjeu des biens communs (ou ’communs’), dialoguant aussi bien avec les pionniers du logiciel libre ou des licences Creative Commons qu’avec des groupes de paysannes indiennes ou des représentants de peuples indigènes. Dans un livre qui vient de paraître en France [1], il propose une « brève introduction » aux communs. Entretien.
Qu’il s’agisse d’écologie, de défense des services publics, de culture, de science ou de technologie, les biens communs – ou, plus simplement, les « communs » - ont pour principal attrait de dessiner une alternative pratique aux logiques de commerce et de contrôle, mettant l’accent sur la coopération et le partage, et redonnant du pouvoir et de l’autonomie aux simples citoyens. D’un autre côté, la notion de « biens communs » est invoquée à propos de choses extrêmement différentes entre elles, depuis la préservation des traditions indigènes jusqu’à Linux et Wikipédia, en passant par la gestion collective des ressources naturelles, les services et infrastructures publics, les coopératives et l’économie solidaire, les jardins partagés et les AMAP… Difficile parfois de trouver un fil conducteur.
Dans son nouvel ouvrage, David Bollier entend expliquer ce qui rapproche les pratiques et les initiatives disparates que l’on regroupe aujourd’hui sous le terme de « communs ». Et en quoi elles dessinent ensemble une alternative pratique au néolibéralisme et au pouvoir sans cesses croissant des grandes entreprises - mais aussi à une partie de la tradition progressiste.
On parle de plus en plus des « biens communs » (ou plus simplement « communs ») dans des sphères très diverses : militants écologistes et défenseurs des droits des communautés locales, hackers et activistes du numériques, chercheurs et artistes, défenseurs des services publics ou promoteurs de l’économie sociale et solidaire… et même parfois dans les milieux économiques conventionnels. De quoi s’agit-il, et pourquoi selon vous cet intérêt grandissant ?
Je pense que de plus en plus de gens se rendent compte que les gouvernements et les marchés ne peuvent pas, et ne veulent pas, résoudre leurs problèmes. Tous deux sont structurellement limités dans leurs possibilités. Les gouvernements sont souvent bureaucratiques et corruptibles, tandis que les marchés ont une optique prédatrice et impersonnelle. Les communs séduisent de nombreuses personnes parce qu’ils leur fournissent les moyens de définir collectivement leurs propres règles et de concevoir leurs propres solutions pratiques. Le sens fondamental des communs est précisément celui-là : agir et coopérer avec ses pairs, de manière autoorganisée, pour satisfaire ses besoins essentiels.
Jusqu’il y a dix ou quinze ans, les communs étaient considérés soit comme un système de gestion inefficace (la « tragédie des communs »), soit comme une relique archaïque de l’époque médiévale, soit comme une curiosité anthropologique mise en œuvre dans certains pays retardés du Sud pour gérer des forêts ou des terres agricoles. La culture de l’internet est venue changer radicalement les perspectives sur les communs. Tout le monde peut constater comment les communs numériques nous permettent de gérer collectivement toutes sortes de ressources créatives ou informationnelles. La « production par les pairs basée sur les communs », comme on l’appelle parfois, peut faire mieux que le marché en recherchant la « coopérativité » plutôt que la compétitivité… L’essor du système d’exploitation Linux et de Wikipédia en sont les exemples les plus célèbres. Pour construire ces systèmes, il n’y a eu besoin ni de marchés, ni d’agences gouvernementales, ni de contrats juridiques, ni même d’employés. Ils ont été construits par des « commoneurs » - des gens qui trouvaient une satisfaction et des avantages personnels à y participer. Les commoneurs de l’internet ont prouvé que les droits de propriété privée et les marchés n’étaient pas le seul moyen d’avancer et d’innover.
