Le parti libéral sous
influence du privé
Depuis mon retour de vacances, je ne cesse de penser aux
contradictions du discours des libéraux du Québec avec à leur tête
M. Couillard. Lorsque j’ai appris que ce gouvernement avait lancé le
projet de loi 106 sur les hydrocarbures au début de juin avec une
commission parlementaire à la mi-août, je me suis dit qu’on allait avoir un été
chaud.
Quand on regarde d’un peu plus près ce projet de loi, on
constate qu’il est en complète contradiction avec les déclarations de
M. Couillard au sommet de Paris. Rappelons qu’à ce sommet le Québec et le
Canada se sont présentés comme les défenseurs de l’environnement et prêts à
mettre en place des mesures énergiques pour combattre l’augmentation des gaz à
effet de serre en limitant leur production intérieure. M. Couillard a
ouvertement désavoué l’exploration qui devait débuter à Anticosti en disant que
ce projet n’était pas le sien mais plutôt celui du gouvernement précédent.
Quelques mois plus tard, force est de constater que M. Couillard est
favorable à l’exploration non seulement à Anticosti mais aussi partout au
Québec où les compagnies pétrolières voudront creuser. Le projet de
loi 106, s’il est adopté dans sa forme actuelle, permettra aux compagnies
pétrolières de forer partout au Québec là où ils ont obtenus un claim (permis d’explorer).De plus, s’ils
veulent exproprier l’agriculteur ou le propriétaire qui aurait du gaz de
schiste dans son sous-sol, ils pourront le faire en toute impunité avec la
bénédiction du gouvernement Couillard. Lorsque la population sera mise au
courant de ces enjeux, il n’est pas sûr que les libéraux auront la partie
facile. De plus, cette loi enlève aux villes leur juridiction sur l’eau. Ce
sont les compagnies pétrolières qui deviendront propriétaires de notre
sous-sol.
Qu’est ce qui a pu se passer entre le sommet de Paris et
aujourd’hui pour qu’on assiste à un tel revirement? La réponse est toute
simple : la force du lobby des pétrolières. Leur influence est telle en ce
moment au Québec et au Canada que les décideurs ont complètement perdu le sens
du bien commun. Les enjeux sont très graves puisqu’ils portent sur l’essence
même de ce qu’est une démocratie. Malgré un consensus généralisé au niveau de
la population du Québec contre le projet Énergie Est et contre l’exploitation
des gaz de schiste, le gouvernement fonce tête baissée dans ces projets d’une
autre époque. Plusieurs personnes au Québec croyaient qu’il existait un
moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste; erreur! Jamais le gouvernement
n’a ordonné de moratoire sur cette question. En plus, il n’a même pas respecté
les conclusions du BAPE qui a été commandé sur ce sujet et qui vont à
l’encontre de ce que le gouvernement propose dans son projet de loi.
Comme on peut le voir, ce gouvernement a pris parti pour
l’entreprise privé et ce au détriment de toute la population qu’il est censé
représenter. Le parti libéral, par les compressions qu’il a effectuées dans les
services publics, a affaibli nos institutions et par le fait même a fragilisé
la population, encore là au profit du privé. Ce détournement démocratique ne
peut être toléré et c’est à toute la population du Québec de se lever pour
contrer ces projets qui s’opposent au
bien commun.
La vision d’avenir pour le Québec réside dans le développement
des énergies renouvelables porteuses d’emplois et de respect de notre
environnement. Nous avons tout ce qu’il faut pour nous bâtir un avenir sans
pétrole. C’est à nous de reprendre en main notre démocratie afin de préserver
notre eau, notre terre et notre air pour les générations qui vont nous suivre.
Paul Bibeau, citoyen de Repentigny
Le 21 juillet 2016
Le 21 juillet 2016
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