Voler haut.
Ce matin, j’ai décidé de voler haut
en sortant de ma bibliothèque mes armes de destruction massive, me rappelant
que le Ministre des ressources naturelles Carr, menace d’envoyer l’armée contre
les anti-pipelinois, me rappelant de la violence
militaire contre les opposants à Sandy Rock et me rappelant de l’enfoncement
forcé, présumé, par baîllon, dans la gorge du Québec, le 9 décembre prochain, du projet de Loi 106.
Tout d’abord, je me souviens et
relis les propos de Thomas Berry, un universitaire religieux et auteur de The
Dream of the Earth, qui a écrit à plusieurs reprises dans son œuvre que
nous nous comportons ( certains plus que d’autres), envers l’environnement,
comme des autistes. (1) J’observe ce comportement globalement mais tout
particulièrement chez le Gouvernement du Parti Libéral québécois actuel.
Puis, je me retrempe dans le livre Le
temps du changement, du physicien Fritjof Capra, que j’ai lu lors de sa
publication en Français, en 1983. J’ai
interviewé monsieur Capra, pour
une radio communautaire, à
Val-Morin, à cette époque. Il écrivait
dans la préface du livre, que nous vivons une crise de perception et que nous
avons besoin d’un nouveau paradigme, un cadre intellectuel cohérent, que le
livre, justement avait pour objet de communiquer.
Le dernier chapître parle de la nouvelle vision de la réalité,
Capra l’intitule- imaginez-vous donc- « Le passage à l’ère
solaire ». On dirait que certaines Universités québécoises ont oublié de
mettre ce livre dans les lectures obligatoires des cours de médecine! Capra y
fait le condensé des limites du cadre cartésien dans la pensée économique
actuel et rend hommage à Helen Caldicott et à
Hazel Henderson pour leur contribution féministe à cet égard.
Nous sommes, je le rappelle, en
1983. Il écrit : « Alors que la transformation est en cours, la
culture décadente refuse de changer, se rattachant toujours plus rigidement à
ses idées dépassées et les institutions sociales dominantes, quant à elles,
refusent d’abandonner leur rôle dominant aux nouvelles forces culturelles. Mais
elles continueront inévitablement leur processus de déclin et de désintégration
alors que la nouvelle culture continuera, elle, à s’affirmer et, finalement, en
arrivera à assumer son rôle dominant. Le temps du changement est proche. Des
modifications de cette amplitude ne peuvent être empêchées par des activités
politiques à court terme, ce qui nous donne de solides espoirs pour
l’avenir ». ( pages 405-406)
Je quitte le domaine du livre et commence un
SKYPE.
Qui veut prendre la
parole?
Moi, Stanislav Grof. Je suis psychiatre et co-fondateur de la
psychologie transpersonnelle. J’ai examiné le paradigme nouveau dont parle
Capra, dans le champ de la psyché. La science mécaniste est incomplète lorsqu’il
s’agit de comprendre l’humain. Je le démontre dans mon livre : Psychologie
transpersonnelle, de 1984. À la page
12, je dis que la science newtonienne-cartésienne a créé une image très
négative des êtres humains et qu’elle ignore les valeurs supérieures telles que
la croissance spirituelle, les sentiments d’amour, les besoins éthiques ou le
sens de la justice. Voyez-vous, la science matérialiste, est aveuglée par sa vision du monde considéré
comme un conglomérat d’unités séparées interagissant de manière mécanique. Elle
s’avère incapable de reconnaître l’importance et la valeur de la coopération,
de la synergie et des soucis écologiques.
Cela révèle la nécessité impérieuse d’une révision radicale
de nos concepts fondamentaux de la nature humaine et de celle de la réalité.
En effet, la santé mentale est encore associée au
matérialisme et à la vision du monde de la science mécaniste, aux yeux de la
psychologie traditionnelle.
La santé mentale est beaucoup plus qu’une absence de psychopathologie ou de «
maladie » psychiatrique. J’appelle la conscience hylotropique celle reliée
à la science mécaniste et la conscience holotropique, celle qui voit
l’existence comme un champ de conscience illimité. Les individus et la société
doivent fonctionner en équilibre entre ces deux modes de conscience
complémentaires. Il ne subsiste guère de
doute dans mon esprit que notre compréhension actuelle de l’univers, de la
nature de la réalité et en particulier des êtres humains( page 16), est
superficielle, erronée et incomplète. À mon avis, la simplicité volontaire est
une expression de santé mentale dans la situation actuelle du monde.
J’ai approfondi et modernisé ce point de vue en 2002, dans le
livre Pour une psychologie du futur, transformation psychique et paix
intérieure . Je fais une liste des changements à faire, dans la
conclusion. Il est essentiel de faire circuler l’information car c’est le futur
de la vie sur notre planète qui est en jeu aujourd’hui. Si nous continuons nos
vieilles stratégies auto-destructrices, il est peu probable que l’espèce
humaine survive.
Mon très cher Claude, je laisse mon ami et confrère Bertrand
Piccard terminer ce SKYPE. C’est en outre un aventurier et co-inventeur en plus,
de l’avion solaire Solar Impulse, qui
vient de terminer le tour du monde.
-
Merci
docteur Grof et bonne continuation de vos ateliers de respiration holotropique!
-
Bonjour
capitaine Piccard, à vous!
-
Oui,
merci, bonjour à tous!
J’ai publié mon livre Changer d’altitude, qui
contenait des propositions pratiques en 2014, mais c’est en 2016 que je les ai
démontrées avec mon périple solaire.
-
En
quel sens?
-
Avec
les énergies fossiles, nous vivons à crédit sur notre futur, grignotant petit à
petit notre capital. En tant que médecin, j’ai toujours appris qu’un problème
s’appelle un symptôme, qu’un symptôme a une origine et l’origine, un
traitement. L’origine de la pollution, du CO2, des changements climatiques,
c’est la dépendance aux énergies fossiles. C’est le fait que nous brûlons
beaucoup trop d’une énergie polluante et non renouvelable. Et là, il y a un
traitement qui s’appelle Cleantech.
Les solutions existent dans tous les domaines.
Si toutes les technologies propres étaient utilisées
massivement dans le monde, nous pourrions dès aujourd’hui diviser par deux la
consommation d’énergies fossiles et produire la moitié des besoins restants
avec des sources renouvelables. C’est donc dire que nous pourrions fonctionner
avec le quart des énergies fossiles utilisées présentement, en créant des
emplois, en gardant le confort et en dégageant un bénéfice.
Je dois faire court.
Claude, termine ce SKYPE sur un ton joyeux en entonnant avec
moi cette chanson, sur l’air de : « C’est l’aviron qui nous
mène »… « C’est l’écomanité qui nous mène, qui nous mène, c’est
l’écomanité qui nous mène en haut » !!
Merci! Capitaine, de médecin à
médecin, je vous en prie, dites-donc un
mot au docteur Couillard!
Et venez nous présenter Solar
Impulse 2, il y a un aéroport à
Longueuil!
Claude
Saint-Jarre. Boucherville, membre sympathisant
d’Alertes pétrole Rive-Sud.
Références :
(1)
CLAUDE, 8 millions de québécois se font diriger vers une fin de civilisation par 125 députés, il en va de notre survie autant que la leur, ces politiciens inconscients ou imbéciles. Notre intelligence collective nous dicte quoi ? Les laisser faire ou les passer devant le tribunal des personnes, tribunal du peuple. Un tribunal compétent, nous avons droit à l’auto défense, nous avons droit à l’eau qui est source de vie, l’on voit les désastres du pétrole Levons le drapeau de la désobéissance civile. Merci de me lire.
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