Les communs ont ceci de formidable qu’ils ne proposent pas une idéologie rigide et monolithique ; ils consistent en un assortiment flexible de principes et de pratiques qui peuvent être appliqués à des types de ressources extrêmement variés, et depuis une multiplicité de perspectives culturelles. C’est là leur force fondamentale : les communs ne sont pas simplement un ensemble de principes politiques ou de gouvernance. Il s’agit plus profondément d’une manière différente de se rapporter à la nature et aux autres en vue de satisfaire nos besoins essentiels. Le paradigme des communs est à la fois éthique et pratique en son principe.
Les communs offrent une critique pénétrante de ce que j’appelle le Marché/État – l’alliance étroite entre grandes entreprises et gouvernements qui est responsable de tant de problèmes, depuis le réchauffement climatique jusqu’à la montée des inégalités en passant par l’autoritarisme et la répression. Mais davantage qu’une critique, les communs proposent une vision : le moyen d’imaginer et de mettre en œuvre des alternatives effectives, en puisant dans une histoire et des traditions très riches, des principes juridiques vénérables, et d’innombrables expériences concrètes d’organisation alternative de la production ou de la gouvernance. Plutôt que de rester captifs des catégories dominantes de l’économie néolibérale et de son univers d’individualisme, de propriété privée et de « marchés libres », les communs nous aident à sortir de ce carcan, en créant des alternatives concrètes et fonctionnelles.
Parlez-nous un peu de votre trajectoire politique : comment en êtes-vous venu à vous consacrer à la cause des communs ?
À la fin des années 1970 et au début des années 1980, j’ai travaillé pour le grand défenseur des consommateurs américains Ralph Nader et pour des organisations de défense de l’intérêt public à Washington. Malgré les critiques qui lui ont été adressées du fait de son rôle lors des élections présidentielles de 2000 [2], Nader a joué un rôle crucial aux États-Unis depuis quarante ans pour politiser et mettre au centre du débat public toute une série d’enjeux, depuis la sécurité des automobiles à la transparence administrative en passant par la pollution de l’eau. Une grande partie de ces dossiers était liée à la protection de ressources appartenant aux citoyens, mais sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir effectif et dont nous ne tirons pas les bénéfices. Nader a contribué à montrer comment les entreprises ont pris le contrôle de ressources collectives aussi diverses que les ondes hertziennes, les terres du domaine public, la recherche pharmaceutique publique, la recherche scientifique, le savoir et la culture. Fondamentalement, il s’agissait déjà dans tous ces efforts de « récupérer les communs » - c’est-à-dire de remettre notre richesse collective sous contrôle des citoyens.
Ces constats m’ont poussé, en 2000, à écrire un livre sur ces diverses formes d’« enclosure des communs », lesquelles n’étaient en général pas reconnues comme participant d’un même phénomène global. En effet, les catégories économiques qui dominent le débat politique ne permettent pas d’envisager de réelles alternatives. L’écriture de ce livre – finalement publié en 2002 sous le titre Silent Theft : The Private Plunder of Our Common Wealth (« Vol silencieux. Le pillage privé de notre richesse commune ») – m’a lancé dans l’étude et la défense politique des communs. Je me suis basé sur l’œuvre de précurseurs tels que la chercheuse Elinor Ostrom [prix Nobel d’économie 2009 pour ses travaux sur les communs, NdE], le pionnier du logiciel libre Richard Stallman, ou le créateur des Creative Commons Lawrence Lessig, ainsi que sur ma propre expérience militante à Washington. De 2003 à 2010, j’ai été l’éditeur du site OntheCommons.org, qui rassemble un petit groupe de penseurs et de militants désireux de faire avancer le paradigme des communs.
Au fil du chemin, j’ai découvert que de nombreuses autres personnes au niveau international travaillaient sur les communs, sans s’être vraiment rencontrées. J’ai noué des liens étroits avec deux autres militants des communs, Silke Helfrich en Allemagne et Michel Bauwens de la P2P Foundation en Thaïlande, et nous avons fondé ensemble Commons Strategies Group. L’idée était d’apprendre mutuellement des travaux des autres tout en aidant à faire avancer la cause et les pratiques des communs parmi nos amis et nos alliés. Nous avons organisé deux grandes conférences internationales à Berlin en 2010 et 2013 [3] et publié une anthologie d’essais sur les communs [4], tout en effectuant un grand nombre d’interventions publiques ou de missions de conseil stratégique avec d’autres commoneurs.
