lundi 29 novembre 2010

Suggestions pour le gouvernement municipal de Boucherville : Bonsoir. Tout d’abord,

félicitations au maire et à toute l’équipe pour avoir été choisie lors de  l’élection.
                J’apprécie les éléments : réduire la consommation du pétrole et adhérer au réseau des villes en transition, dans votre programme électoral.
                Nous devons tous et toutes imaginer comment mieux vivre sans pétrole. Selon le rapport Hirsch, nous avons besoin de 10 et de préférence 20 ans, pour faire la transition d’une sorte d’énergie à une autre pour une société.
                Notre groupe communautaire le fera en imaginant et réalisant un plan de descente énergétique, ou plan de transition,  mais je suggère que la municipalité façonne aussi une politique de la transition.  Elle comprendrait le transport, la santé, les services médicaux, les communications, l’électricité, l’habitation, le commerce , la nourriture, l’éducation.  C’est ma première suggestion.
                 J’appartiens au groupe Boucherville en transition, qui fait partie du mouvement des initiatives des villes et communautés en transition vers une époque post-pétrolière pour s’affranchir de notre dépendance au pétrole et ses dérivés, avant qu’il  nous quitte, pour plus de résilience et pour affaiblir le chaos climatique.
                Pour le moment, je parle en mon nom personnel. Le groupe fera des demandes à la municipalité plus tard; parmi celles-ci, des nouveaux règlement à inventer, pour une situation nouvelle,  et peut-être abroger ou amender certains.
                Je suis conscient que vous avez le pied sur les freins pour pouvoir accoucher d’un budget, mais j’ai des suggestions qui  attendent depuis six mois l’occasion  de s’exprimer. D’autre part,  ces idées pourraient   inspirer et être traduites dans le budget si vous les avez en tête pendant que vous le préparez pour que le grand commencement, commence justement!
                La relocalisation de la production de nourriture est une part importante des conséquences  du pic du pétrole. Nous devrons de plus en plus nous nourrir nous –mêmes, de façon viable, c’est-à-dire sans pétrole. Il y aura une journée de réflexion sur ce que nous voulons que soit cette agriculture viable cet hiver, souhaitée par le physicien  énergétique et agriculteur Patrick Déry et moi-même. Si vous désirez y participer, faites-le moi savoir .  Ce genre d’agriculture enlève du carbone dans l’atmosphère et le mets dans le sol, selon la physicienne Vandana Shiva, auteure de Soil Not Oil  ainsi que selon le Rodale Institute.D’ailleurs, Vandana Shiva, supporte le mouvement des Villes en Transition sur You Tube, en disant que si nous produisons nos légumes ici, les multinationales achèteront moins de terres en Inde aux paysans pour produire les légumes du Nord ,- ce qui diminuera la migration  en ville des paysans, lesquels  se retrouvent vite en chômage. De plus, la réduction de notre consommation de pétrole réduit les gaz à effet de serre et empêche la fonte des glaciers qui nuirait aux fermiers qui sont loin d’ici selon Lester Brown dans son article : «  La pénurie alimentaire pourrait-elle abattre la civilisation? ».
                Concrètement, à Boucherville, il faudra des jardins collectifs dans tous les districts, des cours pour enseigner à la population à produire de la nourriture et à la conserver. Il faudra donc  travailler sur le zonage et chercher à fractionner les terrains agricoles environnants dans nos limites territoriales, mais peut-être en collaboration avec d’autres entités municipales proches, partageant la même biorégion, pour permettre une agriculture à petite échelle et diversifiée. Il faudra en complémentarité approfondir et solidifier les liens avec les producteurs et productrices locaux dans les marchés locaux. Le journal de Monde rapporte qu’à Boulder, grâce à une politique d’acquisition foncière de terres agricoles, qu’elle peut louer aux exploitants, cette ville peur renforcir son économie locale, car seulement 1% de la nourriture y est produite. Mais les gens dépensent 650 millions de dollars pour se nourrir. Pourrions-nous faire pareil?
                De plus, à la réunion du 22 novembre de Post-Carbone Montréal sur le thème de l’alimentation, la suggestion a été faite de faire un inventaire cadastral afin de pouvoir mettre en liens les espaces disponibles pour le jardinage et les personnes aptes à jardiner.
                En écologie industrielle, il y existe des parcs éco-industriels où les déchets d’une industrie servent de ressources à d’autres industries. On pourrait penser en ce sens et particulièrement, chauffer des serres avec des résidus de chaleur et produire en toutes saisons.
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                Je suis reconnaissant au Maire pour le désir de s’associer aux Maires pour la paix. J’assistais à une rencontre des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire et des médecins pour la survie mondiale, qui parlaient de paix et de changements climatiques, en septembre dernier. Ils appuient cet important mouvement de 3000 Maires.
                Je propose en outre deux autres associations : avec les Villes pour la protection du climat ainsi que qu’avec Post-Carbon Cities. Oakland et Portland aux États-Unis ainsi qu’Hamilton au Canada se sont dotées d’un plan de 20 ans pour se départir du pétrole. La Suède également.  Le site Internet www.energypreparedness.org montre des résolutions votées, en ce sens.
                Enfin et surtout, je propose que notre ville signe le Oil Depletion Protocol. Il s’agit de collaborer pour réduire sa consommation de 2% par an. Il y a un site Internet et un livre à ce propos.
                En résumé :
-          Faire sa politique de transition
-          Refaire le zonage agricole pour démocratiser l’agriculture
-          Offrir des espaces pour des jardins collectifs
-          Participer à la réflexion sur l’agriculture viable, si le goût y est.
-          Adhérer au réseau des Villes Post-Carbone
-          Adhérer au Protocole de la déplétion du pétrole
-          Penser à un parc-éco-industriel et particulièrement à des serres pour la production 4 saisons.
Claude Saint-Jarre, 24-10-09
450-645-0626
               

