Comment s'effectue le passage de non sapiens à sapiens? Un ingrédient manquant dans la vision bleue est le passage du citoyen participant au citoyen constituant. Le reste, monsieur Bouchard l'explique ici:
L'enjeu politique majeur
L'enjeu politique principal au Québec en ce moment, celui dont dépendent
tous les autres, n'est ni l'indépendance du Québec, ni la gauche sociale, ni
l'environnement, ni le climat, ni le pétrole, ni l'austérité, ni la croissance :
c'est la démocratie.
Le problème primordial auquel nous sommes confrontés comme citoyens est
notre perte de contrôle totale sur les représentants que nous élisons pour
coordonner l'intérêt commun : nos institutions démocratiques sont désormais
totalement asservies, par l'intermédiaire des partis politiques, aux intérêts
privés d'une poignée de grandes banques et de multinationales, contrôlées par
une oligarchie de milliardaires et leur armée de lobbyistes et de médias.
Toutes nos revendications sociales, économiques et environnementales, si
dramatiques soient-elles, viennent continuellement se fracasser sur la mainmise
de ces maîtres du monde qui n'ont comme seul objectif que la croissance de la
production et de la consommation, garante de leur richesse et de leur pouvoir .
Rien ne résiste à leur logique : ni l'évidence de l'épuisement des ressources
et des limites de notre planète, ni les dangers du réchauffement du climat, ni
les dégâts d'une exploitation extrême des hydrocarbures, ni les risques d'une
augmentation constante des inégalités sociales et de la pauvreté, ni la
destruction des identités et des appartenances, ni la perte de la biodiversité
causée par la surexploitation, ni le dérèglement des écosystèmes planétaires dû
à la pollution et à l'accumulation sans précédent de déchets, ni la perte de
sens et de bonheur qu'engendre une société basée essentiellement sur le confort
matériel et le désir.
La scène politique est totalement envahie par des luttes de partis,
d'idéologies, de stratégies, de leaders et n'est guère plus qu'un spectacle,
manipulé en coulisses, par l'oligarchie financière et économique. La
souveraineté du peuple, fondement théorique de nos institutions démocratiques,
n'est plus qu'une légende.
Le défi de la politique
Une succession sans fin d'élections fédérales, nationales, locales et
partisanes, de courses à la chefferie, de partis et de mouvements, de
polarisations gauche-droite ou souverainistes-fédéralistes, de consultations
publiques, de campagnes médiatiques et de luttes citoyennes sollicite sans
arrêt notre engagement dans toutes les directions, et il est de plus en plus
difficile, même pour un citoyen éclairé, d'y voir clair, et même de croire que
le jeu en vaut encore la chandelle, que nous pouvons encore y changer quelque
chose.
Nous savons cependant que la démission n'est pas une solution. Plusieurs
croient que la politique est dépassée, qu'il est plus constructif de travailler
en parallèle, dans les écovillages, les groupes citoyens, les regroupements de
fermiers de famille, les coopératives intégrales comme celles crées à Barcelone
ou de Toulouse ouproposées par Dujardin, la société civile, etc. Mais on ne
peut indéfiniment faire l'économie de la politique comme gestion de l'intérêt
commun, instrument de
redistribution et responsable des institutions et des fonds publics.
Alors, comment s'impliquer politiquement sans se laisser prendre ou
dévorer au jeu, comment échapper à la tectonique des partis, comment rester
fidèles à des valeurs nationales, sociales et progressives, comment participer
au débat public et voter de façon à maintenir le cap sur la restauration de la
souveraineté du peuple et la réappropriation de nos institutions démocratiques?
Les stratégies politiques
1. Restaurer la démocratie.
Un travail permanent de restauration de la démocratie s'impose partout.
La démocratie, la vraie, celle qui est basée sur la souveraineté du peuple et
le droit de tout citoyen de participer aux décisions, est devenue complètement
étrangère à notre culture et notre organisation sociale. La direction de la
chose publique (res publica) doit relever des citoyens et de ceux qu'ils
délèguent, avec un droit de regard et de rappel permanent de ces
derniers.
