Allocation universelle: la Finlande fait le test!
24/06/2015
Maïder Dechamps
Un revenu de base, qui remplace les allocations sociales et s’ajoute au salaire de ceux qui travaillent, versé sans condition à tous les citoyens pour couvrir ses besoins essentiels? La mesure a pour objectif secondaire de permettre à tous de s’investir dans les projets qu'ils choisissent (soins aux enfants, aux personnages âgées, vie associative, participation citoyenne). L'idée fait encore peur à beaucoup de gens, derrière l'argument "s'ils ne sont pas obligés de travailler, les gens se tourneront les pouces" et "on ne trouvera plus de candidats pour les métiers "difficiles". Pourtant, elle fait partie du programme du nouveau gouvernement finlandais. Une première en Europe après des essais (plutôt concluants) en Amérique du Nord en Asie et en Afrique, notamment. Pour rappel, l'allocation universelle avait été plébiscitée chez nous par le G1000 (http://www.g1000.org/fr/), ce groupe de citoyens tirés au sort pour débattre des priorités pour la société belge. Il est également au programme de Podemos en Espagne et du parti D’66 aux Pays-Bas.
C'est que la population y est largement favorable. Selon un sondage pré-électoral, 79 % des Finlandais soutiendraient une politique de revenu de base si celui-ci "garantissait le minimum vital, réduisait la bureaucratie et encourageait le travail et l’entrepreneuriat". Les jeunes et les séniors en particulier sont "pour". Mêmes les citoyens les plus aisés ont plébiscité le principe. Les seuls réticents étaient les agriculteurs, avec seulement 15 % d'adhésion. Les candidats aux élections législatives ont surfé sur la vague puisque deux tiers d'entre eux se sont prononcé en faveur d'une telle initiative, notamment les candidats écologistes (99%), ceux de l’Alliance de Gauche (95%) et les centristes (83%). Et c'est peut-être bien en partie parce que l'étude et la mise en test de l'allocation universelle était l'une de ses promesses de campagne que le Parti du Centre a remporté les élections.
Des essais vont donc être mené dans des régions du pays particulièrement touchées par le chômage (et qui comptent environ la même population que la Wallonie). Mais on en est encore aux discussions sur le montant à accorder. L'Alliance de Gauche propose un montant de 620 €/mois, les Verts de 440 €/mois, le député libéral Björn Wahlroos estime qu'il devrait se situer entre 850 et 1.000 €. Cela dit, selon le Helsinki Times, une somme mensuelle de 1.166 € serait nécessaire pour éradiquer véritablement la pauvreté.
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