jeudi 18 novembre 2010

Donnez-moi de l'oxygène !!!


J'ai publié cet article il y a  8 ans, en décembre 2002, dans le journal le Col Blanc.. À l'heure des gaz de schistes , il est tout à fait pertinent car il pourrait être utilisé en lieu de ce gaz. Nous entendons parler du biogaz comme alternative. C'est vrai, c'en est une. Mais le magnégaz également qui est le seul à avoir l'avantage à émettre comme " déchet", de l'oxygène dans l'atmosphère.
               
       En juin, j’ai assisté à Planète hydrogène, un colloque qui a réuni plus de 1500 personnes.
     La vice-première ministre Marois a fait l’éloge des organisateurs ; le responsable, Taban Bose, chargé d’une faculté de l’Université du Québec à Trois-Rivières où l’on fait de la recherche sur l’hydrogène, en a été heureux.
     Le colloque a duré quatre jours. Il y a eu une trentaine de journalistes, dont une infime partie a couvert l’entièreté de l’événement. J’ai eu la chance d’essayer une Ford Focus à l’hydrogène. Un prototype de quatre millions de dollars, propulsé par une pile combustible. Piles combustibles et hydrogène vont main dans la main.
     Des thèmes différents ont chaque jour été abordés. Les politiques nationale et internationale, le premier jour. Les infrastructures, le deuxième jour. Le troisième a été consacré aux piles combustibles et le quatrième, à l’entrepreneurship.
     La motivation de ces gens à s’affairer pour que l’hydrogène devienne le vecteur énergétique qui constituera la base de l’économie d’ici 50 ans est double : la fin de la disponibilité du pétrole — qui arrivera peut-être lorsque tous les Chinois achèteront un scooter — et le désir d’un air propre et sain pour tout le monde.
     J’ai énormément appris. J’ai toutefois pu remarquer que la transition souhaitée manque d’analyse en écologie profonde. Par exemple, la firme General Motors, tout comme Shell, est très intéressée par les véhicules à hydrogène, mais c’est parce que 12 % seulement de l’humanité possède une voiture. Que le 88 % qui est en manque s’achète une Chevrolet !!
     Puis, il y a un manque de connaissance de ce que l’on appelle maintenant le design écologique, dont l’architecte William McDonough est le plus digne représentant. En effet, on ne pense pas à fabriquer des automobiles qui se recycleraient après leur cycle de vie mécanique. On néglige de rendre le processus de production des véhicules écologiquement correct. Et, surtout, il y a une absence de réflexion sur le changement du design du transport. Par exemple, il pourrait y avoir plus de transports collectifs ou des villes adaptées aux gens plutôt qu’aux voitures individuelles, ou encore un redesign des autoroutes. Il ne faut pas que la boule devienne un tissu de routes qui écrase l’agriculture, la forêt, les aires de loisirs.
     Il y a eu un événement-phare, à mes yeux à tout le moins. Un bon matin, un conférencier pas ordinaire fait surface. Il parle très rapidement, n’a pas de présentation PowerPoint comme tout le monde ; il a de bonnes vieilles feuilles d’acétate sur lesquelles je me souviens avoir vu une Ferrari, un « réacteur hydronique », qui fabrique du magnégaz. Il est d’un enthousiasme débordant qui tranche sur celui des autres.
     « J’ai trouvé comment faire du magnégaz à un prix compétitif, avec du pétrole ou bien des déchets humains ou d’animaux ; pas besoin de passer par l’électrolyse ni l’infrastructure. Ce sont des idées du millénaire passé. Pour progresser et obtenir des combustibles non polluants, il faut une nouvelle science. Il n’y aura pas de nouvelle science sans de nouvelles mathématiques, et pas de nouvelles mathématiques sans nouveaux nombres. »
     Je l’ai rencontré et interrogé : j’ai visité son
site Internet. Huit jours plus tard, j’ai failli tomber de ma chaise quand j’ai lu ceci : « L’hydrogène n’est pas une alternative viable. »
Bifurcation
     
