vendredi 26 juin 2015

Roméo Bouchard sur l'autonomie municipale et régionale, à Trois-Pilstoles

La télévision des Basques a filmé le discours de Monsieur Bouchard, que j'ai malheureusement manqué, sauf la dernière minute où il suggérait de créer collectivement une Constitution régonale.

Voici le résumé qu'il a lui-même fait:

Une photo pris par Nicolas FalcimaigneEn plein centre d'achat, dans un local vitré ouvert, des citoyens qui discutent de démocratie: de quoi intriguer...alerter la police!

C'était hier à Trois-Pistoles, à l'initiative du comité de théâtre populaire animé par Dominic Malacort: une quarantaine de citoyens de la MRC des Basques, dont le maire de Sainte-Rita, quelques conseillers, un fort contingent de jeunes néo-citoyens, les médias indépendants locaux. 

La MRC des Basques est une des plus petites MRC du Québec (9000 habitants): 12 municipalités (Trois-Pistoles, St-Jean-de-Dieu, Notre-Dame-des-Neiges, St-Éloi, St-Simon, St-Éloi, St-Clément, St-Mathieu-de-Rioux, Ste-Rita, St-Guy, St-Médard, Ste-Françoise); elle a perdu 10% de sa population au cours des 15 dernières années et en perdra un autre 12% d'ici 2031 selon les prévisions; une des MRC les plus vieillissante et pauvre du Québec (âge médian 62 ans versus 39 à Mirabel).

Face au démantèlement sauvage des structures municipales et régionales opéré par le gouvernement Couillard au nom de l'austérité, je leur ai proposé de s'investir avec les élus et dirigeants en place, dans la reconstruction d'une démocratie locale et régionale de participation, basée sur la conscience que c'est à ce niveau que doit commencer à s'exprimer la souveraineté du peuple, fondement de toute autorité en démocratie: tout citoyen, quel que soit son origine, son instruction, sa richesse ou sa fonction, a le droit de participer aux décisions collectives. Heureux hasard: le matin même, on annonçait l'élection à Madrid et Barcelone de deux mairesses sous la bannière de Podemos, le parti citoyen des indignés, sur la base de programmes politiques élaborés par des centaines d'ateliers citoyens, ce qui est loin de nos programmes politiques élaborés en catimini par les partis et les candidats.

Les objections n'ont pas tardé à s'exprimer. Les dirigeants municipaux gouvernent sans nous et nous, nous organisons sans eux. Plusieurs ne sont pas élus. Ceux qui le sont l'ont été par un faible taux de participation ou par acclamation. Ils font leur possible, dans des conditions souvent héroïques, mais font peu appel à leur population et s'appuient peu sur elles pour revendiquert. On n'a souvent ni le goût, ni le temps, ni la santé pour s'en mêler, comme en faisait foi le sondage réalisé sur place dans le centre d'achat. Les séances du conseil et les consultations publiques n'intéressent quasi personne, sauf lors de décisions ou de dépenses controversées. On préfère s'occuper de nos affaires ou s'engager dans des actions plus concrètes: activités culturelles, projets communautaires, luttes citoyennes, développement économique, agriculture de proximité, etc, mais souvent on a peu de support des élus, sinon de l'obstruction. 

Certains sont allés jusqu'à se demander si les gouvernements locaux étaient encore des outils utiles ou s'il ne faudrait pas plutôt construire une démocratie populaire en marge de la filière politique. Un peu comme Rockerfeller il y a quelques années avait déclaré outrageusement: "quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l'entité adéquate pour le faire" !!!

Mais la discussion a fini par mettre en évidence le fait qu'on ne peut passer à côté de la filière démocratique de décision sur les questions d'intérêt commun, qu'une mobilisation et une éducation démocratique sont souhaitables, voire même un chantier citoyen pour nous sortir de la démocratie actuelle de représentation et organiser une démocratie de participation, pour ensuite investir les conseils municipaux et régionaux, les décomplexer, en faire de gros comités de citoyens au fond. L'idée de travailler ensemble dans la MRC à définir une constitution propre à la MRC (ou même à la municipalité) qui établisse les règles du jeu que les citoyens souhaitent voir respecter par leurs élus, a aussi fait son chemin,

En conclusion, Dominic Malacort pouvait déjà entrevoir des résultats: "assemblée citoyenne mensuelle dans les magasins vides de Trois-Pistoles : les citoyens s'exposent. et se mettent en vitrines. Puis des débats télévisés avec la TV communautaire. On verra quel est le projet thème de réflexion mais ça risque, dans un premier temps, de s'enligner sur la question : agir dans les structures municipales ou à côté pour les influencer : stratégies privilégiées»

La démocratie est une semence, qui germe dans la bonne terre et produit si elle est bien cultivée, dans l'espoir et la conviction de la récolte à venir.

Et voici quelques images que j'ai réussi à prendre avec mon petit appareil:( a venir)


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