lundi 19 septembre 2016

Au minimum, changer le mode de scrutin

Le mode de scrutin uninominal à un tour nous joue un tour!
41% des votes, 56% des sièges, 100% du pouvoir, dit le Mouvement démocratie nouvelle. (1) Voilà pourquoi on se fait mener par le bout du nez illégitimement, par exemple, par le projet de loi 106.
            Hier, le 14 septembre, environ 35 personnes se sont présentées à l’invitation du député bloquiste de Verchères, pour réfléchir sur la réforme électorale fédérale en vue.
            Outre Démocratie nouvelle qui a présenté les avantages et inconvénients des modes de scrutin, Pierre Serré a parlé de la Représentation proportionnelle-modèle nordique. Éric Berthiaume a présenté le Système a`scrutin majoritaire Français, et Paul-André Desbiens a présenté le scrutin majoritaire à deux tours. Sortons-nous du bourbier à l’occasion de l’opportunité des consultations fédérales sur le mode de scrutin.
            Même si le principe est simple : que les partis politiques aient un nombre de sièges à l’Assemblée nationale correspondant au vote populaire reçu, la question du mode de scrutin est complexe , nécessite étude, participation citoyenne et dialogue. Il y a une science du mode de scrutin, la «  pséphologie », toute une mécanique!
                        Notre mode de scrutin cahin-caha  a été qualifié par René Lévesque, en 1972, de « démocratiquement infect. »
            À mon avis, il y a plus à faire pour réaliser une véritable démocratie citoyenne, que faire une réforme électorale. Par exemple,   comme le souhaitait René Lévesque, concrétiser l’appropriation citoyenne des partis politiques par le financement populaire, ou encore adopter  l’initiative populaire, qui permet aux non élus de faire des lois sans l’intermédiaire de représentants. Il aurait fallu donner un cadre aux 10 réformes lévesquiennes, avoue André Larocque, auteur de Au pouvoir citoyens! Ce cadre serait une Constitution pour le Québec, exprimée par la souveraineté populaire.
            Car il n’est pas garanti que le changement de mode de scrutin, qui donnerait une meilleure démocratie, réussisse cependant à changer un événement qui s’est passé il y a quarante-deux ans et qui nous appauvrit quotidiennement : l’abandon par le Gouvernement Trudeau en 1974 au recours à la Banque centrale pour des prêts aux gouvernements provinciaux sans intérêts, en faveur, depuis ce temps, des prêts de la part des Banques privées, avec intérêts, si bien qu’avec une dette d’alors 28 milliards, nous nous retrouvons avec une dette multipliée à 288 milliards en payant 11 milliards d’intérêts par année, au Québec seulement! ( notes 2  et 3)
            Ce changement, seule une écriture citoyenne de la Constitution, dans le cadre d’une Assemblée Constituante, mettra les pendules à l’heure. En effet, c’est à l’article de la création monétaire du thème de la démocratie économique que le retour à cette Banque centrale peut se faire et la transition énergétique se fera plus sûrement si elle est écrite au même thème, à l’article sur les ressources naturelles.
            Roméo Bouchard soumet les 10 commandements de la démocratie et propose des jalons pour une Constitution québécoise, dans son récent livre Survivre à l’offensive des riches.
            Oui, changeons le mode de scrutin pour une meilleure démocratie, mais, pour une bien meilleure, donnons-nous une Constitution québécoise citoyenne !
Claude Saint-Jarre, Boucherville, le 15-09-2016.
Références :
1-    http://www.democratienouvelle.ca/raisons-commandant-reforme/

3- Holbeck, André-Jacques et Derudder, Philippe, La dette publique, une affaire irentable, Éditions Yves Michel, 2008.

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