Les fausses
vérités de Gaz Métro
Le
déclencheur: «Le gaz naturel est bien sûr
un hydrocarbure, mais c’est le moins polluant et le moins émissif sur le plan
des GES […]» S’alimenter en gaz naturel localement peut avoir un impact positif
sur l’environnement, puisqu’ on éviterait ainsi les émissions de GES associées
au transport du gaz naturel sur de longues distances.»
En se
portant à la défense de la campagne de publicité de la compagnie Gaz Métro
qu’elle représente, Mme Stéphanie Trudeau énonce quelques lieux communs
réitérés par l’industrie qu’on peut qualifier de faussetés. Par exemple, il est
faux de prétendre que le gaz naturel qu’on exploiterait à Anticosti serait
moins polluant et moins émissif sur le plan des gaz à effet de serre (GES) que
n’importe quel autre hydrocarbure. Il est aujourd’hui démontré que le gaz
obtenu par fracturation hydraulique est davantage émetteur de GES que le
charbon. Et les dommages collatéraux causés à l’environnement et à la santé par
l’empoisonnement des sols, de l’eau et de l’air ne font qu’assombrir encore le
bilan de cette filière énergétique décriée partout dans le monde.
Contrairement
à ce qu’affirme Mme Trudeau, l’exploitation du gaz au Québec ne représente pas
«un avenir énergétique meilleur».
L’exemple de nos voisins américains est assez éloquent à ce sujet. Leurs émissions de GES sont toujours en
hausse et la transition vers les énergies faibles en carbone stagne. La
frénésie du gaz de schiste, qui a marqué ces dernières années, nuit à la
transition énergétique. L’eau souterraine de la Pennsylvanie est maintenant contaminée
et possède un taux de radioactivité 60 fois supérieur à la normale. Un nuage de
méthane grand comme l’État du Delaware surplombe les champs de forage du
Nouveau-Mexique, gracieuseté des compagnies gazières.
Lors des
consultations publiques menées par le ministère de l’Énergie et des Ressources
naturelles sur le thème de l’efficacité et l’innovation énergétiques, le 13
février 2015, plusieurs dirigeants d’entreprises québécoises dans le domaine de
l’énergie solaire, de l’éolien et de la géothermie ont fait valoir l’immense
potentiel d’énergie renouvelable que recèle le Québec. Les rapports de plus
d’une centaine de scientifiques sur la transition énergétique vont dans le même
sens. Le Québec et le Canada possèdent toutes les ressources pour être libérés
des hydrocarbures d’ici 2035. Voilà ce qui représente un avenir énergétique
meilleur! Quelle que soit l’ampleur des émissions de méthane en provenance des
infrastructures de gaz naturel, la consommation des énergies fossiles pour
produire de l’énergie, incluant le gaz, contribue aux changements climatiques.
Plusieurs experts l’ont exprimé on ne peut plus clairement: «Le gaz naturel est
un pont vers le néant.»
Louise
Morand
Comité
vigilance hydrocarbures de l’Assomption
8 novembre
2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire