Bonjour à tous
Le transport collectif interurbain
rapide et électrique va devenir de plus en plus important dans les prochaines
décennies.
L’aspect rapide est important pour
rapprocher les villes et inciter les gens à délaisser la voiture
personnelle. L’aspect électrique est essentiel
bien sûr pour éliminer les carburants fossiles. Mais, il n’y a pas
que le pétrole qui s’épuise, les réserves de métaux sont limitées sur la
planète. À cet effet, voici un graphique très éloquent qui a été publié dans mon
livre Rouler sans pétrole, et que je présente dans mes
conférences.
On constate que ce sont toutes les ressources exploitables de
la planète qui risquent de s’épuiser! C’est également le message que Yann Arthus
Bertrand nous transmet dans son excellent documentaire «Home», que
vous pouvez visionner gratuitement sur YouTube ici
https://www.youtube.com/watch?v=NNGDj9IeAuI
Il n’est donc pas pensable d’avoir 3 milliards de voitures
personnelles sur la Terre (il y en a près d’un milliard
actuellement). On se doit donc de penser aux
générations futures et de diminuer le plus possible l’utilisation des voitures
personnelles.
Beaucoup de gens n’en ont pas, en particulier
les jeunes, lorsqu’ils vivent dans une agglomération bien desservie par le
transport collectif, auquel ils ajoutent le transport actif et l’autopartage.
C’est le cas de mes trois enfants dans la trentaine qui vivent à Montréal et à
Québec.
On peut donc imaginer que si on avait du
transport collectif interurbain rapide, efficace, et capable de desservir la
grande majorité de la population d’un territoire (Pays, Province, État), il y
aurait encore plus de gens qui seraient prêts à abandonner la voiture
personnelle.
Et bien, un tel transport collectif interurbain
est possible et a été conçu par le chercheur québécois Pierre Couture, qui a mis
au point un moteur-roue exceptionnel au début des années 1990, à l’Institut de
recherche d’Hydro-Québec. Il s’agit du monorail à grande vitesse (MGV) qui a
fait l’objet d’un reportage à l’émission Découverte de Radio-Canada en 2013.
L’infographie exceptionnelle réalisée par l’équipe de Découverte nous permet de
comprendre tout l’intérêt d’un tel transport rapide. Voir le reportage
ici
https://www.youtube.com/watch?v=01aWsiFGsqM
J’aimerais ajouter quelques commentaires à
ce reportage pour faire réaliser des aspects importants qui méritent plus
d’information.
Tout d’abord, le système de monorail est constitué de
navettes indépendantes et autonomes de 15 tonnes (incluant les 60 passagers),
afin de réduire le poids suspendu entre deux pylônes et par le fait même celui
des infrastructures pour supporter les rails.
Deuxièmement, l’énorme
avantage des 16 moteurs-roues qui équipent chaque navette est de fournir la
puissance nécessaire pour accélérer les navettes à la vitesse de croisière de
250 km/h en 30 secondes, et de décélérer aussi rapidement et même plus si
nécessaire. Il en résulte qu’un arrêt à une gare
intermédiaire ne rallonge le parcours que de 5 minutes. Il faudrait
compter 20 minutes au moins pour un tel arrêt avec un TGV, en raison de l’énorme
masse et du faible frottement des roues en fer sur des rails en fer. La légèreté
du MGV et le fait que les roues soient équipées avec des pneus rendent possibles
des arrêts de seulement 5 minutes, incluant le temps pour décélérer et accélérer
à sa vitesse de croisière.
Maintenant, Le fait que le MGV soit constitué
de navettes indépendantes motorisées permet d’en envoyer une disons à tous les
10 ou 15 minutes, au lieu que d’attendre une heure pour remplir un train de 360
passagers avant qu’il parte. Par ailleurs, les petites villes entre deux grandes
villes n’ont pas besoin de navettes à une telle cadence. Une navette à l’heure
suffit. On peut donc s’organiser pour desservir plusieurs
petites villes entre les grandes villes et ne se retarder que de 5 minutes. Il
suffit pour cela qu’une navette express ne fasse qu’un arrêt entre deux grandes
villes, et que les navettes successives, espacées de 10 ou 15 minutes, décalent
leurs arrêts, tel qu’illustré ci-dessous (une de mes diapos). On peut
également prévoir une navette à l’heure qui fera tous les arrêts pour effectuer
les déplacements d’une petite ville à une autre.
Dans le
reportage de l’émission Découverte, on voit que les gares sont situées à cheval
sur les autoroutes. Pour compléter le système de transport collectif
interurbain, il faudrait prévoir des minibus électriques qui vont chercher et
reconduire les passagers jusqu’à 25 km de distance des gares environ.
