dimanche 15 janvier 2012

Bifurcation: Prendre la trajectoire, l'élan et la visée pour une société viable... et heureuse!

Bonjour et bonne année pleine de santé et de bonheur, de féérie, de magie et de confort, de liberté d'énergie, de conscience, de croissance... êtrique!

Si l'agroécologiste et écrivain Pierre Rabhi a pu dire: " Nous pourrions être solaires et bios. mais quand même exploiter notre prochain", ( d'où l'importance de l'écologie relationnelle) je dis aussi: Nous pourrions avoir une belle relation avec la terre et entre les humains, et quand même, ne pas être heureux.
D'où l'importance pour moi, de cultiver une double visée rassemblée en ce titre: Pour une société viable et heureuse. Je dirais même plus, à la Dupont, pour une super-individualité heureuse dans une société heureuse et viable! Il faut donner une chance au bonheur. De la recherche, de la pratique. L'eupraxia comme dirait l'autre...
En ce qui concerne la viabilité, je sens et je sais que le savoir est présent:
- celui de Fritz Schumacher, auteur de " Small is Beautiful",
- celui de Buckminster Fuller,
- celui de la permaculture et de l'agroécologie qui auraient avantage à se féconder mutuellement pour une synergie.
- celui de Mae-Won-Hoe, qui dirige l'Institute of science in Society, lequel s'attarde à examiner l'idée de l'économie circulaire, dont la ferme visionnaire est une expression sur le plan de l'agriculture.
- celui du design écologique.
- celui de John Todd.
- celui de " The Natural step".
- celui de Vandana Shiva et de Patrick Déry au Québec
- celui de Carlo Petrini et l'écogastronomie de slow food international
Ce savoir est suffisant pour créer une société viable si nous le voulons collectivement.
Mais il y a le deuxième concept qui m'importe: le bonheur individuel et collectif.... et il n'est pas du tout certain que l'idée soit bien étoffée.
En effet, je me rends compte parfois, dans la littérature reliée au tarissement des réserves de pétrole, qu'on peut faire une descente énergétique " prospère", comme dit Odum dans son livre: " A prosperous way down", qu'on pourra être " aussi bien", après la descente énergétique, qu'avant, avec la permaculture, dit l'auteur Holgrom ou qu'on pourrait " bien vivre et simplement", comme dans la société Irlandaise campagnarde de 1930 ou 1940, dit Colin Campbell, géologue et avertisseur des limites du pétrole. En somme, nous pourrons vivre aussi bien que maintenant... ou mieux, si on gère bien la descente énergétique appréhendée.
Mais voilà: cela ne me satisfait pas; " aussi bien que maintenant", c'est trop peu, ce n'est " pas vargeux", comme on dit et " mieux que maintenant", est trop peu défini et nous risquons alors de se retrouver le bec à l'eau, relativement au bonheur vécu pratiquement. Les potentiels de bonheur sont beaucoup plus grands que ce flou appréhendé.
Il y a beaucoup à faire pour construire maintenant une belle qualité de vie future post- pétrolière et même, commencer à la vivre ici et maintenant, partout.
Je donne une image d'une société heureuse et viable: il y a au moins 50,000 fermes visionnaires ( concept qu'expliqué en français dans le site Internet de l'organisme "Institute of science in Society") , au Québec. Elles sont reliées par un monorail dont parle Pierre Langlois et/ou des autobus biberonnées électriques. Dans chaque ferme visionnaire, qui produit de la nourriture et de l'énergie, il y a: un restaurant, une chambre de méditation, une chambre de la contemplation, une auberge, une chambre de la paix, un pensorium, une salle de conférences pour parler du bonheur et apprendre ( s'apprendre) à le pratiquer. Il y un centre de santé post-pétrolier. Cette ferme visionnaire peut aussi bien être urbaine que rurale.
À cause du schème matérialiste dans lequel nous baignons, aucune éducation n'enseigne l'être, il n'y a aucun soutien à l'essor êtrique de l'humain.
Nous nous devons alors, bifurquer, changer de trajectoire, prendre un élan et une visée pour corriger la situation.
Ken Wilber et Stanislav Grof ont développé une cartographie de la conscience. Wilber a même accollé telle sorte de thérapie à tel niveau et sorte de conscience. Il pourrait en être ainsi pour le bonheur: une cartographie des conceptions du bonheur allant de la non croyance au désir de fusion avec le divin à opérer le divin à l'optimisme appris.
Le bonheur a été moins bien étudié que le malheur.
Il y a certains savoirs à propos du bonheur, allant de celui des anciens Grecs, au Gai savoir Nietzschéen. aux propos du philosophe Alain au conseil de Socrate: "prenez soin de vous", à la nomenclature que fait le chirurgien oncologue, Thierry Janssen, dans son très beau livre: Le défi positif, à André Moreau, le philosophe Québécois, qui a malheureusement la mauvaise réputation de manquer de sérieux parce qu'il associe le rire et l'érotisme à la philosophie. Mais pour qui lit ses traités sur l'immatérialisme ou sur l'être, il ne peut pas ne pas y avoir de constatation de grande érudition, d'originalité, de profondeur, d'innovation, d'énergie d'ëtre, d'optimisme et de création.
