jeudi 21 juillet 2016

Loi 106 encore!

Le parti libéral sous influence du privé
Depuis mon retour de vacances, je ne cesse de penser aux contradictions du discours des libéraux du Québec avec à leur tête M. Couillard. Lorsque j’ai appris que ce gouvernement avait lancé le projet de loi 106 sur les hydrocarbures au début de juin avec une commission parlementaire à la mi-août, je me suis dit qu’on allait avoir un été chaud.
Quand on regarde d’un peu plus près ce projet de loi, on constate qu’il est en complète contradiction avec les déclarations de M. Couillard au sommet de Paris. Rappelons qu’à ce sommet le Québec et le Canada se sont présentés comme les défenseurs de l’environnement et prêts à mettre en place des mesures énergiques pour combattre l’augmentation des gaz à effet de serre en limitant leur production intérieure. M. Couillard a ouvertement désavoué l’exploration qui devait débuter à Anticosti en disant que ce projet n’était pas le sien mais plutôt celui du gouvernement précédent. Quelques mois plus tard, force est de constater que M. Couillard est favorable à l’exploration non seulement à Anticosti mais aussi partout au Québec où les compagnies pétrolières voudront creuser. Le projet de loi 106, s’il est adopté dans sa forme actuelle, permettra aux compagnies pétrolières de forer partout au Québec là où ils ont obtenus un claim (permis d’explorer).De plus, s’ils veulent exproprier l’agriculteur ou le propriétaire qui aurait du gaz de schiste dans son sous-sol, ils pourront le faire en toute impunité avec la bénédiction du gouvernement Couillard. Lorsque la population sera mise au courant de ces enjeux, il n’est pas sûr que les libéraux auront la partie facile. De plus, cette loi enlève aux villes leur juridiction sur l’eau. Ce sont les compagnies pétrolières qui deviendront propriétaires de notre sous-sol.
Qu’est ce qui a pu se passer entre le sommet de Paris et aujourd’hui pour qu’on assiste à un tel revirement? La réponse est toute simple : la force du lobby des pétrolières. Leur influence est telle en ce moment au Québec et au Canada que les décideurs ont complètement perdu le sens du bien commun. Les enjeux sont très graves puisqu’ils portent sur l’essence même de ce qu’est une démocratie. Malgré un consensus généralisé au niveau de la population du Québec contre le projet Énergie Est et contre l’exploitation des gaz de schiste, le gouvernement fonce tête baissée dans ces projets d’une autre époque. Plusieurs personnes au Québec croyaient qu’il existait un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste; erreur! Jamais le gouvernement n’a ordonné de moratoire sur cette question. En plus, il n’a même pas respecté les conclusions du BAPE qui a été commandé sur ce sujet et qui vont à l’encontre de ce que le gouvernement propose dans son projet de loi.
Comme on peut le voir, ce gouvernement a pris parti pour l’entreprise privé et ce au détriment de toute la population qu’il est censé représenter. Le parti libéral, par les compressions qu’il a effectuées dans les services publics, a affaibli nos institutions et par le fait même a fragilisé la population, encore là au profit du privé. Ce détournement démocratique ne peut être toléré et c’est à toute la population du Québec de se lever pour contrer ces projets qui s’opposent au  bien commun.
La vision d’avenir pour le Québec réside dans le développement des énergies renouvelables porteuses d’emplois et de respect de notre environnement. Nous avons tout ce qu’il faut pour nous bâtir un avenir sans pétrole. C’est à nous de reprendre en main notre démocratie afin de préserver notre eau, notre terre et notre air pour les générations qui vont nous suivre.


Paul Bibeau, citoyen de Repentigny
Le 21 juillet 2016

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