Dans votre livre, qui est conçu comme une « brève introduction » aux communs, vous tentez de mettre en lumière un « paradigme des communs » regroupant des pratiques, des initiatives, des mouvements et des traditions extrêmement divers. En quoi est-il utile de réfléchir ainsi à ce qu’il y a de commun entre les communs ?
Il vaut la peine de souligner que le « marché » lui aussi est une abstraction, utilisée pour qualifier des phénomènes absurdement divers : de l’échange de titres financiers aux magasins de quincaillerie, en passant par les restaurants et les stands de vente de limonade. C’est une convention culturelle et un récit partagé que nous utilisons pour parler d’activités sociales présentant certains traits similaires (vendeurs et acheteurs, échange d’argent, etc.).
Lorsqu’on parle des « communs », c’est exactement la même chose. Cela revient à noter qu’il y a des similarités générales entre la gestion collective de l’eau par les peuples indigènes, les logiciels open source, les fêtes de quartier ou encore les trusts fonciers. Les communs constituent un récit partagé qui permet aux gens de reconnaître les affinités entre leurs diverses formes de « faire commun ». Celles-ci sont également liées entre elles par le fait qu’elles proposent un système de production, de relations sociales et de gouvernance alternatif à la fois à l’État et au marché. Les communs offrent aux commoneurs davantage de liberté, de pouvoir et de responsabilité que ne le font l’État et le marché – qui, au fond, nous invitent seulement à consommer, à voter occasionnellement et, parfois, à jouer les faire-valoir dans les processus décisionnels (qui ont été largement accaparés par de grandes institutions éloignées des citoyens).
Concrètement, qu’est-ce que le mode de vie d’un peuple indigène, la gestion collective d’une forêt ou d’une source d’eau, un jardin partagé, un parc public, une coopérative, Linux et Wikipédia ont en commun ?
Tous (à l’exception peut-être du parc public) reposent sur une coopération autoorganisée, en vue de concevoir collectivement les règles et la gouvernance requises pour la gestion de ressources partagées. Dans chaque cas, il s’agit de se faire les garants de ressources collectives. Le type de ressource peut être très différent dans chaque cas, et nécessiter en conséquence un mode de gestion lui aussi très différent. Par exemple, les forêts et l’eau sont finies et peuvent se trouver surexploitées, tandis que les ressources numériques peuvent être copiées et partagées pour un coût virtuellement nul. Cependant les communs ne se définissent pas par le type de ressource qu’il s’agit de gérer, mais par les pratiques sociales, les valeurs, l’éthique et la culture mises en œuvre à travers cette gestion.
En ce qui concerne les parcs, s’ils sont entièrement gérés par des administrations municipales, ils ne sont peut-être pas des communs au sens strict du terme. Ils sont certes une ressource partagée, mais les commoneurs n’auront pas forcément de rôle significatif dans la définition des règles d’usage et de gestion du parc. J’appelle ce type de ressource commune gérée par le gouvernement des « communs sous garantie étatique » ; cette expression illustre bien le fait que l’État agit en tant que garant au nom des commoneurs, et qu’il n’est pas lui-même le propriétaire ultime de la ressource (en l’occurrence, le parc).
Lorsque les gens parlent des communs, ils semblent avoir en tête principalement deux types de communs, qui paraissent à l’extrême opposé l’un de l’autre. D’un côté, on a les communs constitués pour la gestion collective de ressources naturelles (eau, terres, semences, forêts) par des communautés traditionnelles, principalement dans les pays du Sud. D’un autre côté, on a les communs numériques, comme Linux ou Wikipédia. Quel est le trait d’union entre les deux ?