Ma bifurcation de l’hydrogène au magnégaz a donc commencé dès cet instant et, plutôt que de faire un compte rendu plus précis du colloque sur l’hydrogène, c’est une description de mes découvertes sur le docteur Ruggero Mario Santilli que je choisis de vous faire.
    D’abord, il me faut dire qu’il a été candidat au prix Nobel en chimie en 1985. Puis candidat au prix Nobel en physique. Pour effectuer ses découvertes sur les combustibles de l’avenir non polluants, il a dû aller au-delà des conceptions scientifiques de l’heure : le paradigme einsteinien et la mécanique quantique, tels qu’on les comprend actuellement, constituent des limites qui empêchent de progresser. Cela lui a causé des difficultés, entre autres, à Harvard où il enseignait. De fil en aiguille, il est passé de l’enseignement au sein d’institutions universitaires à la recherche dans des entreprises.  Il a en effet inventé de nouveaux nombres qui l’ont catapulté dans ce qu’il appelle la chimie hadronique.
Diagnostic     Les mots : diagnostic et perception sont à mon avis deux mots-clés qui différencient Ruggero Mario Santilli et Planète hydrogène. Je peux rendre compte de la différence, mais je ne suis pas certain, en ces temps où l’incertitude prend du galon, de qui a le plus raison. Selon moi, c’est lui.
     En effet, le titre initial auquel j’avais pensé pour cet article était : Donnez-moi de l’hydrogène, pour paraphraser la chanson de Plamondon qu’interprète Diane Dufresne. Pourquoi ce changement ? Question de diagnostic !
     Le diagnostic de Planète hydrogène :
  1. Il n’y aura plus de pétrole d’ici 50 ans au maximum : c’est le scénario qu’a présenté Shell ;
  2. La combustion du pétrole cause l’effet de serre, responsable des changements climatiques ;
  3. Il y a une pollution atmosphérique.
     Le diagnostic Santilli, qui avance que les problèmes reliés à la combustion du pétrole sont de trois ordres :
  1. Il y a un effet de serre et tout le monde en a entendu parler ;
  2. Il y a une très grande quantité d’ingrédients cancérigènes déversés dans l’atmosphère. Dix mille fois plus, en fait, que dans la nourriture et 5000 fois plus dans les plus grandes villes, et presque personne n’en entend parler ;
  3. La combustion du pétrole entraîne une destruction de l’oxygène dans l’atmosphère ; c’est ce scientifique qui a identifié ce phénomène dans le site  www.magnegas.com/technology/part6.htm. À peu près personne n’est renseigné à ce propos.
     Les avions volent aujourd’hui plus bas parce que trop de gens s’évanouissaient.
     C’est le seul problème que l’hydrogène ne résout pas. Au contraire, il l’exacerbe. L’hydrogène enlève à l’atmosphère plus d’oxygène encore que ne le fait l’essence. Si l’usage de l’hydrogène était généralisé, la vie sur terre pourrait s’éteindre faute d’oxygène, et ce, assez rapidement, écrit Santilli. Bien sûr, il y a l’eau, résultante de la réaction chimique des piles combustibles. Mais cela coûterait trop cher de remettre l’oxygène contenu dans l’eau dans l’atmosphère.   L’hydrogène est moins puissant que l’essence : il en faut plus pour faire autant. C’est pourquoi il faut le liquéfier. Ce qui est plus dangereux et plus onéreux.
     L’hydrogène serait acceptable s’il était produit par l’électrolyse qui sépare l’eau. L’oxygène libéré par cette séparation doit être retourné dans l’atmosphère (plutôt que conservé pour le vendre) pour que, lors de la combustion de l’hydrogène, la même quantité d’oxygène soit reprise, conservant ainsi l’équilibre. Enfin, l’électricité utilisée pour l’électrolyse doit être propre, sinon la pollution qu’occasionne la production de cette électricité est plus grande que la pollution causée par l’essence.
Le magnégaz
     