Ces savoirs sont à connaître. Pour qui se sent la vocation et l'énergie, la création d'autres systèmes de pensée est bienvemue. Il n'y a jamais trop de projets. Le christiamisme nous a habitué(e)s, conditionné(e)s à la petitesse, à l'humilité feinte. L'heure sonne de célébrer notre grandeur, la merveille que nous sommes, sans oublier que le pendule est à l'heure quand nous nous demandons: suis-je?, plutôt que: qui suis-je?...
Se faire du bien, avoir le goût de soi, sourire, relaxer, incarner l'universel dans le singulier, remettre à la mode les anciennes soirées du bon vieux temps, dans nos chaumières. Se dire: du calme, c'est facile!
Parlant de résilience alimentaire, je lisais aujourd'hui cette citation d'André Moreau: " Je voudrais planter du Dieu dans mon jardin."
Et je me propose de lire de l'ancien Grec Hésiode, le livre " Les travaux et les jours", en tant que manière personnelle de me tremper dans les savoirs ancestraux comme suggère de le faire, le mouvement des villes et communautés en transition, même si je sais déjà qu'Hésiode était en faveur du labour aujourd'hui contesté et appelé à être remplacé par des céréales vivaces qui ne nécessiteront plus de labours, nous promet The Land Institute, qui, incidemment, a besoin de quelques milliards de dollars pour terminer la recherche et la mise en pratique!
Bifurcation donc: cap sur le bonheur en plus du cap sur la viabilité. L'un sans l'autre sont insuffisants. Bonne année 2012... et après!
Voici quelques citations sur le bonheur pour terminer cet article:
- Le premier musicien serait pour moi celui qui ne connaîtrait que la tristesse du plus profond bonheur, et qui ignorerait toute autre tristesse. Il n'y a pas eu jusqu'à présent de tel musicien. ( Nietzsche, Frédéric, éditions Pluriel, 1987, page 180.
- Vous regardez en haut quand vous aspirez à l'élévation. Et moi je regarde en bas parce que je suis élevé. Qui de vous peut en même temps rire et être élevé? (Nietzsche dans: Ainsi parlait Zaratoustra.)
- ... Je veux simplement dire par là que notre culture nous prédispose essentiellement aux longues souffrances et aux brefs plaisirs. Un renversement de ces tendances pour exceptionnel qu'il soit, s'observe pourtant dans certaines cultures, la balinaise par exemple, où le récit oral, le chant et la danse conservent toute leur vigueur. ( Houston, Jean, L'homme en devenir, Éveil, le jour éditeur, page 121.)
- Nous sommes qualifiés pour vivre l'extase, mais nous nous complaisons dans les sous-sols du plaisir par crainte de l'ivresse des hauteurs. ( Moreau, André, Le plaisir est sagesse, Les éditions jovialistes, inc., 1982,page 73.)
- Quand la société aura compris que la richesse est à chacun, comme le sont l'air et la lumière du soleil, on ne considérera plus comme un acte de charité le fait d'accepter un niveau de vie élevé sous forme de bourse annuelle de recherche et de développement. ( Fuller, Buckminster, Le manuel d'instruction du vaisseau spatial terre, Jean Basile éditeur, page 116.)
- Grâce à ces bourses universelles de recherche et de développement, nous allons commencer à libérer l'humanité de l'état de machines à muscles et réflexes. Nous allons donner à chacun la chance de développer ses plus puissantes facultés mentales et intuitives. Munis de leur bourse de recherche et de développement, plusieurs qui en auront été frustrés duant leur jeunesse sentiront le besoin d'aller à la pêche. Pêcher fournit une excellente occasion de penser clairement, de réviser sa vie, de se souvenir de désirs et de curiosités refoulés et oubliés. Ce que nous voulons, c'est que chacun pense clairement.( Idem, page 109.)
- Du simple fait de son existence, chaque homme a droit à l'intelligence. Il convient donc que la société développe les moyens permettant de bénéficier de ce droit, et par-dessus tout que chaque individu puisse l'exercer librement... Il s'agit là d'une garantie bien supérieure à toute idéologie, lorsque l'on entend construire une société nouvelle... Et c'est un programme tellement ambitieux qu'il ne saurait être réalisé par un seul secteur de la société. ( Machado, Lui Alberto, Le droit à l'intelligence, Economica, 1982, verso.)
" Un mot seulement. Êtes-vous un dieu ou un odieux croûton? Si le second avènement visitait Coney Island, sommes-nous prêts? Flora-Christ, Stephen-Christ, Zoé-Christ, Bloom-Christ, Kitty-Christ, Lynch-Christ, c'est à vous de réaliser cette forme cosmique. Est-ce que le cosmos vous fiche la trouille? Non. Mettez-vous du côté des anges. Soyez des prismes. Vous avez en vous ce quelque chose, le moi supérieur, vous pouvez traiter de pair à compagnon un Jésus, un Gautama, un Ingersoll. Vous sentez-vous dans cette vibration? Moi je dis que oui".
James Joyce, Ulysse.
Conclusion: Nous sommes habitués a entendre maudire sans nous sentir surpris. Mais nous trouvons suspicieux de bénir. Pourtant il serait aussi facile de le faire. Pensons-y! Je bénis donc la naissance d'une nouvelle société globale heureuse et viable! ( bénir = investir d'être, d'énergie).