lundi 22 juin 2015

L'intelligence ( par exemple, pour apprendre à mangerlocalsanspétrole, ) peut s'apprendre Reuven Feuerstein en entrevue

INTERVIEW DU PROFESSEUR FEUERSTEIN Ses collègues l'appellent «le Professeur». Il est aussi considéré comme «celui qui transforme». Il aime à dire : « les chromosomes ne doivent pas avoir le dernier mot ». Depuis plus de quarante ans, le professeur Reuven Feuerstein anime et inspire ceux qui le côtoient, par la force de sa pensée, par son optimisme et par son dévouement. Professeur Feuerstein, tout votre travail et celui de votre équipe repose sur une croyance en la possibilité qu'a tout individu de changer, quel que soit son handicap. D'où vous vient cette certitude? Que n'importe quel être humain puisse changer - pour le bien ou pour le mal car les deux possibilités existent - est pour nous un postulat de départ. Et il est vrai qu'un postulat est plus près d'une croyance que d'une preuve scientifique. Cette croyance en la « modifiabilité» de l'être humain est fondamentale car elle génère le besoin de changer. Je m'explique. Si votre enfant souffre d'un retard de développement plus ou moins grave, et que vous ne croyez pas que l'on puisse y remédier, vous ne ressentirez pas le besoin d'un changement et vous ne ferez rien pour qu'un tel changement ait lieu. Si par contre vous y croyez, votre besoin de voir votre enfant changer, se développer, progresser va vous pousser à agir dans ce sens. La croyance est en quelque sorte la force énergétique qui nous fait entreprendre tout ce qui est en notre pouvoir pour amener le changement ressenti comme un besoin. De plus, cette croyance crée chez moi une responsabilité envers mon prochain. Car s'il est vrai que nous pouvons modifier l'être humain pour le bien, cela devient un droit pour cette personne d'être modifiée et notre devoir de faire en sorte qu'elle se modifie. Notre approche, qui dit que l'être humain est modifiable, nous rend responsable de la qualité de vie de cet être humain. Vous niez donc le déterminisme biologique? Non. Nous disons que I'être humain a une double ontogénie. L'ontogénie biologique: il est un ensemble de cellules qui interagissent entre elles et avec l'environnement, et l'ontogénie socioculturelle: il est formé par le milieu avec lequel il interagit. Et cette ontogénie socio-culturelle peut modifier, beaucoup plus souvent qu'on ne le pense, le déterminisme biologique. Nous en avons d'ailleurs des preuves, qui nous viennent des neurosciences. Celles-ci démontrent en effet que les conditions neurologiques de l'être humain peuvent être transformées de manière radicale. Est-ce la raison pour laquelle vous vous opposez aux diagnostics précoces ? Je m'élève contre les diagnostics précoces lorsqu'ils enferment l'enfant dans une catégorie à laquelle il lui sera par la suite difficile d'échapper et lorsqu'ils empêchent toute action susceptible de modifier ce diagnostic. Cet enfant ne parle pas ? Mais que voulez-vous ? Vous savez bien qu'il ne peut pas parler puisqu'il est ceci, cela ou autre chose ! Cette prédiction est dangereuse car elle est déjà tout un programme de « non-faire », si je puis dire. On renonce d'avance à toute stimulation - physique et intellectuelle - qui pourrait produire un changement. C'est contre ce pessimisme que nous luttons. Ces enfants, à qui l'on prédit qu'ils resteront des «idiots» toute leur vie, sentent bien dans leur expérience intime qu'ils peuvent faire beaucoup plus que ce qu'on leur permet de faire. J'ai vu des enfants hospitalisés qui entraient dans des états presque psychotiques simplement parce qu'ils se révoltaient contre les stéréotypes qu'on leur attribuait. C'est ce que j'appelle le «syndrome du roi Salomon et du cordonnier». Non, je ne suis pas le cordonnier que vous imaginez, essaient-ils de nous dire. Je suis Salomon et je peux accomplir une multitude de choses. S’il est vrai que nous pouvons modifier l’être humain pour le bien, cela devient un droit pour cette personne d’être modifiée et notre devoir de faire en sorte qu’elle se modifie. Le concept de médiation est central dans votre pensée, puisque c'est la médiation qui induit le changement. On pourrait vous dire que vous n'avez rien inventé et que les médiateurs existent depuis qu'existent de bons enseignants ... La médiation n'est rien d'autre qu'une qualité d'interaction entre le médiateur et la personne - enfant ou adulte - avec laquelle il travaille. L'enseignant a des informations à transmettre, c'est sa mission principale. Le médiateur, lui, est moins soucieux du contenu que de la démarche grâce à laquelle il va 8 e Biennale de l’éducation et de la formation Texte publié par l’INRP sous l’entière responsabilité des auteurs 5 rendre l'enfant perméable aux expériences, et l'engager dans un processus où il sera capable d'apprendre et de comprendre. Cette interaction pour qu'elle soit de qualité et puisse produire des changements - doit répondre à des critères bien précis, en particulier ce que nous définissons comme l'intentionnalité, la transcendance et le sens. La