Ruggero Maria Santilli fabrique un gaz nouveau à l’aide d’un outil qu’il appelle un réacteur hadronique. Il n’y a pas de radiation nucléaire. Il produit ce gaz à partir de pétrole brut, ou bien de déchets humains ou animaux à condition qu’il y ait de l’eau, des résidus de déglaçage d’ailes d’avion, des huiles automobiles usées. En cas de pénurie de pétrole, il y aurait une quantité plus que suffisante de déchets humains ou animaux pour en fabriquer. Même le purin de porc pourrait être utilisé.
     Ce gaz possède les caractéristiques suivantes :
Il peut se fabriquer n’importe où. Il est capable de bien faire fonctionner les moteurs à combustion, c’est-à-dire les moteurs du parc automobile de la planète constitué de 500 millions de voitures, de 100 millions de camions. On peut aussi se servir de ce gaz comme additif au gaz naturel utilisé dans les centrales thermiques qui produisent de l’électricité. Le gaz naturel, selon le docteur Santilli — ses vues sont appuyées par l’EPA (Environnemental Protection Agency) américaine —, même s’il brûle plus proprement, détruit aussi l’oxygène, et émet plus de gaz à effet de serre et d’ingrédients cancérigènes que l’essence ; l’ajout de cet additif réduirait de 50 % ces émissions. Le remplacement total du gaz naturel par le magnégaz est irréaliste en ce moment à cause du monopole pétrolier  (réf. www.magnegas.com/technology/par1.htm), mais il est tout à fait possible et facile à fabriquer. Ainsi, du magnégaz produit avec les déchets humains ou animaux pourrait nourrir en énergie des centrales thermiques qui produisent de l’électricité, et rendre des villes entières autonomes d’une façon non polluante et enrichissante en oxygène pour l’atmosphère ! La combustion de ce gaz ne laisse aucun résidu cancérigène dans l’atmosphère. La combustion de ce gaz réduit de 50 % la quantité de CO2 que la combustion de l’essence produit. Nous pouvons capter l’autre 50 % à l’aide d’éponges chimiques dans le tuyau d’échappement, m’a confié M. Santilli. Un cadeau : la combustion de ce gaz émet de l’oxygène dans l’atmosphère et l’enrichit donc, ce qui permet de résoudre le problème de la combustion du pétrole. Des tests ont été réalisés sur une Ferrari et sur une Honda Civic. Les exigences de l’EPA ont été plus que satisfaites. Le docteur Santilli a offert de faire vérifier ses travaux par une tierce partie.
Vers le 15 juillet,  je téléphone chez Pétro-Canada et chez Ultramar pour leur demander de distribuer le magnégaz afin que les propriétaire d’automobiles du Québec qui désirent une essence non polluante puissent l’acheter. Ça, c’est la demande (sans succès !...).   Si l’offre existe, c’est grâce au travail de Ruggero Maria Santilli, à qui j’exprime de la gratitude ! Merci aussi pour la possibilité que vous offrez de recycler les déchets nucléaires pour qu’ils soient stables et qu’on soit en sécurité (réf. www.nuclearwasterecycling.com)
     Il y a un journal : Hadronic Journal, qui rapporte les avancées théoriques, et dont l’équipe éditoriale est constituée, entre autres, d’Ilya Prigogine, prix Nobel de chimie, 1977. Ilya Prigogine a écrit : « Mon message aux générations futures : les jeux ne sont pas faits ! La branche que suivra la bifurcation reste à écrire. Nous sommes à la période des fluctuations où l’action individuelle reste essentielle. C’est aux générations futures de construire une nouvelle cohérence, incorporant valeurs et science. »
     Au dire de monsieur Santilli, la ville de Montréal pourrait acheter un réacteur hadronique et fabriquer son propre gaz pour alimenter ses autobus. Si elle est intéressée, elle peut contacter l’Institute for Basic Research au 1-727-934-9593.
Conclusion
     