Présentement, les élus gouvernement sans les citoyens, et les citoyens
se débrouillent sans eux. Les responsabilités sont assumées presque partout par
des réseaux, des groupes et des personnes qui se délèguent entre eux,
s'imposent par leur engagement, ne sont pas mandatés par les citoyens et ne
leur rendent pas de compte. Ce n'est même plus une démocratie de
représentation, c'est une organisation aristocratique ou oligarchique.
En conséquence, les citoyens ne se sentent pas concernés par ces
instances.
Il faut réhabiliter la démocratie partout, dans l'éducation, dans les communautés locales, dans les
municipalités locales et régionales, dans les quartiers, dans les régions, dans
les villes, dans les agglomérations métropolitaines, dans les institutions
nationales.
2. Prendre le parti de la souveraineté du peuple
Parmi l'éventail des choix politiques offerts, il faut s'intéresser aux
politiciens et aux formations politiques les plus susceptibles de s'ouvrir à
une démarche où on permettrait et demanderait au peuple de participer à une
redéfinition des objectifs et des règles du jeu politique, c'est-à-dire, à une démarche constituante.
Présentement, ce sont les partis qui décident de tout en circuit fermé:
des programmes, des candidats, des chefs, des priorités, etc. Même chose dans
les gouvernements locaux et intermédiaires. On gouverne sans le peuple, qu'on
méprise d'ailleurs royalement, comme s'il était un troupeau de tarés et
d'abrutis.Ce recours au peuple souverain passe obligatoirement par la
convocation d'une assemblée constituante non partisane (et donc tirée au sort
en tout ou en partie), mandatée pour rédiger et faire adopter une nouvelle
constitution pour le Québec, la première en fait.
Le projet de constituante a fait beaucoup de chemin ces derniers temps,
mais les politiciens et les riches, toujours aussi jaloux de leur pouvoir, en
ont peur et se gardent bien de l'appuyer.
L'impasse actuelle de l'option indépendantiste telle que promue par le
parti québécois et les partis indépendantistes en général, constitue à ce sujet
un momentum important : il apparaît de plus en plus que la seule façon de
relancer le projet indépendantiste serait de permettre au peuple de se
réapproprier collectivement ses institutions politiques, c'est-à-dire
d'intégrer à la grande stratégie indépendantiste une démarche constituante
aboutissant à l'écriture et l'adoption d'une première constitution démocratique
du Québec. Le fameux référendum du PQ, dont personne ne veut, prendrait un tout
autre sens s'il devait porter sur une première constitution du Québec, écrite
par le peuple, dans une assemblée constituante citoyenne non-partisane et
indépendante.
3.Voter pour limiter les dommages
Lors des opérations électorales qui continuent entre temps à scander l'agenda de ce simulacre de démocratie, nous devons viser à prévenir les dommages les plus irréparables. Les élections servent à désigner ceux qui vont gouverner : elles ne sont pas une croisade ni une tribune pour les professions de foi partisane.
En ce moment, des gouvernements comme ceux de Harper et de Couillard
démantèlent des outils de connaissance, d'information, d'éducation, de
coopération, de participation, de redistribution sociale, de solidarité, de
culture, de démocratie, de développement collectif et de protection de notre
environnement qui seront très difficiles à reconstruire.
Sans renier des convictions politiques légitimes, il faut savoir faire
preuve deréalisme
politique et se fédérer pour stopper le massacre que mènent ces valets du pouvoir
financier. Le sectarisme et la partisanerie ne rendent service à personne dans
ces situations.
Les options politiques alternatives
Concrètement, quand vient le moment de voter, les choix ne sont pas
simples et ni sans risques.
1. Québec solidaire
QS est le seul parti qui propose un programme de gauche modérée et une
Assemblée constituante en début de mandat, mais l'indépendance de cette
constituante est loin d'être assurée, puisque l'élection de ses membres se
ferait au suffrage universel (ce qui permettrait aux partis d'y faire élire
leurs pions) et que cette proposition cohabite avec un programme de
gouvernement très élaboré que le parti, une fois élu, accepterait difficilement
de mettre en veilleuse pour prioriser le chantier de la constituante et ne pas
en court-circuiter les résultats.