médiation est finalement ce qui rend l’homme humain. A travers elle, nous recevons nos modalités de vie, de pensée et d’apprentissage. On a tendance à penser que le développement psychologique de l'enfant conditionne ses performances dans le domaine cognitif. Il semble que vous teniez le raisonnement inverse, à savoir que le bien-être de l'enfant dépend de ses capacités à réaliser son potentiel cognitif. Ici, je suis les traces de mon grand maître Piaget. Selon lui, tout acte physique ou mental contient à sa base les deux éléments, cognitif et émotionnel. Nous croyons en effet que le facteur cognitif est en quelque sorte le magma, la force qui sous-tend la matière. Nous ne négligeons absolument pas les aspects émotionnels. Au contraire. Nous créons les conditions qui permettront de générer de nouveaux sentiments. L'enfant arrivera beaucoup mieux à comprendre, contrôler, affiner ses sentiments s'il peut raisonner et utiliser ses capacités cognitives de façon optimale. Les détracteurs de votre méthode soutiennent que l'investissement en argent, en temps et en personnel par enfant est trop élevé... Les résultats obtenus ne sont directement mesurables ni par le coût ni par le nombre d'heures passées auprès de l'enfant, ni par le nombre de professionnels impliqués. Si vous faites d'un enfant qui au départ, ne peut pas communiquer un être capable de s'intégrer dans la société, comment évaluer le rendement de cet investissement ? La question du coût et des résultats est une question de valeur qui doit être discutée en tenant compte de ce qu'il adviendrait si cet investissement n'avait pas été fait. Quel est le coût pour la société de la prise en charge pendant toute sa vie d'un individu pour lequel rien n'aurait été fait ? Nous ne pouvons pas offrir nos services directement à de grandes masses de population. Ce que nous voulons, c'est développer et répandre nos propres modèles de traitement, assez convaincants pour être réutilisés ailleurs et par d'autres professionnels. Nous avons abondamment démontré que les enfants déficients peuvent être intégrés dans les écoles. Notre travail sur la réhabilitation cognitive des personnes atteint au cerveau est à l'origine de tout un programme mené actuellement aux Etats-Unis et auquel nous sommes associés. LE FINANCEMENT A l'Institut Feuerstein, tous les services fournis sont gratuits: un choix essentiel, qui évite la discrimination et renforce la confiance. D'où l'importance des donations indispensables au fonctionnement et au développement de l'Institut. A l'Institut, les parents ne paient pas pour le diagnostic de leur enfant. Beaucoup font des dons volontaires mais il ne leur est rien demandé. Tous les services sont gratuits. Ce choix, essentiel pour l'Institut Feuerstein, tient à deux raisons, évidentes pour son fondateur: «Prendre de l'argent, cela veut dire choisir ceux qui peuvent payer. Et les autres ? Ce que nous faisons n'est pas facilement monnayable. Chez nous, l'évaluation d'un enfant peut durer de 40 à 80 heures, sa formation et son intégration peuvent prendre des années. Qui pourrait payer le coût réel d'un tel investissement? Et, enfin, nous avons besoin de toute la confiance des parents. Ils doivent accepter de devenir nos partenaires actifs dans la prise en charge de leur enfant. S'ils pensent que nos paroles ou nos actes ont pour but de recevoir de l'argent ou d'attirer des clients, nous risquons de perdre leur confiance.» Fondé grâce à des dons, l'Institut Feuerstein continue de dépendre principalement de la générosité des donateurs. Pour redonner un avenir à tous ces enfants différents, il faut des fonds. L’investissement n'est rien au regard de ce que coûte une prise en charge sans espoir et sans avenir de ces mêmes enfants. Face à cette situation et connaissant maintenant la valeur des travaux de l'Institut Feuerstein, ce que nous pouvons faire pour aider les enfants à progresser devient un devoir engageant notre responsabilité. 8 e Biennale de l’éducation et de la formation Texte publié par l’INRP sous l’entière responsabilité des auteurs 6 Voir aussi www.icelp.org, www.javance.org ou le livre de Mariana Loupan : le voyage d’Ant

Video:  https://www.youtube.com/watch?v=uXopVpQwivY


EN FFFFFFRANÇAIS!!!!!!!!!!

http://www.akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/l-ecole-juive/education-et-culture/la-pedagogie-de-reuven-feuerstein-23-05-2012-44713_382.php

http://www.akadem.org/sommaire/themes/vie-juive/l-ecole-juive/education-et-culture/pour-une-philosophie-de-la-difference-07-08-2013-53772_382.php

Edward de Bono: Apprendre à penser.

http://www.consultingnewsline.com/Info/Actu/International/Interview%20Edwade%20de%20Bono.html

http://www.talentdifferent.com/la-pensee-laterale-edward-de-bono-2132.html

Et: Antoine de la Garanderie:

http://www.spesmethodologie.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=184:une-entrevue-avec-antoine-de-la-garanderie&catid=36:gestes-mentaux&Itemid=50

https://www.youtube.com/watch?v=U-nsnSHksbI

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