Voilà pour le compte-rendu du colloque sur l’hydrogène. Je vais terminer sur une note personnelle :
     Les Québécois connaissent bien, à leur insu, Buckminster Fuller ; on lui doit le design du dôme géodésique, structure qui a abrité le pavillon des États-Unis lors de l’Exposition universelle de 1967. Cette structure constitue un symbole porteur de ce message : il est possible de faire plus avec moins d’énergie et de matériaux. Aujourd’hui, la biosphère a pour vocation de partager les connaissances sur l’eau en vue de la protéger.
     Il y a un aspect de Fuller qui est inconnu : sa philosophie. Il est le premier scientifique à avoir énoncé que l’humanité est maintenant capable de se donner une belle qualité de vie, écologiquement et pacifiquement. Le pétrole, dans sa pensée, est le lait maternel qui a permis l’industrialisation. Nous sommes à peu près au moment historique où nous devrions en cesser l’utilisation à grande échelle, le conserver pour les futures générations et, de ce fait, accomplir en tant qu’humains notre vocation « syntropique » — c’est-à-dire, tirer avec notre esprit l’ordre du chaos apparent — afin de conserver l’intégrité de la régénération de l’Univers. (réf.
www.bfi.org et le livre Critical Path).
    Sa philosophie mérite d’être considérée, maintenant que nous en avons le temps. Avec joie, une émotion souvent délaissée.


mercredi 17 novembre 2010

« À la défense de l’humus et de la fertilité. » ( Bape)

Bonjour et merci pour ce droit à l’opinion. Toutefois, ne sont  recevables que commentaires sur la manière de procéder à l’extraction des gaz et non pas sur le pourquoi. Cela est anti-démocratique à mon sens.
                Je pourrais demander des changements sur la loi des Mines, pour que nous soyons tous propriétaires de nos sous-sols et pour que nos municipalités aient un droit de regard et de co-décision sur l’exploitation sur son territoire.
                Je pourrais dire avec le physicien et auteur du livre Rouler sans pétrole, Pierre Langlois, qui a fait une présentation , il y a trois semaines à la bibliothèque municipale de Boucherville, que nous n’avons pas besoin de gaz de schistes.
                Je pourrais dire avec Hugo Séguin d’Équiterre que les gaz de schistes augmentent nos gaz à effet de serre.
                Mais je m’attarderai sur la défense de l’humus, le terreau, 30 à 40 cm. de terre arable,   nommée top soil en anglais.
                 La cosmologie est l’étude de l’histoire de la naissance d’Univers, de son développement , de sa destinée pour nous aider à identifier notre rôle. Selon le physicien et cosmologiste Brian Swimme, il a fallu quatre milliards d’années pour former le terreau. Il n’y en a pas à un trillion de milles autour de nous et nous en détruisons 25 milliards de tonnes à chaque saison,  pour nous nourrir, alors que nous savons comment nous nourrir sans le détruire et même en le restaurant.
                Équiterre rapporte une nouvelle d’un rapport de l’ONU que nous perdons 30 millions d’hectares de surfaces cultivées, l’équivalent de la superficie de l’Italie, chaque année, du fait de la dégradation de l’environnement, de l’industrialisation, de l’urbanisation. Le droit à l’alimentation est menacé. Lester Brown ajoute qu’il y a un excédent de 23 milliards de tonnes de terreau perdu par rapport à du terreau produit. C’est le PIC DU SOL, une crise silencieuse;  le sol perd son matériau organique en plus d’être érodé, poursuit le livre Slow Money, entériné par Carlo Petrini, fondateur de Slow Food, mouvement de 100, 000 membres, dont je suis, qui fait se rencontrer la  gastronomie ,  l’écologie, le terroir. L’exploration et l’exploitation des gaz de schistes augmentent le Pic du SOL.
                Il y a une violence intentionnelle ou par ignorance,  de l’économie globale contre le terroir : le terroir étant un endroit particulier que nous chérissons et dont nous prenons soin, pour préserver ses qualités, comme le niveau de PH, les minéraux, le type de sol, le drainage, le microclimat, l’exposition au soleil, la beauté, etc.
                 Selon le livre  Inquiries in the Nature of Slow Money, investing as if food, farms and fertility mattered,  lors du 9 septembre, l’attaque du World Trade Center était l’avant –scène. À l’arrière scène,   c’est depuis longtemps,  le terroir qui est malmené, et le Ground Zéro, c’est le champ du fermier, le jardin, l’agriculture, et ça se passe ici aussi,  comme nous pouvons le voir , avec plus de 600 permis d’exploration et d’exploitation de gaz de schistes et combien d’autres sont à venir, sur les terres agricoles, principalement,  de la Vallée du Saint-Laurent, peuplée et qui boit de l’eau. (!)
              Sur chaque territoire, octroyé, ( environ 9 millions d’hectares au Québec)  accordé unilélatéralement, avec droit éhonté et inacceptable  à moins qu’on soit masochiste,  d’expropriation , genre cow-boy de l’Ouest,   il y a  déforestation et l’humus est enlevé, ce qui en plus de les détruire, élimine la capacité de chacun de  séquestrer du carbone. À l’heure où,  à la fin de son Congrès, l’Association for the Study of Peak Oil, déclare que le débat est terminé et que l’heure est à l’action, ( pour décarboniser l’économie), il est à contre courant de continuer à extraire des carburants fossiles qui ajoutent au chaos climatique.
                La nourriture est le «  Ground Zero » . Nous devrons bientôt s’autosuffire en nourriture, vu le pic du pétrole, car elle nous provient d’ailleurs à 85% et les pesticides, fertilisants et herbicides en contiennent beaucoup.  Les gaz de schistes saisissent nos terres agricoles et en ce sens sont nuisibles pour notre agriculture de proximité et donc pour notre survie. Inversons le Pic du Sol, celui-là, nous le pouvons.
                En effet, le Ground Zero pourrait être plus positivement le lieu de rencontre de l’économie  avec les besoins de l’agriculture, le lieu  où l’investissement et la philanthropie  coïncident.  C’est l’objectif du Fonds Slow Money : investir comme si la nourriture, les fermes et la fertilité étaient importants. C’est dans ce Fonds-là que je veux voir notre argent par les subventions accordées,  et le vôtre,  de toute urgence plutôt qu’extraire inutilement des gaz de schistes.
                Je vous remercie, Claude Saint-Jarre