De plus, ce programme de gouvernement solidaire, comme celui de tous les
autres partis, n'est pas issu de la population et il est loin de faire
consensus : le parti demeure et demeurera donc sans doute encore longtemps loin
du pouvoir. Le monde ordinaire se reconnaît assez peu dans le style, la
sensibilité et l'arrogance doctrinaire de QS qui en font davantage un parti
gauchiste que de gauche. Les Québécois sont plus égalitaires et libertaires que
socialistes ou marxistes. Québec solidaire est donc loin, selon moi, de réunir
les conditions stratégiques souhaitées. D'autant plus que ce parti, tant qu'il
restera marginal, affaiblit le vote fédéré contre les partis dont il est urgent
de se défaire, ou en faveur d'une coalition indépendantiste incontournable, ou
en faveur de solutions provisoires partielles ou progressives sinon
satisfaisantes, comme le NPD à Ottawa ou le PQ au Québec.
Québec solidaire comme parti continuera encore longtemps à être un signe
de contradiction dans la joute électorale et politique dans laquelle il se
module de plus en plus : à la fois, une expression légitime d'un courant de
pensée de gauche particulier et un trouble-fête ou même une nuisance pour le
vote stratégique tant qu'il ne pourra raisonnablement aspirer au pouvoir ou
l'influencer significativement. Son influence sur l'opinion publique,
heureusement, est plus importante que celle qu'il exerce sur les décisions de
l'assemblée nationale elle-même.
2. Le Parti québécois
Le PQ, de son côté, est
lourdement hypothéqué comme parti progressif et indépendantiste, par les
politiques qu'il a mené au cours des dernières décennies qui lui ont aliéné un
bon nombre de ses partisans indépendantistes et progressistes, les jeunes
notamment. Au cours de la récente course à la chefferie, aucun des candidats
n'a ouvert la porte à un véritable recours au peuple pour définir collectivement
et librement le statut et l'avenir du Québec autrement que par un éventuel
référendum limité à la souveraineté de l'État.
Pierre-Karl Péladeau s'est cependant démarqué de plusieurs façons : par
sa popularité, par sa motivation indépendantiste, par l'espoir qu'il suscite,
par l'absence de programme de gouvernement préétabli, par la volonté de
préparer, d'ici la prochaine élection et avec la population, une proposition de
démarche concrète vers l'indépendance, par sa capacité de gagner la prochaine
élection. Le personnage est sans aucun doute plus complexe, plus imprévisible
et plus ouvert que l'image figée qu'en projettent ses opposants, plus habiles à
diaboliser les adversaires qu'à les évaluer. S'il allait jusqu'à ouvrir la
porte à cette participation constituante du peuple et à faire de la stratégie
vers l'indépendance une démarche constituante, il y aurait là un momentum
important. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et le personnage peut aussi
décevoir lourdement. C'est le risque de la dernière chance.
Quoi qu'il en soit, l'enjeu de l'indépendance ne devrait pas faire
partie d'un programme de gouvernement : c'est l'exercice d'un droit et d'une
liberté fondamentale qui transcende les régimes et les idéologies politiques :
il ne peut nous laisser indifférents comme Québécois. Le parti qui propose de
réaliser l'indépendance devrait en faire son seul objectif, demander au peuple
de définir le Québec qu'il veut dans un projet de constitution et agir, en
attendant cette nouvelle constitution, comme simple gouvernement
provisoire.
3. Le Bloc québécois
Le Bloc, quant à moi, est un vestige du passé, de la période où la
question du Québec était au cœur des débats fédéraux : Lac Meach, référendum
95, commandites, règnes de Chrétien, Dion et autres. Il n'avait de sens que
dans ce contexte d'effervescence indépendantiste au Québec et de mauvaise foi à
Ottawa. Depuis, le Canada s'est désintéressé du Québec et le Québec du Canada.
