Le mode de scrutin uninominal à un
tour nous joue un tour!
41% des votes, 56% des sièges, 100%
du pouvoir, dit le Mouvement démocratie nouvelle. (1) Voilà pourquoi on se fait
mener par le bout du nez illégitimement, par exemple, par le projet de loi 106.
Hier, le 14
septembre, environ 35 personnes se sont présentées à l’invitation du député
bloquiste de Verchères, pour réfléchir sur la réforme électorale fédérale en
vue.
Outre
Démocratie nouvelle qui a présenté les avantages et inconvénients des modes de
scrutin, Pierre Serré a parlé de la Représentation
proportionnelle-modèle nordique. Éric Berthiaume a présenté le Système a`scrutin majoritaire Français,
et Paul-André Desbiens a présenté le scrutin majoritaire à deux tours.
Sortons-nous du bourbier à l’occasion de l’opportunité des consultations
fédérales sur le mode de scrutin.
Même si le
principe est simple : que les partis politiques aient un nombre de sièges
à l’Assemblée nationale correspondant au vote populaire reçu, la question du
mode de scrutin est complexe , nécessite étude, participation citoyenne et
dialogue. Il y a une science du mode de scrutin, la « pséphologie »,
toute une mécanique!
Notre
mode de scrutin cahin-caha a été
qualifié par René Lévesque, en 1972, de « démocratiquement infect. »
À mon avis,
il y a plus à faire pour réaliser une véritable démocratie citoyenne, que faire
une réforme électorale. Par exemple, comme le souhaitait René Lévesque,
concrétiser l’appropriation citoyenne des partis politiques par le financement
populaire, ou encore adopter l’initiative populaire, qui permet aux non
élus de faire des lois sans l’intermédiaire de représentants. Il aurait fallu
donner un cadre aux 10 réformes lévesquiennes, avoue André Larocque, auteur de Au
pouvoir citoyens! Ce cadre serait une Constitution pour le Québec, exprimée
par la souveraineté populaire.
Car il n’est
pas garanti que le changement de mode de scrutin, qui donnerait une meilleure
démocratie, réussisse cependant à changer un événement qui s’est passé il y a
quarante-deux ans et qui nous appauvrit quotidiennement : l’abandon par le
Gouvernement Trudeau en 1974 au recours à la Banque centrale pour des prêts aux
gouvernements provinciaux sans intérêts, en faveur, depuis ce temps, des prêts
de la part des Banques privées, avec intérêts, si bien qu’avec une dette
d’alors 28 milliards, nous nous retrouvons avec une dette multipliée à 288
milliards en payant 11 milliards d’intérêts par année, au Québec seulement! (
notes 2 et 3)
Ce
changement, seule une écriture citoyenne de la Constitution, dans le cadre
d’une Assemblée Constituante, mettra les pendules à l’heure. En effet, c’est à
l’article de la création monétaire du thème de la démocratie économique que le
retour à cette Banque centrale peut se faire et la transition énergétique se
fera plus sûrement si elle est écrite au même thème, à l’article sur les
ressources naturelles.
Roméo
Bouchard soumet les 10 commandements de la démocratie et propose des jalons
pour une Constitution québécoise, dans son récent livre Survivre à
l’offensive des riches.
Oui,
changeons le mode de scrutin pour une meilleure démocratie, mais, pour une bien
meilleure, donnons-nous une Constitution québécoise citoyenne !
Claude Saint-Jarre, Boucherville, le 15-09-2016.
Références :
1- http://www.democratienouvelle.ca/raisons-commandant-reforme/
3- Holbeck, André-Jacques et Derudder, Philippe, La dette
publique, une affaire irentable, Éditions Yves Michel, 2008.
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