Superficiellement, les communs numériques et les communs naturels paraissent des phénomènes radicalement différents, comme vous le soulignez. Mais le principe des communs n’est pas la ressource elle-même – c’est la pérennité de la communauté qui gère cette ressource, et ce sont les règles, les valeurs et l’éthique sociales spécifiques que cette communauté met en œuvre à cette fin. Dans cette perspective, tous les communs sont des communs de la connaissance (même les communs naturels), et tout les communs ont un fondement matériel (même les communs numériques ont besoin d’ordinateurs, d’électricité et autres).
En outre, la ligne de démarcation entre les communs reposant sur des ressources numériques et ceux qui se concentrent sur les ressources naturelles est en train de se brouiller. Il existe par exemple toutes sortes de « communs éco-numériques », à travers lesquels des citoyens ordinaires partagent des informations sur les espèces d’oiseaux ou de papillons qu’ils ont observées, sur la qualité des eaux d’une rivière locale, ou sur les espèces invasives qu’ils ont repérées dans leur région. Ces démarches sont parfois qualifiées de « observation participative » ou de « science citoyenne ». Il existe également un projet agronomique open source extrêmement intéressant appelé le « Système d’intensification du riz », à travers lequel des milliers de paysans des Philippines, de Cuba, du Sri Lanka et de dizaines d’autres nations collaborent en ligne en échangeant des conseils pour améliorer la culture du riz.
Vous soulignez la différence entre « communs » et « biens publics » - une confusion largement répandue.
La notion de « bien public » est un terme technique de la science économique, utilisé pour décrire des ressources difficiles à clôturer et à transformer en propriétés privées. Les économistes affirment ainsi que les biens publics sont « non excluables », c’est-à-dire qu’il est difficile d’empêcher les autres d’utiliser ces ressources. L’exemple classique est celui d’un phare, mais les jardins publics ou les bibliothèques sont également considérés comme des biens publics. Les économistes présupposent généralement que seul l’État est capable de produire et de gérer des biens publics – conçus comme des exceptions à la norme de la propriété privée.
Mais les économistes ont tort de penser que ces traits seraient intrinsèques à certaines ressources. Ils ne se rendent pas compte que le terme de « bien public », dans sa définition même, exclut d’emblée la possibilité que des gens puissent s’autoorganiser pour gérer ces ressources. Ils présupposent que le « marché » et le « gouvernement » sont de manière évidente les seuls moyens possibles de gérer certaines ressources. Cette conception du monde ignore le rôle potentiel de l’assistance mutuelle, de la collaboration, et des relations sociales intersubjectives. L’histoire et le monde contemporain sont pourtant remplis d’exemples où des gens se sont associés pour gérer des terres agraires, des forêts, des pêcheries, des codes source de logiciel, des archives en ligne, des espaces publics et bien d’autres choses encore. Il s’agit de choix sociaux, parfaitement viables et réalistes.
La confusion dont vous parlez provient parfois du fait que les gens envisagent les communs comme une collection d’objets ou de ressources – un parc, une bibliothèque, une place publique. Mais en fait, un commun requiert un certain degré de gestion collective et de collaboration. Techniquement parlant, un parc ou une bibliothèque, en tant que ressources, ne sont pas un commun. Mais dès lors que les usagers ordinaires – au-delà de l’administration - commencent à disposer d’un certain degré de participation directe à la gestion, de responsabilité et de redevabilité, alors un commun commence à prendre racine. En d’autres termes, il doit y avoir une forme ou une autre de coopération sociale et de construction collective de sens [5]. Le terme de « bien public », a contrario, ne s’intéresse pas à la « vie sociale » d’une ressource. Or, du point de vue des communs, les ressources n’existent que dans leur contexte social.
Dans votre livre, vous mettez l’accent sur la notion d’« enclosure » comme principal « ennemi » des communs. En quoi est-elle différence de la dénonciation traditionnelle de la « privatisation » ?