dimanche 7 novembre 2010

Un MORATOIRE pour l’éthanol.

« La religion du pétrole considère l’auto comme sacrée et accepte la destruction des gens, de leur vie, de l’air et de la terre », dit la physicienne et agricultrice Vandana Shiva, dans son livre Soil Not Oil, que j’ai réexaminé pour répondre à l’article dans le journal La Seigneurie, annonçant un investissement de 400 millions de dollars à Varennes pour faire 450 millions de litres d’éthanol. chez Ethanol Greenfield.
                L’industrie entre dans le courant localiste en prenant le maïs local pour produire cet éthanol. C’est plutôt du locadévorisme selon moi car il s’agit encore de terres agricoles  dont la vocation de produire de la nourriture pour les gens ( même si c’est pour animaux, dit l’article), est détournée pour produire de la nourriture pour nos autos «  sacrées ». À propos, y-a-t-il du maïs qui pousse à Boucherville pour ce projet? Si oui, il y a amenuisement de notre autosuffisance alimentaire.
                Il faut 1700 gallons d’eau pour produire un gallon d’éthanol et de plus, l’agriculture qui produit le maïs n’est pas faite de façon écologiquement responsable, de sorte qu’elle émet des gaz à effet de serre et ne retourne pas dans les sols les nutriments qu’elle lui a pris. ( Shiva, page 81)  De plus quelques recherches montrent que l’effet de sa combustion nuit à la santé, dit «  planète info ».
                Si on voulait que le biocarburant remplace le pétrole aux États-Unis, ce sont toutes leurs terres agricoles qui devraient être mises à contribution pour le faire.
                Ces 400 Millions pourraient peut-être être investis autrement  si une consultation publique,  lors d’un moratoire, démontre que nous aurions avantage à, par exemples :
1)      Augmenter l’efficacité énergétique du transport en général et de l’auto en particulier, ce qui est moins coûteux, que produire un carburant alternatif,  selon le Devoir du 17-07-2008.
2)       Réaliser le monorail électrique dont parlait le physicien Pierre Langlois à Boucherville tout récemment. ( voir son livre : Rouler sans pétrole).
3)      Ouvrir la voie à un nouveau type de transport en commun urbain électrique
4)       Utiliser la voiture électrique a moteur- roue,  branchable, hybride. ( Pierre Langlois)
5)       Viser l’autosuffisance alimentaire et non l’autosuffisance en transport excessif,  via l’éthanol, en produisant ici plus de légumes et grains bios., afin de réduire le besoin de les faire produire,  pour nous,  par des multinationales,  qui, pour le faire,  achètent des terres aux paysans Indiens, ce qui les conduit en ville au bureau du chômage, nous dit encore Vandana Shiva.