Les électeurs québécois ont compris, en 2011, que le débat sur l'indépendance
devait se concentrer au Québec désormais, qu'il nous concernait, nous, d'abord,
et que nous avions intérêt, en attendant, à exercer notre poids électoral sur
les partis susceptibles d'exercer le pouvoir à Ottawa, où il importe là aussi
de limiter les dégâts pour nous, tant que nous lui sommes asservis. Le Bloc est
devenu une sorte d'auto-gratification pour certains indépendantistes durs qui
répugnent à voter pour un parti canadien, comme si nous ne faisions plus partie
du Canada et se plaisent à jouer les trouble-fête, mais il n'est plus d'aucune
utilité ni efficacité. À certains égards, il peut même servir de caution au
système canadien. Et il fausse le jeu politique canadien, ce qui n'est pas loin
de la malhonnêteté.
Une élection fédérale n'est pas une élection provinciale. C'est au
Québec qu'on doit discuter de ce qui concerne le Québec, et à Ottawa, avec les
acteurs canadiens qui exercent le pouvoir, de ce qui concerne les politiques
canadiennes. Dans les faits, le Bloc a peu influencé les décisions du Parlement
ces dernières années. Plutôt que de risquer le déshonneur, le Bloc aurait sans
doute mieux fait de se retirer que de faire appel à son ancien chef Duceppe
pour tenter de sauver les meubles et exposer l'option indépendantistes à un
ballottage plus que risqué.
4. Le Nouveau parti démocratique
Le NPD représente, au
fédéral, une option qui est loin de faire consensus chez les Québécois. Certes,
le Québec lui a fait un baroud d'honneur aussi étonnant qu'imprévu aux
élections de 2011, qui a secoué l'échiquier et ébranlé le Bloc. Cette percée
inédite au Québec, ajoutée au progrès que le parti a réalisé dans le reste du
Canada depuis, est un des éléments qui lui permet d'espérer pouvoir remplacer
les Conservateurs à la prochaine élection.
Mais un peu comme pour Péladeau et le PQ au Québec, Thomas Mulcair et le
parti qu'il dirige ont un passé qui hérisse profondément beaucoup
d'indépendantistes et de progressistes : défenseur des anglophones au Québec,
hostile à la loi 101 autrefois, centralisateur et canadien de coeur, favorable
-avec nuances- au pétrole de l'ouest, aux oléoducs, au multiculturalisme, aux
signes religieux, etc. C'est sûr que le parti est fédéraliste, canadien, a peu
défendu le Québec, que Mulcair est issu de la communauté anglophone, etc . Mais
tant le chef que le parti sont plus complexes que leurs légendes et que la
diabolisation qu'en font les indépendantistes durs. La politique est affaire de
réalisme. Même si on a parfois l'impression que le parti est maintenant social-démocrate
seulement quand ça fait son affaire, la tradition politique néo-démocrate en
est une de social-démocratie, ce qui n'est pas rien dans ce pays, et Mulcair a
été marqué par son passage au Ministère de l'Environnement québécois, où il a
fait adopter la Loi sur le développement durable. La position du parti sur le
Québec, formulée dans la Déclaration de Sherbrooke, demeure une des plus
ouvertes parmi celles des partis fédéraux, et la forte députation québécoise
constitue un atout en soi, même si son effet ne s'est pas tellement fait sentir
au cours du dernier mandat. Le retour du Bloc en scène forcera aussi le parti à
mieux se positionner face au nationalisme québécois. Sur le plan social,
environnemental, constitutionnel et démocratique, il y a de toute évidence plus
de gains à faire pour le Québec avec le NPD qu'avec les conservateurs ou les
Libéraux.
Quoi qu'il en soit, nous devrons choisir quelque part entre le NPD de
Mulcair et les Libéraux de Trudeau si nous voulons battre Harper.
5. La coalition pour la constituante
Il se peut, finalement, que face à la résistance des partis politiques,
la seule possibilité de provoquer un recours à la souveraineté du peuple et un
processus constituant non partisan pour débloquer et nous réapproprier nos
institutions politiques soit enfin de compte de faire élire des députés indépendants qui en fassent leur
engagement premier.