Le terme de « privatisation » entretient le préjugé selon lequel il n’existerait réellement que deux types de gouvernance et de gestion – « public » (le gouvernement, opérant à travers conseils d’élus et administrations) et « privé » (les entreprises, opérant à travers le marché). Mais cette dichotomie est trompeuse. Le terme « enclosure » est plus riche parce qu’il ne renvoie pas seulement à des alternatives « publiques » (gouvernementales), mais aussi aux communs. Les enclosures sont une entreprise de privatisation et de marchandisation des ressources dont dépendent les commoneurs pour leurs besoins essentiels. Lorsque des entreprises s’accaparent des terres publiques, construisent des centres commerciaux sur des espaces urbains auparavant utilisés comme lieux de réunion publique, brevètent le génome humain ou acquièrent des terres utilisées depuis des générations par des peuples indigènes, il ne s’agit pas seulement de « privatisation » au sens classique du terme. Il s’agit de vol pur et simple, qui foule au pied les titres traditionnels et les croyances morales des gens, souvent avec la complicité des gouvernements. Les enclosures peuvent détruire la culture et l’identité d’une communauté. Elles impliquent de convertir des groupes dotés du sens du collectif en individus isolés, en employés et en consommateurs : en créatures du marché.
Actuellement en Europe, on a le sentiment que beaucoup de gens se sentent abandonnés par leurs gouvernements, du fait de l’austérité, des coupes budgétaires, etc., mais que d’un autre côté ils continuent à placer tous leurs espoirs de changement dans ces mêmes gouvernements. Comment les communs peuvent-ils nous aider à sortir de cette contradiction apparente ?
Il est normal que les citoyens comptent sur leurs gouvernements pour apporter des changements et des réformes. Les élus ont la reconnaissance officielle, la responsabilité et le pouvoir d’introduire des changements pour répondre aux enjeux actuels. Le problème est que souvent, en réalité, les gouvernements ne représentent leurs citoyens et ne sont responsables devant eux que de manière très marginale. Et, en tant qu’institutions centralisées et hiérarchiques, ils ne sont pas forcément très efficaces ni très réactifs lorsqu’il s’agit de gérer la complexité décentralisée de la vie moderne. En outre, la centralisation de l’État le rend d’autant plus vulnérable aux influences corruptrices - notamment celles des intérêts économiques. L’État a été en grande partie capturé par les grandes entreprises et la finance, avec pour résultat cette forme corrompue de gouvernance que j’appelle le duopole Marché/État – une alliance étroite entre factions économiques et politiques sous le signe du culte de la croissance et de l’intégration aux marchés globalisés.
Mais cette vision est en train d’imploser sous nos yeux. Elle ne peut plus se justifier par la prospérité et les opportunités qu’elle prétendait apporter. Elle détruit les écosystèmes de la planète. Ses prétentions à l’équité sociale apparaissent désormais comme des mensonges. Et la mise en avant des « marchés libres » et de la « main invisible » apparaît désormais comme une grande escroquerie, au regard du renflouement public massif des banques, des subventions et des privilèges juridiques offerts aux entreprises.
Les communs proposent une vision foncièrement différente du développement humain, de la protection de l’environnement, des moyens de produire et partager les choses dont nous avons besoin. Plutôt que de présupposer que nos sociétés sont composées d’individus égoïstes, rationnels, cherchant à maximiser leurs « utilités » et dont l’aspiration ultime serait le consumérisme – la fiction de l’homo economicus qui est au fondement de l’économie et des politiques publiques actuelles –, les communs reposent sur une vision plus riche et plus complexe des êtres humains. Ils sont différents des entreprises commerciales en ce qu’ils n’ont pas pour objectif et aspiration de gagner de l’argent, mais de servir leurs membres à travers la coopération sociale et le soutien mutuel : cela se vérifie dans des systèmes aussi divers que les mutuelles et les coopératives, les trusts fonciers, les banques de temps, les monnaies alternatives ou les espaces de travail partagé. Mais aussi dans les innombrables communs numériques, comme les communautés du logiciel libre, Wikipédia et ses divers rejetons, les milliers de revues scientifiques open access, les projets de « science ouverte », le mouvement des ressources pédagogiques en libre accès, etc.
