dimanche 7 novembre 2010

Un MORATOIRE pour l’éthanol.

« La religion du pétrole considère l’auto comme sacrée et accepte la destruction des gens, de leur vie, de l’air et de la terre », dit la physicienne et agricultrice Vandana Shiva, dans son livre Soil Not Oil, que j’ai réexaminé pour répondre à l’article dans le journal La Seigneurie, annonçant un investissement de 400 millions de dollars à Varennes pour faire 450 millions de litres d’éthanol. chez Ethanol Greenfield.
                L’industrie entre dans le courant localiste en prenant le maïs local pour produire cet éthanol. C’est plutôt du locadévorisme selon moi car il s’agit encore de terres agricoles  dont la vocation de produire de la nourriture pour les gens ( même si c’est pour animaux, dit l’article), est détournée pour produire de la nourriture pour nos autos «  sacrées ». À propos, y-a-t-il du maïs qui pousse à Boucherville pour ce projet? Si oui, il y a amenuisement de notre autosuffisance alimentaire.
                Il faut 1700 gallons d’eau pour produire un gallon d’éthanol et de plus, l’agriculture qui produit le maïs n’est pas faite de façon écologiquement responsable, de sorte qu’elle émet des gaz à effet de serre et ne retourne pas dans les sols les nutriments qu’elle lui a pris. ( Shiva, page 81)  De plus quelques recherches montrent que l’effet de sa combustion nuit à la santé, dit «  planète info ».
                Si on voulait que le biocarburant remplace le pétrole aux États-Unis, ce sont toutes leurs terres agricoles qui devraient être mises à contribution pour le faire.
                Ces 400 Millions pourraient peut-être être investis autrement  si une consultation publique,  lors d’un moratoire, démontre que nous aurions avantage à, par exemples :
1)      Augmenter l’efficacité énergétique du transport en général et de l’auto en particulier, ce qui est moins coûteux, que produire un carburant alternatif,  selon le Devoir du 17-07-2008.
2)       Réaliser le monorail électrique dont parlait le physicien Pierre Langlois à Boucherville tout récemment. ( voir son livre : Rouler sans pétrole).
3)      Ouvrir la voie à un nouveau type de transport en commun urbain électrique
4)       Utiliser la voiture électrique a moteur- roue,  branchable, hybride. ( Pierre Langlois)
5)       Viser l’autosuffisance alimentaire et non l’autosuffisance en transport excessif,  via l’éthanol, en produisant ici plus de légumes et grains bios., afin de réduire le besoin de les faire produire,  pour nous,  par des multinationales,  qui, pour le faire,  achètent des terres aux paysans Indiens, ce qui les conduit en ville au bureau du chômage, nous dit encore Vandana Shiva.
6)       Réduire NOTRE demande et commencer ensemble une transition énergétique. Ethanol Greenfield, ainsi que  les industries qui extraient le pétrole des sables bitumineux à grands coûts environnementaux ( voir le livre tout chaud : Les sables bitumineux, la honte du Canada, chez écosociété), ne font, en vérité que leur devoir d’entrepreneur : augmenter l’offre pour répondre à la demande. Il y a donc, là,  un travail de simplicité volontaire, de décroissance conviviale que nous sommes appelés à faire en réduisant Notre DEMANDE disons, de 2% par année, comme nous suggère le «  Oil Depletion Protocol », ce qui est en harmonie,  d’ailleurs,  avec le programme électoral de l’équipe municipale en place, qui veut la réduction du pétrole, sans toutefois la chiffrer. C’est une bonne nouvelle que les ingénieurs québécois veulent réduire cette consommation de 30% d’ici 2020 et de 60% d’ici 2030, rapporte Le Devoir du 6 novembre 2010. Ils écrivent : «  LA DEMANDE EN PÉTROLE DÉPASSERA L’OFFRE VERS 2015 ET PEUT-ÊTRE MÊME EN 2012 EN RAISON DE LA SOIF DE NOUVEAUX JOUEURS COMME LA CHINE. IL EST DONC URGENT D’AMORCER UNE TRANSITION DONT LE PUBLIC NE SAISIT PAS VÉRITABLEMENT ENCORE L’URGENCE ». C’est bon aussi qu’il y ait un Mouvement québécois de villes en transition  de la dépendance au pétrole à la résilience locale,  présent même à Boucherville. C’est bon surtout de se rappeler que selon le Rapport Hirsch américain, il faut UN MINIMUM DE DIX ANS pour faire une transition sociétale au niveau de L’ÉNERGIE, qu’il aurait été préférable de commencer il y a dix ans!!, tout en sachant qu’il n’est pas trop tard…
        Ces ingénieurs  sont aussi en faveur du biocarburant de deuxième génération. Je ne crois pas au moment d’envoyer cette lettre, que c’est ce genre qui est produit par Ethanol Greenfield.  Si c’est   le cas,  ces solutions sont néanmoins valides, sans oublier de faire  la consultation des communautés locales pendant le moratoire,  avant d’investir 400 millions dont une très grande partie est  de l’argent public.   Pourquoi une décision unilatérale venue d’en haut?  Produire quoi? Produire comment? Pourquoi? Pour quoi? Par qui? Avec quel argent? C’est viable? C’est décentralisé?  Qu’est-ce que du biocarburant de deuxième génération? Est-il mieux que le magnégaz ou le biogaz produit par la ferme visionnaire à petite échelle,  de l’institute of Science in Society, le rôle de l’efficacité énergétique. Comment aider l’agriculture pour que ce soit rentable de produire de la nourriture… plutôt que du combustible pour l’auto sacrée?
        Jean Lesage nous a envoyés à l’école. Que les diplômes servent! On réfléchit! Aidons-nous en  disant notre mot,  le ciel nous aidera!
Claude saint-jarre

                               

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