Ce ne sera possible que si une vaste mobilisation en faveur du processus
constituant, se met en place chez nous et ailleurs dans le monde. Certains
pourraient être tentés de vouloir initier le processus constituant formel en
dehors de l'Assemblée nationale, mais sans les moyens publics appropriés, sa
réussite est douteuse, et tôt ou tard, il faudrait en faire légitimer le
résultat par l'Assemblée nationale. Rappelons-nous que la première assemblée
constituante, celle de 1789 en France, fut le résultat précisément du
renversement du pouvoir en place par le Tiers-État...Malheureusement, le peuple
étant manipulé par la nouvelle bourgeoisie, la démocratie à laquelle il a donné
origine est précisément cette démocratie représentative qui fait en sorte que
ce ne soit pas le peuple qui décide mais des représentants élus par le peuple
mais désignés et contrôlés par la bourgeoisie et les partis politiques qu'ils
font manger dans leurs mains.
Il faut surtout dès maintenant, partout et par tous les moyens,
impliquer le peuple dans le chantier de la constitution démocratique du Québec.
Devenir dès maintenant, dans tous nos gestes et nos milieux, des citoyens constituants.
2. La
proposition politique
Étant donné
que
- la souveraineté du peuple est le fondement de
toute autorité en démocratie;
- notre système politique, les partis qui le
contrôlent et le statut politique du Québec ne permettent plus désormais
au peuple québécois d'exercer sa souveraineté et de prendre part en
permanence aux décisions qui concernent le bien commun;
- les puissants intérêts financiers et
économiques qui contrôlent les ressources, la production et la
consommation contrôlent également les partis politiques et les
gouvernements élus;
- l'absence de démocratie véritable est devenue
la cause principale de tous les dangers qui menacent l'avenir du peuple
québécois et de la planète elle-même;
- seul un recours au peuple souverain peut
permettre au peuple de récupérer le pouvoir que lui ont usurpé les partis
politiques et les maîtres de la finances;
NOUS,
citoyens constituants, DEMANDONS
aux partis
politiques qui aspirent au pouvoir de s'engager à
a) convoquer, dans l'année suivant leur élection, une assemblée
constituante composée de citoyens libres de toute allégeance politique et
fonction publique, et donc, désignés par un tirage au sort représentatif
approprié;
b) mandater cette assemblée pour rédiger, en collaboration
étroite avec la population de tout le Québec, une première constitution
démocratique définissant le statut politique, les droits et libertés
individuelles et collectives, les grandes orientations politiques, économiques
et culturelles ainsi que les institutions démocratiques politiques, judiciaires
et territoriales du Québec dans lequel ils veulent vivre;
c) respecter la totale indépendance de cette assemblée
constituante et à ne lui imposer aucun préalables, prérequis ou conditions dans
la rédaction du projet de constitution;
d) garantir à cette assemblée et à ses membres les ressources
et les outils nécessaires pour lui permettre d'assurer une consultation,
information et participation adéquates de la population;
e) proposer le projet de constitution élaboré par la
Constituante au peuple québécois pour adoption par référendum populaire;
f) renoncer à imposer leur propre programme de gouvernement
durant l'exercice constituant, se limitant à diriger les affaires courantes en
évitant toute décision susceptible de compromettre les dispositions de la
constitution à venir;
g) démissionner comme gouvernement dès l'adoption de la nouvelle
constitution pour permettre aux nouvelles institutions prévues de se mettre en
place;
NOUS
INCITONS LES CITOYENS
à devenir dès maintenant des citoyens constituants
et à initier ou participer en grand nombre à des ateliers constituants dans le
but de promouvoir la convocation d'une assemblée constituante au Québec et de
préparer la participation de tous à la rédaction d'une première constitution
démocratique pour le Québec;
NOUS
INVITONS D'ICI LÀ LES CITOYENS
à s'unir pour écarter du pouvoir les partis qui ont
partie liée avec les grands intérêts privés, au détriment du bien commun, et à
privilégier les partis qui favorisent la réforme démocratique et la convocation
d'une assemblée constituante citoyenne non partisane et indépendante
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