Fondamentalement, le paradigme des communs affirme que nous sommes capables et que nous devrions pouvoir déterminer nos propres conditions de vie. Nous devrions avoir l’autorité d’identifier et de résoudre les problèmes, de négocier avec les autres, d’inventer nos propres solutions, et pouvoir compter sur une gouvernance légitime et réactive. Ces principes sont au cœur même des communs – et pourtant ils ne peuvent exister que dans des espaces sociaux et politiques que ni l’État ni le marché ne veulent reconnaître. De sorte que le commoneurs doivent lutter pour obtenir reconnaissance et protection de leurs communs.
Vous soulignez la différence entre le paradigme des communs et les traditions progressistes classiques, qui participent de ce que vous appelez la « conception libérale du monde ». Quelles sont selon vous les limites de ces traditions ?
Les systèmes juridiques occidentaux tendent à ne reconnaître de droits qu’aux individus, et principalement en vue de protéger leurs droits de propriété privée, leurs libertés personnelles et leurs intérêts commerciaux. Il n’est pas étonnant que les communs restent invisibles et virtuellement impensables dans le droit occidental moderne ! Les communs proposent une reconceptualisation fondamentale de ce qui a de la valeur dans une société, de la manière dont cette valeur est générée, et de la conception même de l’être humain. La tradition progressiste libérale, en revanche, suppose que l’État – pourvu qu’on lui donne assez de temps et qu’on exerce suffisamment de pression sur lui – peut et veut garantir tous les droits humains et civils des individus, y compris l’égalité sociale et les opportunités, et que la « croissance » est le moteur indispensable de ces gains sociaux. Il me semble que les profondes limites, sinon les contradictions, de ces présupposés sont de plus en plus évidentes pour tout le monde, particulièrement depuis la crise financière de 2008.
La tradition politique libérale représente de nombreuses valeurs importantes et dignes d’être défendues, qui ne doivent pas être rejetées sommairement. Mais elle n’est pas capable de se réformer « de l’intérieur ». Pour le dire crûment, l’État a été capturé par le capital, et les aspirations démocratiques ne disposent plus que rarement de moyens effectifs de peser sur l’État, sauf à la marge. Je vois les communs comme un moyen de repenser nos modes de gouvernance eux-mêmes (construits pour une large part au cours des XVIIIe et XIXe siècles) et de soulever de nouvelles questions sur la manière dont nous devrions concevoir la participation démocratique à une époque de réseaux électroniques omniprésents, de communications instantanées, et de marchés globalisés. Les bureaucraties d’État semblent tout simplement incapables de gérer cette complexité distribuée et de tenir compte des aspirations non économiques des gens.
Par contraste, les communs proposent des formes localisées, réactives et innovantes de gouvernance et de production en vue de l’usage. Cependant, pour donner toute leur place aux communs, nous devons commencer par reconceptualiser le droit et la gouvernance eux-mêmes comme allant au-delà des décisions d’assemblées législatives ou de tribunaux. Mon collègue le professeur Burns Weston et moi en appelons à la reconnaissance de ce que nous appelons le « droit vernaculaire » – les normes sociales, procédures et institutions coutumières « non officielles » que les communautés de pair inventent pour gérer leurs propres ressources. « Vernaculaire », comme le souligne le critique social autrichien Ivan Illich, « implique enracinement et demeure », et provient du latin vernaculum, lequel dénote les « moyens de subsistance issus des formes de réciprocité enracinées dans tous les aspects de nos vies quotidiennes, par opposition aux moyens de subsistance qui nous proviennent de l’échange ou de la distribution verticale ». Le droit vernaculaire est important, parce que la gouvernance des communs repose souvent sur des règles informelles, socialement négociées, qui peuvent même ne pas être écrites.
