Bonjour et merci pour ce droit à l’opinion. Toutefois, ne sont recevables que commentaires sur la manière de procéder à l’extraction des gaz et non pas sur le pourquoi. Cela est anti-démocratique à mon sens.
Je pourrais demander des changements sur la loi des Mines, pour que nous soyons tous propriétaires de nos sous-sols et pour que nos municipalités aient un droit de regard et de co-décision sur l’exploitation sur son territoire.
Je pourrais dire avec le physicien et auteur du livre Rouler sans pétrole, Pierre Langlois, qui a fait une présentation , il y a trois semaines à la bibliothèque municipale de Boucherville, que nous n’avons pas besoin de gaz de schistes.
Je pourrais dire avec Hugo Séguin d’Équiterre que les gaz de schistes augmentent nos gaz à effet de serre.
Mais je m’attarderai sur la défense de l’humus, le terreau, 30 à 40 cm. de terre arable, nommée top soil en anglais.
La cosmologie est l’étude de l’histoire de la naissance d’Univers, de son développement , de sa destinée pour nous aider à identifier notre rôle. Selon le physicien et cosmologiste Brian Swimme, il a fallu quatre milliards d’années pour former le terreau. Il n’y en a pas à un trillion de milles autour de nous et nous en détruisons 25 milliards de tonnes à chaque saison, pour nous nourrir, alors que nous savons comment nous nourrir sans le détruire et même en le restaurant.
Équiterre rapporte une nouvelle d’un rapport de l’ONU que nous perdons 30 millions d’hectares de surfaces cultivées, l’équivalent de la superficie de l’Italie, chaque année, du fait de la dégradation de l’environnement, de l’industrialisation, de l’urbanisation. Le droit à l’alimentation est menacé. Lester Brown ajoute qu’il y a un excédent de 23 milliards de tonnes de terreau perdu par rapport à du terreau produit. C’est le PIC DU SOL, une crise silencieuse; le sol perd son matériau organique en plus d’être érodé, poursuit le livre Slow Money, entériné par Carlo Petrini, fondateur de Slow Food, mouvement de 100, 000 membres, dont je suis, qui fait se rencontrer la gastronomie , l’écologie, le terroir. L’exploration et l’exploitation des gaz de schistes augmentent le Pic du SOL.
Il y a une violence intentionnelle ou par ignorance, de l’économie globale contre le terroir : le terroir étant un endroit particulier que nous chérissons et dont nous prenons soin, pour préserver ses qualités, comme le niveau de PH, les minéraux, le type de sol, le drainage, le microclimat, l’exposition au soleil, la beauté, etc.
Selon le livre Inquiries in the Nature of Slow Money, investing as if food, farms and fertility mattered, lors du 9 septembre, l’attaque du World Trade Center était l’avant –scène. À l’arrière scène, c’est depuis longtemps, le terroir qui est malmené, et le Ground Zéro, c’est le champ du fermier, le jardin, l’agriculture, et ça se passe ici aussi, comme nous pouvons le voir , avec plus de 600 permis d’exploration et d’exploitation de gaz de schistes et combien d’autres sont à venir, sur les terres agricoles, principalement, de la Vallée du Saint-Laurent, peuplée et qui boit de l’eau. (!)
Sur chaque territoire, octroyé, ( environ 9 millions d’hectares au Québec) accordé unilélatéralement, avec droit éhonté et inacceptable à moins qu’on soit masochiste, d’expropriation , genre cow-boy de l’Ouest, il y a déforestation et l’humus est enlevé, ce qui en plus de les détruire, élimine la capacité de chacun de séquestrer du carbone. À l’heure où, à la fin de son Congrès, l’Association for the Study of Peak Oil, déclare que le débat est terminé et que l’heure est à l’action, ( pour décarboniser l’économie), il est à contre courant de continuer à extraire des carburants fossiles qui ajoutent au chaos climatique.
La nourriture est le « Ground Zero » . Nous devrons bientôt s’autosuffire en nourriture, vu le pic du pétrole, car elle nous provient d’ailleurs à 85% et les pesticides, fertilisants et herbicides en contiennent beaucoup. Les gaz de schistes saisissent nos terres agricoles et en ce sens sont nuisibles pour notre agriculture de proximité et donc pour notre survie. Inversons le Pic du Sol, celui-là, nous le pouvons.
En effet, le Ground Zero pourrait être plus positivement le lieu de rencontre de l’économie avec les besoins de l’agriculture, le lieu où l’investissement et la philanthropie coïncident. C’est l’objectif du Fonds Slow Money : investir comme si la nourriture, les fermes et la fertilité étaient importants. C’est dans ce Fonds-là que je veux voir notre argent par les subventions accordées, et le vôtre, de toute urgence plutôt qu’extraire inutilement des gaz de schistes.
Je vous remercie, Claude Saint-Jarre
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