Je viens d’envoyer aux organisateurs de la campagne «Coule pas chez nous» un document de 11 pages sur les alternatives au pétrole.
Je vous l’envoie en document attaché. Vous y trouverez des informations à jour, entre autres sur nos surplus d’électricité et le pourcentage d’électrification de notre flotte de véhicules routiers qu’on pourrait effectuer en utilisant ces surplus.
Voici la conclusion
ConclusionNous avons vu à la section 1, que les véhicules tout électrique à batterie et les véhicules électriques avec prolongateur d’autonomie (autonomie électrique de 60 km à 100 km) pourraient réduire notre consommation de carburant d’un facteur 20.
On n’aurait donc besoin que de l’équivalent de 5 % de notre consommation de pétrole actuelle, sous forme de biocarburants renouvelables et durables. La petite quantité requise et l’évolution des technologies de production font en sorte qu’on pourrait utiliser pour les fabriquer les déchets municipaux, les boues des usines d’épuration, les huiles végétales usées de l’industrie alimentaire, ou les résidus agricoles et forestiers.
Pas question de cultiver du maïs pour fabriquer de l’éthanol, ce qui ne constitue pas une façon durable de faire des biocarburants. En utilisant les matières premières mentionnées plus haut et les technologie appropriées, plusieurs biocarburants de deuxième génération pourraient compléter l’électricité pour déplacer le pétrole : biométhane, biodiesel, éthanol, ou encore biocarburants de substitution. Ces derniers ayant une formulation chimique pratiquement identique aux carburants pétroliers (essence et diesel), pourraient utiliser les mêmes moteurs sans modifications et la même infrastructure de distribution déjà en place. Ils pourraient être mélangés avec l’essence ou le diesel dans n’importe quelle proportion, tout en maintenant les mêmes propriétés, facilitant ainsi la transition.
La réduction des GES sur le cycle de vie des biocarburant durables (60 % à 80 % moins que les émissions des carburants pétroliers) couplé à une réduction d’un facteur 20 de la consommation de carburant fait en sorte que la flotte de véhicules routiers émettrait 50 à 100 fois moins de GES que présentement. De plus, comme les véhicules électriques à prolongateur d’autonomie qui utiliseraient ces biocarburants vont avoir une autonomie électrique de 60 km à 100 km, les émissions vont se limiter aux longs trajets, à l’extérieur des villes.
Enfin, nous avons vu que les biocarburants algaux ont besoin de CO2 issu des carburants fossiles pour leur production, ce qui apporte un bémol à leur utilisation. Par ailleurs, l’hydrogène étant produit à partir des carburants fossiles ne constitue pas une alternative viable à ces derniers. La filière de production d’hydrogène par électrolyse de l’eau avec des énergies renouvelables non polluantes est trop inefficace (3 fois plus de consommation d’électricité que pour une voiture électrique à batterie) et l’hydrogène coûterait trop cher.
Ce n’est plus le temps du pétrole sale, mais plutôt celui des véhicules électriques alimentés avec de l’électricité issue des rayons du soleil, du vent, ou de la pluie qui s’accumule dans les barrage! Les biocarburants propres de deuxième génération vont compléter l’électricité pour déplacer le pétrole, en assurant des autonomies illimitées aux véhicules, le temps que les infrastructures de recharge rapide se mettent en place et que la technologie des batteries se perfectionne (batteries plus légères et moins chères).
Par ailleurs, pour faire face aux pannes électriques majeures prolongées éventuelles, il sera toujours judicieux de conserver un peu de carburant pour assurer une redondance énergétique aux véhicules stratégiques (autobus, trains, ambulances, voitures de police, camions de pompier, camions sanitaires) et à une partie de la flotte de véhicules routiers. Sinon nous serions trop vulnérables avec seulement des véhicules tout électrique et des réseaux électriques centralisés.
Il ne faut pas lâcher!
Bien cordialement
Pierre Langlois, Ph.D., physicien
Consultant en mobilité durable,
Auteur et conférencier
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