Certains peuvent déplorer que les communs basés sur des formes de droit vernaculaire ne soient pas nécessairement démocratiques au sens de la vision du monde du libéralisme moderne. Certes, il peut y avoir des inégalités sociales ou des hiérarchies au sein de certains communs, que des progressistes peuvent considérer à bon droit comme choquantes ou inacceptables. D’un autre côté, les communs les plus florissants tendent tout de même à mettre en œuvre des formes de participation, de délibération, de transparence, de responsabilité et d’effectivité supérieures à ce qu’offrent les États bureaucratiques et les démocraties représentatives. C’est grâce au droit vernaculaire que de nombreux communs fonctionnent si bien. Mais c’est aussi une forme d’activité sociale et de légitimité morale que les traditions progressistes classiques ignorent.
De nombreuses personnes sont convaincues de l’intérêt et de l’importance des initiatives citoyennes locales. Mais nous avons tous l’expérience de la fragilité de ces initiatives sur le long terme, et de la difficulté qu’elles trouvent à passer à une échelle supérieure. Les communs n’ont-ils pas les mêmes limitations ?
Il existe une vaste littérature scientifique sur les conditions de réussite des communs. Une grande partie de ces recherches est associée au nom d’Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d’économie en 2009 pour son travail de terrain pionnier et ses théories innovantes sur les communs. Mais il est vrai que dans la mesure où les communs continuent à proliférer dans les endroits les plus inattendus, nous en sommes souvent réduits à « théoriser au vol » sur la meilleure manière de construire des communs durables et résilients.
Il faut souligner aussi que les communs n’aspirent pas forcément à « monter en échelle » à la manière de start-ups. Les commoneurs sont souvent satisfaits de rester dans le registre local, à petite échelle, d’autant plus que c’est précisément ce qui rend les communs si efficaces et réactifs. Ceci dit, il y a besoin que les multiples communs, dans toute leur diversité, se « rencontrent » et fassent cause commune pour défendre les intérêts qu’ils partagent, particulièrement face aux enclosures commerciales ou aux politiques gouvernementales hostiles. C’est le défi actuel du mouvement des communs : rassembler les commoneurs pour partager leurs expériences et les leçons qu’ils en tirent, et les organiser pour rendre la gouvernance et la production basées sur les communs plus stables et plus robustes.
Vous suggérez que les communs – mis à part les communs numériques - sont par nature locaux. On parle beaucoup aujourd’hui de la nécessité de protéger les biens communs naturels globaux, par exemple le climat ou les forêts primaires. Comment construire et préserver des communs au niveau national ou international ?
Oui, historiquement les communs ont toujours eu un caractère essentiellement local, jusqu’à ce que les technologies numériques et l’Internet rendent possible la construction de communs translocaux autour de certains types de savoirs ou de créations culturelles. Créer les institutions et les principes juridiques nécessaires à la gestion de communs naturels globaux constitue l’un des principaux défis auxquels nous ayons à faire face aujourd’hui.
Nous sommes confrontés non seulement à l’absence de précédents historiques de communs gérés à une telle échelle, mais également au fait que les États-nations et les organisations fondées sur des traités internationaux ne sont pas particulièrement accueillants pour la logique des communs, dans la mesure où elle implique une décentralisation de l’autorité et de la gouvernance. Nous avons clairement besoin d’imaginer de nouvelles structures et de nouvelles manières de les construire – en dehors des modèles conventionnels nationaux, internationaux ou entrepreneuriaux. C’est un sujet que j’examine avec Burns Weston dans notre livre Green Governance : Ecological Survival, Human Rights and the Law of the Commons(« Gouvernance verte : Survie écologique, droits humains et le droit des communs », Cambridge University Press). Le nœud du problème est le suivant. On ne peut pas réellement concevoir de modèles opérationnels pour des communs globaux tant qu’on n’aura pas aussi des communs opérationnels au niveau régional et national, dans le cadre d’un emboîtement de communs situés à ces différentes échelles et coopérant entre eux. Mais une telle « hiérarchie emboîtée » de communs a peu de chances d’émerger tant que le Marché/État continue à régner d’une main de fer sur la manière dont les gens se gouvernent eux-mêmes et leurs ressources.
Quels sont les rapports entre les communs et l’économie dominante ? Les communs impliquent-ils des formes spécifiques d’organisation – notamment ce que l’on appelle l’économie sociale et solidaire – ou sont-ils compatibles avec les formes économiques dominantes, les entreprises multinationales, etc. ?
La question de la compatibilité entre les communs et le marché est complexe, car ils impliquent chacun des formes très différentes de relations sociales. Fondamentalement, un commun est affaire de relations sociales et éthiques de long terme autour d’un objectif partagé. Les marchés en revanche (du moins ceux qui sont orientés par le profit capitalistique) tendent à être profondément asociaux : nos relations sont impersonnelles, passent par l’argent, et n’impliquent aucune continuité. Une transaction sur le marché n’est que du « business », et n’implique généralement aucun engagement moral ou social.
Dans le cadre de l’économie de marché, un certain nombre de structures organisationnelles se sont développées avec pour objectif de protéger certains intérêts collectifs. Les coopératives ou les sociétés mutualistes en sont deux exemples. Mais de telles entreprises restent en dernière instance des entités de marché dans leurs relations avec le reste du monde, même lorsqu’en interne elles obéissent à une logique différente. Les communs diffèrent de telles structures en ce qu’ils n’aspirent pas à devenir « concurrentiels » sur le marché, mais au contraire à sauvegarder une logique entièrement différente de coopération et de soutien mutuel. Le plus souvent, les commoneurs évitent l’usage de l’argent ou les contrats juridiques. Les systèmes de don de sang ou d’organes, les logiciels libres et open source, les sites web collaboratifs, la recherche universitaire, et les réseaux globaux d’hospitalité de type CouchSurfing constituent autant d’exemples de création de richesse non monétaire basée sur les communs.
Certes, c’est une manière très schématique de présenter les choses, car il est rare que des communs puissent jamais être complètement séparés des marchés ; la plupart d’entre eux maintiennent certaines formes de relations avec l’économie conventionnelle, aussi indirectes soient-elles. Il en résulte de multiples formes hybrides de communs qui s’efforcent de préserver la pratique et l’éthique du partage et de la collaboration au sein même de l’économie de marché, tout en se protégeant délibérément de la privatisation et de la marchandisation de leurs ressources partagées. C’est un enjeu très important pour les communs, dans la mesure où les acteurs commerciaux disposent généralement de moyens financiers, politiques et technologiques supérieurs qui leur permettent de s’accaparer les ressources des commoneurs et de les transformer en marchandises négociables.
Mais soyons clair : certains modes d’organisation peuvent contribuer à la préservation d’une ressource partagée et à faciliter le « faire commun » - les pratiques sociales qui constituent un commun – mais ce ne sont pas les formes juridiques ou organisationnelles qui sont l’essence des communs. L’essence des communs, c’est le faire commun. C’est un concept difficile à comprendre dans les termes de l’économie conventionnelle : qu’une pratique et une éthique sociale soient souveraines, et non réductibles à une quantité ou à une somme d’argent.
Propos recueillis par Olivier Petitjean
[1David Bollier, La Renaissance des communs. Pour une société de coopération et de partage, Paris, éditions Charles Léopold Mayer, 2014, 192 pages, 19 euros.
[2Il s’était présenté sous l’étiquette des Verts et a été accusé d’avoir provoqué la défaite du candidat démocrate Al Gore contre George Bush Jr., NdE.
[3Voir ici et ici.
[4Disponible en ligne : The Wealth of the Commons. A World beyond Market and Statehttp://wealthofthecommons.org/
[5Sur cette question, voir (en anglais) l’article de James Quilligan, “Why Distinguish Commons Goods from Public Goods” et celui de Silke Helfrich, “Common Goods Don’t Simply Exist, They Are Created” dans le recueil d’article coordonné par David Bollier et Silke Helfrich mentionné plus haut, The Wealth of the Commons : A World Beyond Market and State, Levellers Press.