Il pourrait y avoir également des services de location de
véhicules en autopartage, avec réservation et en libre service, là où
l’achalandage le justifie.
Initialement, la promotion du MGV a
été lancé par Trens Québec ( http://www.trensquebec.qc.ca ) qui
voulait en faire une coopérative de manière à impliquer la population et à
s’assurer que le contrôle de la technologie reste au Québec, avec bien sûr des
exportations potentielles à la grandeur de la planète. Mais, le responsable, M.
Jean-Paul Marchand, a changé d’idée et ne fait plus la promotion d’une
coopérative. Aussi, d’autres membres de l’équipe initiale de Trens Québec qui
avaient à coeur le projet de coopérative se sont dissociés et ont démarré
récemment la COOP MGV dont le site Internet paraîtra bientôt. Ils ont obtenu
leur charte de coopérative et sont visibles pour le moment sur Facebook
à
https://www.facebook.com/coopmgv?fref=ts
Un des membres de cette nouvelle
organisation, Serge Gauthier, a évalué le pourcentage de la population du Québec
qui serait desservi avec un réseau national de monorail, tel qu’illustré
ci-dessous, avec des gares indiquées par les carrés bleus et en comptant les
habitants à une distance de 25 km des gares. Je le remercie chaleureusement de
m’avoir donné l’autorisation de publier sa carte et ses résultats. Les
statistiques qu’il a utilisées sur les populations des différentes villes ne
couvraient que les villes de 15 000 habitants et plus. Le résultat est
surprenant! 95 % des gens vivants dans des villes de
15 000 habitants et plus seraient desservis par le réseau de
monorail. Il faut dire qu’il a compté également les villes de la Côte
Nord du fleuve Saint-Laurent ayant un service de traversier qui conduit à une
gare sur le tracé de la Rive Sud.
Le total de la population vivant
dans des villes de 15 000 personnes et plus était de 5 830 000 habitants, sur
une population totale du Québec de 8 050 000 d’individus en 2012, ce qui
représente 72 % de la population. Mais les gens résidant dans des villes de
moins de 15 000 000 personnes à l’intérieur des cercles de la figure n’ont pas
été comptés.
Il apparaît donc très réaliste de
dire qu’environ 85 % de la population du Québec serait desservie par le réseau
national de monorail représenté sur la figure.
Un tel réseau coûterait approximativement 15 G$ et pourrait
engendrer un changement de paradigme dans les transports au Québec. En effet,
avec une telle couverture du territoire et des services complémentaires de
minibus et de location de voitures aux gares un grand nombre de personnes
seraient très tentés d’abandonner leur voiture personnelle. D’autant
plus qu’en 2030, lorsqu’un tel réseau pourrait être fonctionnel, le prix de
l’essence risque d’être à plus de 2$ le litre (épuisement du pétrole), rendant
le coût d’un aller simple Québec-Montréal de l’ordre de 175 $ en comptant 70 ¢
le km. Or le coût d’un billet pour le MGV pourrait s’élever à 80$.
Le MGV serait donc compétitif avec une voiture transportant 2
passagers, mais ferait le trajet en 1h15 entre Québec et Montréal au lieu de
3h30 centre-ville centre-ville comme c’est souvent le cas en voiture autour de
l’heure de pointe.
C’est ça la force
du réseau de MGV, diminuer à terme de façon importante le nombre de véhicules
personnels au Québec, ce qui enlèverait une fuite importante de capitaux à
l’étranger pour l’achat des voitures et réduirait de beaucoup notre consommation
de pétrole.
En plus du MGV, le covoiturage en voitures
électriques du style Tesla avec 400 km d’autonomie va certainement voir le jour
et s’accentuer. Mais les trajets dureront toujours plus de trois heures entre
Québec et Montréal, alors que le MGV va le faire en 1h15.
Bien
cordialement
Pierre Langlois, Ph.D., physicien
Consultant en
mobilité durable,
Auteur et conférencier
Téléphone : 418-875-0380
Courriel: pierrel@coopcscf.com
Site Internet:
www.planglois.com
L’information et
la solidarité sont les deux piliers des véritables changements
À l'heure du tarissement des réserves de pétrole, du changement climatique et de l'utilisation de combustibles fossiles pour la production agricole, sous forme de pesticides, d'herbicides et de fertilisants, par ailleurs cancérigènes, dans le transport en plus,( voie les livres: Eating Fossil Fuels et Soil, not Oil)n'aurions-nous pas avantage à créer un système alimentaire alternatif post- pétrolier et post-OGM? Relocalisons l'agriculture avec notre énergie de l'intention- joyeuse!
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