6)       Réduire NOTRE demande et commencer ensemble une transition énergétique. Ethanol Greenfield, ainsi que  les industries qui extraient le pétrole des sables bitumineux à grands coûts environnementaux ( voir le livre tout chaud : Les sables bitumineux, la honte du Canada, chez écosociété), ne font, en vérité que leur devoir d’entrepreneur : augmenter l’offre pour répondre à la demande. Il y a donc, là,  un travail de simplicité volontaire, de décroissance conviviale que nous sommes appelés à faire en réduisant Notre DEMANDE disons, de 2% par année, comme nous suggère le «  Oil Depletion Protocol », ce qui est en harmonie,  d’ailleurs,  avec le programme électoral de l’équipe municipale en place, qui veut la réduction du pétrole, sans toutefois la chiffrer. C’est une bonne nouvelle que les ingénieurs québécois veulent réduire cette consommation de 30% d’ici 2020 et de 60% d’ici 2030, rapporte Le Devoir du 6 novembre 2010. Ils écrivent : «  LA DEMANDE EN PÉTROLE DÉPASSERA L’OFFRE VERS 2015 ET PEUT-ÊTRE MÊME EN 2012 EN RAISON DE LA SOIF DE NOUVEAUX JOUEURS COMME LA CHINE. IL EST DONC URGENT D’AMORCER UNE TRANSITION DONT LE PUBLIC NE SAISIT PAS VÉRITABLEMENT ENCORE L’URGENCE ». C’est bon aussi qu’il y ait un Mouvement québécois de villes en transition  de la dépendance au pétrole à la résilience locale,  présent même à Boucherville. C’est bon surtout de se rappeler que selon le Rapport Hirsch américain, il faut UN MINIMUM DE DIX ANS pour faire une transition sociétale au niveau de L’ÉNERGIE, qu’il aurait été préférable de commencer il y a dix ans!!, tout en sachant qu’il n’est pas trop tard…
        Ces ingénieurs  sont aussi en faveur du biocarburant de deuxième génération. Je ne crois pas au moment d’envoyer cette lettre, que c’est ce genre qui est produit par Ethanol Greenfield.  Si c’est   le cas,  ces solutions sont néanmoins valides, sans oublier de faire  la consultation des communautés locales pendant le moratoire,  avant d’investir 400 millions dont une très grande partie est  de l’argent public.   Pourquoi une décision unilatérale venue d’en haut?  Produire quoi? Produire comment? Pourquoi? Pour quoi? Par qui? Avec quel argent? C’est viable? C’est décentralisé?  Qu’est-ce que du biocarburant de deuxième génération? Est-il mieux que le magnégaz ou le biogaz produit par la ferme visionnaire à petite échelle,  de l’institute of Science in Society, le rôle de l’efficacité énergétique. Comment aider l’agriculture pour que ce soit rentable de produire de la nourriture… plutôt que du combustible pour l’auto sacrée?
        Jean Lesage nous a envoyés à l’école. Que les diplômes servent! On réfléchit! Aidons-nous en  disant notre mot,  le ciel nous aidera!
Claude saint-jarre

                               

Re: peak oil and gentle action and dialogue

DEar Claude
You pose a very interesting question. Pari Publishing is bringing out
a new book by Colin Tudge in which he explores the whole area of sustainable
farming. The book should be published before the end of this year.

I'll have Pari publishng put you on their mailing list.
Regards
David
--
David Peat
La question  était: In relation to Peak Oil and agriculture, what would be " Gentle Action"
Traduction: en relation avec le pic du pétrole et l'agriculture, que serait selon vous l'action gentille?
            David Peat est un physicien qui a travaillé avec David Bohm sur la question du dialogue. Puis Peat a innové et a développé sa méthode d'action gentille qu'il explique dans un livre du même nom.